Désormais partie prenante de la course aux législatives 2017, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se prépare activement au jour J. Le secrétariat national du parti a tenu sa réunion mensuelle, vendredi dernier à Alger. Au menu, actualité oblige, les lignes directrices du programme de la campagne électorale. A l'occasion, le parti a insisté sur la transparence lors de l'organisation de ces nouvelles élections. Dans un communiqué rendu public, hier, au lendemain de la tenue de la réunion, le RCD a réitéré sa «sa conviction que seules des consultations populaires libres peuvent amorcer le dénouement de la crise de légitimité et de crédibilité qui plombe le pays». Il a mis en garde contre les «velléités de constituer des réservoirs de voix, en utilisant des listes transmises par l'Armée et les services de sécurité, dans différentes régions du pays». Le RCD prévient que telle pratique servirait à «gratifier des acteurs politiques adoubés par des chapelles». Autre sujet évoqué lors de cette rencontre, la tenue du congrès ordinaire du parti. Les dates proposées et soumises au prochain conseil national sont les 30 juin et le 2 juillet 2017. Sur un autre registre, le parti s'est montré très critique sur la situation financière du pays, notamment en ce qui concerne les dispositions contenues dans la loi de Finances 2017. «Le Rassemblement constate que la crise financière qui affecte les recettes de l'Etat ne finit pas de montrer au grand jour l'échec d'une gouvernance sans ambition pour le pays. Les orientations de la loi de Finances 2017 qui fondent la recherche de l'équilibre budgétaire sur des charges supplémentaires pour les salariés, les petits entrepreneurs et commerçants, des coupes sombres dans l'investissement et les équipements et le maintien intact d'une jungle de dérogations fiscales et du train de vie de l'Etat, sont la marque d'une politique qui sanctionne les couches précaires et approfondit le divorce entre l'Etat et les citoyens», lit-on dans son communiqué. Pour ce qui est de la retraite, «l'amendement de dernière minute apporté pour le maintien temporaire du droit au départ à la retraite après 32 années de service sans condition d'âge démontre qu'un tel dossier doit être traité dans sa globalité et avec tous les partenaires économiques et sociaux représentatifs, à commencer par ceux qui contestent ce fait du prince». A ce propos, citant l'action de l'alliance des syndicats autonomes qui était à l'origine de ce léger revirement du gouvernement, le RCD saluera l'action de l'Intersyndicale autonome et désavouera celle de l'Ugta qui persiste dans sa politique de défense de la politique gouvernementale au détriment des intérêts des travailleurs. Ainsi, dira encore le RCD, «les résolutions de l'Intersyndicale qui consistent à prendre acte de cette mesure temporaire avant d'envisager de relancer le mouvement de protestation sont à saluer et démontrent que la seule voie possible est le dialogue le plus large avant de légiférer sur un dossier aussi sensible». En revanche, «par son attitude qui consiste à utiliser les revendications des salariés du secteur industriel pour contester les staffs dirigeants des entreprises et empêcher toute jonction avec les autres syndicats, la direction de l'Ugta confirme, une fois de plus sa soumission au pouvoir exécutif». Autre volet abordé, l'échec non avoué du Forum africain d'investissements. «Le spectacle offert aux délégations africaines lors de ce qui devait être un Forum africain pour l'investissement révèle la déliquescence éthique et le discrédit qui affectent les institutions», estime-t-on le Rassemblement. Parlant toujours d'Afrique, le RCD reviendra sur l'expulsion récente de migrants africains et accuse : «Le traitement infligé aux migrants africains n'est digne ni des principes universels des droits de la personne humaine ni de notre histoire.» En ce qui concerne les détenus de la vallée du M'zab, le parti appelle l'autorité en charge de ce dossier à «décréter des mesures d'apaisement en faveur des détenus politiques et d'amorcer un dialogue pour la recherche de solutions durables». K. M.