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Le «Brexit» met au jour les profondes divisions de l'Europe des Vingt-Sept
A la veille du Conseil européen des 28 et 29 juin
Publié dans La Tribune le 29 - 06 - 2016

Les dirigeants européens n'avaient pas de plan B. A la veille du Conseil européen des 28 et 29 juin, les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement sont à la fois désemparés sur l'attitude à tenir face à Londres et divisés sur l'avenir de l'Union européenne (UE). Le Premier ministre britannique démissionnaire David Cameron devait être présent au dîner d'ouverture, mardi, mais sera exclu de la première réunion au sommet des Vingt-sept, mercredi.
Lundi, à la veille de ce rendez-vous très attendu, les réunions se sont multipliées à Berlin, Prague et Varsovie, avec parfois pour seul objectif la volonté de se démarquer de ce que les autres avaient convenu. Les arrière-pensées des uns et des autres sont multiples, en particulier quant aux modalités du déclenchement des négociations de sortie de l'UE, le fameux «article 50» du traité de Lisbonne que les Britanniques rechignent à activer. Face au risque d'impasse dans les négociations, certains n'hésitent plus, à l'instar de l'homme fort du parti au pouvoir en Pologne, le très eurosceptique Jaroslaw Kaczynski, de suggérer l'idée d'un second référendum britannique portant sur un traité européen profondément remanié. D'autres, à Bruxelles, se mettent même à espérer que les Britanniques abandonnent leur projet de sortie, quitte à obtenir quelques garanties supplémentaires.
On n'en est pas là. Face à des «Brexiters» britanniques qui semblent embarrassés par leur victoire, des marchés financiers extrêmement nerveux et des dirigeants d'Europe de l'Est prompts à dénoncer tout directoire franco-allemand, le président de la République, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont été contraints, lundi, de mettre leurs divergences entre parenthèses et de prendre plusieurs dispositions pour tenter d'apaiser les esprits.
Première mesure : ouvrir le couple franco-allemand à un nouveau venu, l'Italien Matteo Renzi, à la tête du troisième pays européen le plus important maintenant que le Royaume-Uni s'est mis hors-jeu. Une façon de répondre à la première ministre polonaise, Beata Szydlo, qui «ne pense pas que le duo franco-allemand puisse faire quelque chose de nouveau pour l'UE».
Ambiguïtés et contradictions
Deuxième mesure : faire pression sur le gouvernement britannique pour qu'il recourt «le plus vite possible», selon le souhait de François Hollande, à l'article 50, tout en reconnaissant que «c'est au Royaume-Uni de faire le premier pas et (que) ce n'est qu'après que la négociation commencera», d'après Angela Merkel. La chancelière est soucieuse de temporiser, tandis que le président français entend ne pas rester dans l'ambiguïté afin de marquer les esprits, en particulier en France.
Enfin, troisième mesure : publier une déclaration susceptible de plaire aux sociaux-démocrates, soucieux à Paris, à Rome mais aussi à Berlin, de donner une «nouvelle impulsion à l'Europe», tout en évitant de brusquer les pays d'Europe centrale qui plaident avec force pour moins d'Union, en s'appuyant sur l'effet de souffle du vote britannique.
Forcément, le résultat n'est dépourvu ni d'ambiguïtés ni de contradictions. On y lit que «l'UE est assez forte pour apporter aujourd'hui les bonnes réponses» au «Brexit», une phrase «merkélienne» aussitôt contrebalancée par «il n'y a pas de temps à perdre», mention révélatrice de l'inquiétude de MM. Hollande et Renzi. La déclaration insiste sur les «trois priorités essentielles» qui devraient mobiliser les dirigeants européens : «la sécurité intérieure et extérieure», «une économie forte et une cohésion sociale forte» et «des programmes ambitieux pour la jeunesse».
Sur le premier point, la déclaration insiste sur «un renforcement des moyens communs afin de protéger les frontières extérieures» de l'UE, juge qu'il faut «investir dans nos villes contre la marginalisation sociale» – un début de mea culpa français ? –, mais aussi qu'il faut «développer notre défense européenne et prendre des engagements nécessaires pour nos opérations conjointes ainsi que pour nos capacités et notre industrie militaires».
Sur le deuxième point, la déclaration se contente de préconiser «davantage de croissance» et «davantage d'investissements». Conséquence des divergences entre l'Allemagne et ses deux partenaires sur le sujet : l'approfondissement de la zone euro - qui n'est plus la priorité de Mme Merkel - est évoqué de façon furtive. «Pour les pays qui ont l'euro en commun, de nouvelles étapes sont nécessaires pour renforcer la croissance, la compétitivité, l'emploi et la convergence, y compris dans les domaines social et fiscal». Enfin, la troisième partie, en faveur de la jeunesse, indique qu'il faut «renforcer les initiatives européennes pour la formation, l'entrepreneuriat et l'accès à l'emploi dans toute l'Europe».
Pour tenter de vaincre le scepticisme de ceux qui ne manqueront pas de faire remarquer que ces propositions n'ont rien de bien nouveau, les trois dirigeants souhaitent que les désormais vingt-sept Etats membres se réunissent en septembre et «se mettent d'accord sur des projets concrets à réaliser en Europe dans les six prochains mois pour la croissance et la sécurité».
La «coalition des Dix»
Y parviendront-ils ? Rien n'est moins sûr. Lundi, des ministres des affaires étrangères ou des hauts fonctionnaires de dix pays (Pologne, Hongrie, Roumanie, Espagne, Grèce, Bulgarie, Slovénie, Slovaquie, Autriche et… Royaume-Uni) se sont réunis à Varsovie. Cette coalition hétéroclite n'a pas publié de déclaration mais, selon les Polonais, les «Dix» ont des idées diamétralement opposées à celles développées à Berlin samedi 25 juin par les ministres des Affaires étrangères des «Six», les pays fondateurs de l'UE.
Pour les «Dix», le divorce avec le Royaume-Uni ne doit pas être précipité et les institutions européennes doivent faire leur examen de conscience. La Pologne suggère même de réfléchir à un nouveau traité qui renforcerait le poids du Conseil européen (et donc des Etats) au détriment de la Commission européenne, et pourrait être l'occasion d'organiser un nouveau référendum outre-Manche pour un retour au sein de cette nouvelle UE. Cette proposition a eu le don d'agacer François Hollande : «Il ne s'agit pas de refaire l'UE, de la reconstruire. Mais de continuer de la bâtir», a dit le chef de l'Etat.
De leur côté, Frank-Walter Steinmeier et Jean-Marc Ayrault, les ministres allemand et français des Affaires étrangères, ont rédigé un texte commun («Pour une Europe plus forte dans un monde incertain») si audacieux – il y est question de forces navales permanentes de l'UE, d'un mécanisme permanent et contraignant de répartition des réfugiés, de normes sociales communes… – que M. Ayrault n'a même pas osé le publier sur le site du Quai d'Orsay.
Pour éteindre le début d'incendie déclenché par cette contribution au statut ambigu, les deux ministres ont même dû se rendre à Prague, lundi, pour apaiser leurs collègues tchèque, slovaque, hongrois et polonais. Rarement la défiance entre Européens aura semblé aussi grande.
«Nous sommes d'accord là-dessus, il n'y aura pas de discussions officielles ou informelles sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne tant qu'il n'y aura pas de demande de sortie de l'UE au niveau du Conseil européen», a déclaré Angela Merkel.
J. I. / F. L.
In lemonde.fr


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