Sans s'attarder sur le contenu de tous les programmes et les célébrités qui y jouent, on peut d'ores et déjà dire que la bataille de l'audience télé sera, cette fois, sans merci et aux conséquences décisives pour la suite. La lutte est déjà perceptible dans la promotion des produits proposés. Certains s'attardent uniquement sur la qualité (thématique et esthétique) des œuvres, alors que d'autres focalisent sur les moyens et les compétences de production, en critiquant implicitement leurs rivaux qui ont fait appel à des techniciens et des studios étrangers (tunisiens, notamment). Cela repose le problème de la formation dans les métiers de l'audiovisuel (acteur, metteur en scène, scénographe, monteur, ingénieur de son, caméraman, décorateur, maquilleur...). Ce serait, en effet, intéressant d'ouvrir des écoles et des instituts spécialisés dans toutes ces filières pour permettre aux jeunes amateurs de se former et de se frotter aux spécialistes. Cette tâche n'incombe pas spécialement aux autorités. Les investisseurs privés, le mouvement associatif et les télés, elles-mêmes, ont aussi un rôle important à jouer dans l'encadrement des jeunes talents et le recyclage des équipes existantes dans les grandes écoles étrangères. Même le fait de faire appel à des étrangers est, en soi, une bonne chose dans la mesure où cela permet l'échange d'expériences et le transfert de savoir-faire. Des dizaines de techniciens algériens sont d'ailleurs pareillement sollicités dans les pays voisins et en Europe. Cette mobilité, signe d'ouverture, est aussi nécessaire. Alors, il ne faut, surtout pas, en faire un plat. La télévision, c'est une tradition algérienne bien ancrée, plafonne ses audiences durant le mois Ramadhan. Juste après la rupture du jeûne, tout le monde prend la direction du salon et s'installe devant la petite lucarne pour un bon moment de détente et de divertissement. Rassemblés autour de douceurs orientales, accompagnées de thé et de jus fruités, tous les membres de la famille ont les yeux rivés sur le petit écran pour une délicieuse halte rafraîchissante et récréative. Durant toute l'année, les chaînes publiques et privées planchent sur des grilles spéciales pour répondre aux attentes du grand public. Sketchs, sitcoms, caméras cachées, séries, films, jeux et causeries religieuses, chacun va de sa recette pour exploser l'audimat et gagner les faveurs des annonceurs qui, à l'occasion, dépensent sans compter, sachant que le public ciblé est bel et bien à l'écoute. Avec l'ouverture du paysage audiovisuel à l'investissement privé, les chaînes télés se livrent une grande bataille pour asseoir leur audience et soigner leur trésorerie. Quelques jours avant l'entame du mois sacré, on dévoile les fameuses grilles pour allécher les téléspectateurs et, surtout, faire décider les publicistes. Cette année, la concurrence s'annonce rude, notamment parmi les télés privées qui rivalisent d'initiatives pour gagner leur place dans le paysage et conforter leur position, sachant que les annonceurs ne seront pas aussi dépensiers que les saisons précédentes pour des raisons que tout le monde devine. La crise ayant aussi affecté le marché publicitaire qui s'est considérablement rétréci. Cette réalité a de fâcheuses conséquences pour les médias lourds qui comptent beaucoup sur cette «rente publicitaire» dans l'élaboration de leur volumineux budget. Al Djazaïria One a été la première à annoncer la couleur, en dévoilant une production «saisonnière» prolifique et variée à même de polariser l'intérêt des Algériens. Les observateurs parlent déjà de programmes de «bonne facture» dans lesquels des techniciens tunisiens auraient donné le meilleur d'eux-mêmes. Des sitcoms comme Casbah City et Tahta El Mouraqaba sont très attendus par les téléphiles. L'émission de jeux Le code, animée par la championne Salima Souakri, ou encore le fameux Jornane El Gosto sont aussi promis à connaître un succès certain. Echourouk Tv vante les mérites de la saison deux de son sitcom historique Achour El acher, avec le célèbre comédien Salah Ougroute en vedette. Elle a aussi à son menu une caméra cachée époustouflante qui ne manquera pas, non plus, de faire le buzz. Ennahar revient également avec sa caméra cachée qui piège exclusivement des hommes politiques et personnalités nationales de premier rang. Idem pour la chaîne sportive El Haddaf qui se propose d'accrocher des sportifs d'élite et des personnalités sportives. Numédia Tv mise sur son sit-com Zoheir, pas de chance. Samira, la chaîne gastronomique, a programmé des jeux et des concours culinaires. D'autres chaînes comme D'Zair, El Bilad, El Hoggar et El Adjwaa promettent aussi d'agréables surprises. Le bouquet des chaînes publiques, malgré la politique de rationalisation des dépenses, est aussi au rendez-vous avec de nouvelles productions comme le feuilleton historique dédié à Ben Badis et la série dramatique, intitulée Samt El Abriaa (Le silence des innocents). Bref, sans s'attarder plus sur le contenu de tous les programmes et les célébrités qui y jouent, on peut d'ores et déjà dire que la bataille de l'audience télé sera, cette fois, sans merci et aux conséquences décisives pour la suite. La lutte est déjà perceptible dans la promotion des produits proposés. Certains s'attardent uniquement sur la qualité (thématique et esthétique) des œuvres, alors que d'autres focalisent sur les moyens et les compétences de production, en critiquant implicitement leurs rivaux qui ont fait appel à des techniciens et des studios étrangers (tunisiens, notamment). Cela repose le problème de la formation dans les métiers de l'audiovisuel (acteur, metteur en scène, scénographe, monteur, ingénieur de son, caméraman, décorateur, maquilleur…). Ce serait, en effet, intéressant d'ouvrir des écoles et des instituts spécialisés dans toutes ces filières pour permettre aux jeunes amateurs de se former et de se frotter aux spécialistes. Cette tâche n'incombe pas spécialement aux autorités. Les investisseurs privés, le mouvement associatif et les télés, elles-mêmes, ont aussi un rôle important à jouer dans l'encadrement des jeunes talents et le recyclage des équipes existantes dans les grandes écoles étrangères. Même le fait de faire appel à des étrangers est, en soi, une bonne chose dans la mesure que cela permet l'échange d'expériences et le transfert de savoir faire. Faut-il souligner que des dizaines de techniciens algériens sont pareillement sollicités dans les pays voisins et en Europe. Cette mobilité, signe d'ouverture, est aussi nécessaire. Alors, il ne faut, surtout pas, en faire un plat. K. A.