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Le ministre des Affaires religieuses «l'application de la peine de mort bientôt examinée» Il a annoncé l'organisation prochaine d'une rencontre avec des experts en Droit, des imams et des érudits
Une première réponse «officielle» est apportée à ceux qui ont appelé à l'application de la peine de mort en Algérie après la disparition tragique de la petite Nihal, enlevée le 21 juillet dernier et dont les ossements ont été retrouvés, une dizaine de jours plus tard, dans la commune d'Aït Toudert, en Kabylie. Cette réponse a été donnée par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa qui s'exprimait sur la création d'une instance spécialisée dans l'examen des cas relevant du Qissas (loi du Talion), a indiqué qu'«une rencontre sera prochainement organisée, à laquelle seront conviées toutes les parties concernées dont des experts en Droit, des imams et des érudits pour examiner cette question en toute objectivité et modération et sortir avec des résultats qui profiteront à la société algérienne». Il faut dire que la mort de la petite Nihal Si Mohand a suscité une vague de colère et d'indignation parmi la population amenant une partie à demander le rétablissement de la peine de mort. D'ailleurs des milliers de citoyens qui ont accompagné la victime à sa dernière demeure ont scandé «El Quissas, el quissas». Une revendication qui a été vite relayée et en boucle par les médias, notamment les chaînes de télévisions privées. Seulement, la question mérite débat car ce n'est pas l'ensemble des Algériens qui réclament l'application de la peine de mort. Certains affichant clairement leur opposition à son application. Il y a donc ceux qui demandent l'application de la Charia à savoir «œil pour œil, dent pour dent». Il y a ceux qui appellent à l'application de la peine capitale uniquement aux pédophiles, kidnappeurs et meurtriers d'enfants, il y a enfin ceux qui estiment que la peine de mort doit être abolie. En prenant part à ce débat, l'ONG de défense des droits de l'Homme Amnesty International a réaffirmé son opposition à l'application de la peine de mort qu'elle juge aller à l'encontre de la charte des droits de l'Homme de l'ONU. Le porte-parole de la branche algérienne d'Amnesty International, Brahim Hadidi a déclaré, repris par les médias : «Nous demandons à ce que les responsables de la mort de Nihal soient traduits en justice, mais pas condamnés à mort». Du côté des avocats, plusieurs ont expliqué que «l'exécution de la sentence de mort impliquerait pour l'Algérie de renoncer à ses engagements internationaux. Elle contreviendrait à la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948, au pacte relatif aux droits civils et politiques ainsi qu'à la Charte africaine des droits de l'Homme, textes ratifiés par Alger». Mais ces arguments sont vite écartés par les partisans d'une application de la peine capitale qui eux plaident ouvertement pour que la peine de mort soit effectivement infligée aux assassins, violeurs et auteurs d'enlèvements d'enfants. Le débat sur cette question est donc très enflammé et les pouvoirs publics ont le devoir de s'exprimer sur cette question afin d'éviter que le peuple ne s'érige en législateur en demandant à ce que l'assassin de Nihal soit exécuté publiquement. H. Y.