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Benghabrit s'élève contre «l'instrumentalisation» de l'école à des fins électorales Plus de huit millions d'élèves reprendront le chemin de l'école le 4 septembre
Refusant de se déclarer vaincue, depuis notamment le scandale des fuites des sujets du baccalauréat, Mme Nouria Benghabrit répond à ses détracteurs et leur déclare la guerre, à son tour. «Il est regrettable que certains instrumentalisent l'école à des fins personnelles», a-t-elle dit, jeudi dernier à Alger, en marge de la rencontre nationale des directeurs des wilayas portant sur les préparatifs de la rentrée scolaire 2016/2017. A des fins électorales, laisse-t-elle entendre, faisant remarquer que ces attaques qui ciblent sa personne et tout le secteur de l'Education nationale coïncident avec l'approche des législatives. «On devrait s'attendre à d'autres rumeurs qui vont remettre en cause notre travail. L'année 2017 sera celle des législatives». Ainsi, après avoir démenti, elle aussi, les rumeurs sur la suppression de l'éducation islamique des examens du baccalauréat, la ministre de l'Education nationale a affirmé que ces rumeurs sont «infondées» et que «la question n'a jamais été évoquée au niveau du ministère». Aussi, rien ne se fait et ne se fera sans concertation avec le partenaire social, poursuivra-t-elle, non sans regretter une certaine détérioration des relations entre les deux parties. «Les propositions des syndicats, portant sur la non annulation d'aucune matière, l'évaluation continue et la réduction des jours d'examen, nous les prenons toutes en considération», a-t-elle assuré. Et ces propositions, poursuivra-t-elle encore, «seront réexaminées, tout en tenant compte des observations soulevés lors du Conseil du gouvernement avant de les soumette au Conseil des ministres». Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans une réponse écrite à une question écrite d'un parti islamiste au sein de la chambre basse du Parlement, a tenu les mêmes propos, en assurant qu'il n'a jamais été question de supprimer l'éducation islamique du baccalauréat ni de l'utilisation d'une langue étrangère dans l'enseignement des matières scientifiques. C'est à se demander d'où viennent alors toutes ces rumeurs à l'approche de la rentrée scolaire? Non, ces rumeurs ne ciblent pas la ministre de l'Education nationale à l'approche de la rentrée scolaire, mais depuis son arrivée à la tête du secteur. Les islamo-conservateurs sont allés jusqu'à dire qu'elle est d'origine juive et qu'elle n'a pour autre mission que de «franciser» l'école algérienne. La preuve, accusent-t-il, en est que «la ministre française de l'Education nationale, lors de sa récente visite en Algérie, a clairement dit que la partie française a contribué dans l'élaboration des nouveaux programmes». Chose qu'a démentie officiellement Mme Benghabrit et le gouvernement algérien. Les islamistes ne lâchent pas prise et relancent leurs attaques à l'approche de la rentrée scolaire. Plutôt d'une importante échéance électorale, en l'occurrence les législatives. Le forcing exercé par l'ancien président du MSP, Boudjerra Soltani, entre autres, sur son parti pour que ce dernier cesse de prendre ses distances avec le pouvoir, témoigne du désir ardent des adversaires de Benghabrit de concrétiser leur projet. Sans compter les interventions des députés de la mouvance islamiste sur les chaînes de télévision privées, allant jusqu'à qualifier Mme Benghabrit de «femme dangereuse» qui cherche à «amadouer» le peuple algérien pour son projet qui va à l'encontre des principes mêmes de la société algérienne, préviennent-il. Les rumeurs sur la suppression de l'éducation islamique de l'examen du baccalauréat ont pris une telle ampleur qu'une organisation des enseignants de cette matière s'est constituée. Aussi, une «initiative» à laquelle adhère cette organisation et des imams, mais aussi un syndicat du secteur, pourtant signataire de la charte d'éthique, l'Unpef en l'occurrence, agit de façon à «faire barrage» au «projet réformiste» de Benghabrit. La semaine dernière, ses membres ont tenu une conférence de presse au siège même de l'Unpef et ont «alerté» contre le «danger». Toute une série d'actions pour fragiliser Benghabrit et son staff, mais cela est sans compter sur la détermination de la ministre à riposter. Aguerrie, après les nombreuses attaques qu'elle a subies, Benghabrit est décidée à ne pas se laisser faire. Jeudi dernier, elle a appelé à «réunir nos rangs et nous rassembler tous autour d'un objectif commun qui est de placer l'intérêt de l'élève au dessus de toute autre considération». K. M.