La Tanzanie vient de décider l'interdiction de toute exportation de minerais bruts, non traités. Une décision qui vise à faciliter le développement d'une réelle industrie de minéralurgie qui permettrait de créer de nouveaux emplois au niveau local et déboucherait sur une augmentation des revenus tanzaniens tirés des mines. La Tanzanie vient de décider l'interdiction de toute exportation de minerais bruts, non traités. Une décision qui vise à faciliter le développement d'une réelle industrie de minéralurgie qui permettrait de créer de nouveaux emplois au niveau local et déboucherait sur une augmentation des revenus tanzaniens tirés des mines. Conformément à cette décision, «l'ensemble des opérateurs qui exportaient des minerais pour le compte des industries de traitement, de fonte ou de raffinage à l'étranger devront stopper toute activité immédiatement et développer ces techniques au niveau local», indique le ministère de l'Energie et des Mines tanzanien dans un communiqué. Cette interdiction à l'export vise notamment les minerais d'or, de cuivre, de nickel et d'argent. Une mesure radicale par laquelle, Dodoma espère résorber le chômage, tout en développant une expertise locale en la matière. Forcer l'implantation d'unités de transformation devrait tirer plus de revenus de l'exportation de minerais. Renforcer les rentrées issues de l'exportation Le gouvernement tanzanien a également prévu une série de mesures incitatives en faveur des opérateurs impliqués dans le traitement des minerais, notamment en direction des fondeurs et des raffineurs. Pour rappel, les sous-sols tanzaniens regorgent de minerais, notamment l'or dont il est le quatrième producteur africain. Un minerai qui est en tête des exportations de Dodoma et représente l'une des principales sources de devises du pays. La Tanzanie exporte également du cuivre, du nickel, des diamants et d'autres minerais rares comme la tanzanite. Depuis 2000, le sous-secteur des mines a attiré la majeure partie de l'investissement direct étranger (IDE), contribuant à sa croissance rapide. Néanmoins, sa part dans le PIB demeure modeste (2,3%), mais représente néanmoins un quart des exportations totales, essentiellement grâce à l'or. La Tanzanie possède également d'importantes réserves de charbon et des gisements de pétrole et de gaz. Le pays connaît une croissance vigoureuse ces dernières années, portée par ses exportations de ressources naturelles, le développement du secteur tertiaire (télécommunications, transports, finance, tourisme) et la mise en place d'un programme de libéralisation. Cette mesure de protection vise à doter le pays de bases industrielles et de se défaire de la dépendance aux marchés internationaux dont l'impact sur les rentrées en devises de Dodoma est plus important dans la configuration actuelle. Le développement d'une industrie de transformation résiliente déboucherait sur une diversification des postes à l'exportation et pourrait également permettre l'apparition d'industries connexes en direction du marché local, régional, voire international. A. A. In latribune.fr