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La bande dessinée en quête de place à Constantine
Absente des librairies et boudée par les éditeurs
Publié dans La Tribune le 19 - 03 - 2009


Photo : Riad
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
«La bande dessinée ! Ça existe encore ?» C'est l'étonnement affiché par la majorité des lecteurs, tous âges confondus, que l'on a questionnés aux abords de quelques librairies de la ville de Constantine. Une attitude somme toute légitime dès lors que les passionnés du 9e art ont presque «dégonflé» leurs bulles face à l'absence d'espaces sur les étals pour ce genre de supports qui dans les années 1980 avait conquis ses lecteurs grâce au concours de bédéistes, dont l'incontournable Slim et son Zid ya Bouzid. Bien avant que M'Quidech ne reprenne le flambeau à Zembla, Kebir, Lucky Luke, les Pieds nickelés et bien d'autres titres, la passion du récit par l'image n'avait pas ses canaux de distribution à Constantine. Les accros des bulles se débrouillaient comme ils le pouvaient pour se procurer des albums qu'ils s'échangeaient.Le premier Festival international de la bande dessinée, organisé en 2008 à Alger, n'a pas encore fait des émules dans la capitale de l'Est pour faire renaître de ses cendres cette lecture drôle et amusante mais ô combien instructive, voire didactique. Pourtant, les artistes locaux croisent les doigts en faveur d'une reconduction de cette manifestation sous forme d'ateliers répartis à travers l'Algérie profonde. «Nous espérons que la 2e édition, promise par la ministre de la Culture, élargira son éventail à d'autres villes pour aiguillonner les jeunes talents et les encourager à sortir de leur torpeur pour qu'ils s'expriment en couchant sur le papier leurs créations. Des talents, il en existe ,croyez-moi ! Toutefois, les acteurs publics en charge de la culture ne font aucun effort pour les aider à publier. Cet art constitue pour eux la dernière roue de la charrette. On continue, malheureusement, à ne subventionner que les activités qui cadrent et confortent une politique bien prédéfinie…», se désole un caricaturiste amateur qui passe ses journées à croquer des portraits.
«Actuellement, il n'y a pas une politique vraiment claire sur la relance de cette activité. Constantine possède son Ecole des beaux-arts, mais il faut dire que rares sont les élèves qui versent dans ce genre de passion», commente pour sa part un enseignant, qui ajoute : «Et puis la notion de la bande dessinée semble être perçue tel un “gag” dénué de sens, sans émetteur. Au contraire, des BD sont porteuses de multiples messages. Ça distrait d'une part et ça éveille de l'autre…» Pour s'en convaincre, il suffit de revisiter les albums de Slim, célébrissime caricaturiste et bédéiste qui a dépeint une société algérienne avec ses personnages fétiches.
D'autres spécialistes voudraient redonner un aspect plus narratif au 9e art. Il s'agit de le repenser dans le concept d'une «littérature dessinée» en lui extirpant ainsi son terme pour le moins péjoratif de «bédé» faute d'une appellation expressive populaire. Nous n'en sommes pas encore à ce stade, la lecture publique n'a pas encore atteint un degré acceptable dans les bibliothèques scolaires ou autres. L'Algérie cumule une expérience de plus de 40 ans dans le domaine de la bande dessinée. Un coup de frein est pourtant venu mettre fin à la subvention étatique qui choyait les auteurs et lecteurs au milieu des années 1980. Les entreprises d'édition ENAL et SNED publiaient sans calcul les BD. Ce fut une autre politique de soutien, au livre en particulier. Point de taxe. La rareté des éditeurs avait laissé la SNED éditer et surtout «dépenser» en roue libre…
Ajoutez à cela la décennie noire qui a mis des bâtons dans les roues à toute initiative culturelle et artistique. Avec toutes ces mutations, on estime que les bédéistes doués se sont convertis en caricaturistes et ont rejoint les rédactions à la faveur de la prolifération de tabloïdes qui ont adopté la caricature. Par ailleurs, certaines volontés se battent encore et toujours, bec et ongles, avec leurs planches et écument les maisons d'édition dans l'espoir d'arracher une publication. «L'édition de ces œuvres d'art revient trop cher et pour l'éditeur et pour le lecteur. A mon sens, la problématique qui se pose n'a pas trait seulement à l'idée de voir autant de BD sur les étals. Cela dit, il importe de ressusciter au préalable la volonté de lire chez les enfants qui ne côtoient que rarement, selon l'exigence d'une demande à l'école, le monde de la narration. Pis, la révolution Internet a brisé tout effort de consultation des ouvrages. “Le copier-coller” prend le dessus sur l'effort. Le comble étant que les instituteurs en sont conscients !» analyse un éditeur constantinois et de poursuivre : «Les BD ne sont pas uniquement des images auxquelles on insère des textes fades.
C'est tout un travail qui associe des personnes es qualité pour donner à l'œuvre plus d'expression sur le message qu'elle voudrait émettre.» Difficile de convaincre une population (notamment jeune) qui a gouté à la facilité du Web de fouiner dans des cartons anciens pour exhumer une BD ayant échappé à cet autodafé qui ne dit pas son nom. Les mangas japonais qui envahissent le monde ces dernières années, en raison de leurs variétés en genre d'histoire, puisqu'ils s'adressent du moins jeune au plus âgé, n'ont fait qu'enfoncer les bédéistes… qui sont désormais appelés à revoir une nouvelle stratégie de relance du 9e art. En l'absence de bandes dessinées chez les libraires, la lecture pour enfants, déjà peu riche, s'est davantage appauvrie.


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