Dans son projet de loi des Finances 2017, le Cameroun prend des mesures pour élargir l'assiette fiscale afin de compenser l'impact de la baisse des cours du pétrole sur son budget ainsi que les répercussions de la suppression progressive des droits de douane sur certains produits importés après l'entrée en vigueur de l'Accord de partenariat économique (APE) d'étape avec l'Union européenne. En quête de nouvelles sources de recettes, le gouvernement camerounais a ciblé plusieurs secteurs. Il propose ainsi une taxe sur l'exportation des plantes médicinales, le paiement du droit d'accise pour les véhicules de plus de 10 ans, l'augmentation du droit de sortie sur le bois en grumes, une taxe de séjour selon le nombre d'étoiles des hôtels, un l'impôt sur les sociétés, la TVA pour les locations meublées à usage d'habitation, la hausse de la taxe spéciale sur les produits pétroliers et l'augmentation du prix du timbre communal. N'y a-t-il pas comme un air de ressemblance avec la LF-2017 qui vient d'être votée à l'APN ? Certainement, mais elle se limite à la démarche uniquement. Le Cameroun cible des niches pour élargir l'assiette, au lieu de la réduire en augmentant celles existantes. N'y a-t-il pas pour nous un enseignement à tirer ? On peut également s'inspirer de la décision du Zimbabwe qui, pour remédier à son manque de liquidités, a décidé d'introduire des «billets d'obligation» d'une valeur totale de 75 millions de dollars. L'Inde a, elle, pris une autre initiative : la démonétisation de billets pour la bancarisation d'une partie de l'énorme secteur informel de l'économie indienne et la lutte contre la corruption et la fuite des capitaux, trois fléaux que l'Algérie ne connaît que trop bien et subit. New-Delhi a décidé, le 8 novembre dernier, de retirer de la circulation, en une journée, les deux plus grosses coupures de banques (500 et 1 000 roupies) qui représentaient 86% de la valeur de l'argent fiduciaire. Là, également, il y a une forte similitude avec la situation en Algérie. Il n'est évidemment pas question de faire dans le bête mimétisme et se retrouver confronté à d'autres difficultés, que les financiers et les économistes peuvent aisément établir, donc imaginer aussi le modèle qui s'adapterait à l'économie algérienne. La mission est d'autant plus aisée que l'Algérie a déjà expérimenté le procédé quand elle a décidé, en 1982, le retrait prématuré, en un week-end, du billet de 500 DA pour lutter contre la fuite de capitaux. Notons que la coupure de 2 000 DA représente plus d'un quart du montant global des billets en circulation, alors que celle de 1 000 DA représente plus des deux tiers, selon la Banque d'Algérie. H. G.