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La mise à mal de l'hégémonie ultralibérale
Relations Nord-sud
Publié dans La Tribune le 16 - 04 - 2009

Que faire maintenant des notions, concepts et représentations qui ayant d'architecture mentale que des aventures guerrières qui ont ébranlé le monde ? Et pas seulement guerrières, de l'aveu même de stratèges militaires ou non qui ont répété à l'envi que les guerres se gagnent aussi par l'image. Ils ont bien raison puisque nous en avons, à plusieurs reprises, vérifié l'impact, aussi bien pour les manipulations que pour les deux dernières agressions israéliennes, celle du Liban puis celle de Ghaza.
La parole sur l'image resterait, cependant, bien courte si nous ne la reliions à ce qui la rend visible et lisible ; si nous ne la reliions à ces immenses et quotidiens échafaudages qui permettent de produire émissions, séries télévisées, films, romans, documentaires, reportages, éclairages, analyses, essais, éditos. Je devrais y ajouter bien d'autres manifestations culturelles ou artistiques. Nous connaissions tous les enjeux : socialiser, du monde, la vision dominante. C'est-à-dire, pour paraphraser Karl Marx, la vision des puissances dominantes. Je ne reviendrai pas sur cette vision. Vous en connaissez l'essentiel : un Occident démocratique, développé et rationnel tente de nous insérer dans son modèle de vie et dans ses valeurs «universelles» pour notre plus grand bien. L'Occident, c'est, bien sûr, tout de suite le FMI, la BIRD ou la Banque mondiale. Dès que vous piochez le modèle, il n'est plus question de valeurs
abstraites et, somme toute, très anciennes comme le respect de l'autre, le respect de la vie la réprobation du mensonge et des autres
péchés capitaux ou véniels, la solidarité etc. Il est tout de suite question, en revanche, de liberté et de démocratie.
Liberté des capitaux, des marchandises et, des échanges ; pas des personnes et pour que vous en soyez convaincus, les grandes puissances vous rappellent la priorité absolue de la lutte contre l'émigration clandestine et la légitimité des politiques d'expulsion. Jusqu'à ce mur construit entre les Etats-Unis et le Mexique, édifié trente ans après la chute de celui de Berlin sans que personne n'y voie un symbole particulier. Jamais contradiction n'a été ainsi étalée en spectacle. Pourtant, elle passe comme un timbre à la poste. La force de ces constructions idéologiques fait passer les pires paradoxes pour des évidences.
Démocratie parlementaire ensuite. Vous élisez des représentants pour une période déterminée, quatre ou cinq ans sans aucun droit de remettre en cause leur mandat pour manquement à leurs engagements, leurs promesses, leurs programmes. Le plus souvent, ces élus votent des lois dont le plus grand nombre ne saisit pas la portée en dehors de celles qui ont un rapport direct avec leurs revenus ou leur sécurité immédiate.
Dans les faits, la démocratie représentative apparaît avec la crise comme une délégation de pouvoir, un renoncement au droit de contrôle des électeurs sur les élus.
Le contraire serait une remise en cause de la démocratie et une atteinte au suffrage universel. Tous les quatre ou cinq ans, les électeurs sont rappelés aux urnes et le rapport des forces électorales décidera des nouveaux élus. La plupart du temps sur une base émotionnelle, sur une fabrication d'images, sur des bilans tronqués, sur l'ignorance des programmes et, surtout, sur des promesses. La peur du terrorisme a poussé les Américains à réélire le pire président que les Etats-Unis aient jamais envoyé à la Maison-Blanche.
Il faut se remettre en mémoire l'immense machine de propagande mise en œuvre pendant ces années pour donner les aspects d'une
vérité incontestable à la menace terroriste. Nous commettrions une grave erreur en restreignant cette machine de propagande au travail de la presse, tous médias confondus.
Une somme impressionnante de films, de séries télévisées, de shows, d'émissions anodines sur des thèmes apparemment neutres
relayaient ce message de l'ennemi terroriste. A travers la parabole, vous en avez pu voir quelques-uns. Enfants ou adultes restent rivés à ces films qui agitent sur l'écran leurs propres états psychologiques, leurs projections, leurs désirs et leurs angoisses. Mais au fond, une idée unique les sous-tend : leur monde est menacé. Il ne s'agit plus des Indiens, ni des communistes mais des hommes qui avancent masqués, auxquels il faut donner une origine géographique.
La propagande consiste à socialiser une idée ou quelques idées forces ; en faire des idées de masse, une croyance du plus grand nombre. Les maîtres du monde savent que les croyances sont actives et qu'elles induisent des comportements, des conduites, des engagements. Marx écrivait que «lorsque les idées s'emparent des masses, elles deviennent une force matérielle». Les exploiteurs et les dominants ont toujours accordé une grande importance aux idées, aux représentations et aux croyances. Par instinct ou par expérience - aujourd'hui par la connaissance scientifique - ils savent que le monde se porte d'abord dans la tête et que l'homme le voit et réagit en fonction de ses croyances. La crise vient de mettre à mal quelques certitudes créées par trente années de domination absolue du libéralisme. La toute première est que les élus, députés, sénateurs ou autres représentants, n'ont rien vu ni contrôlé des mouvements de capitaux et des pratiques bancaires. Il apparaît même que l'avalanche de lois et d'amendements qui encadrent la vie du citoyen a épargné totalement les banquiers, les spéculateurs, les manipulateurs de capitaux etc. Pour certains, il devient clair aujourd'hui que ces représentants et ces gouvernements ont, au contraire, pris les mesures et les décisions qui ont servi les intérêts des grands groupes financiers. Il n'apparaît pas encore que ces groupes financiers dirigent effectivement le monde et que sous les apparences de la démocratie représentative, ils imposent leur dictature au monde entier à travers les institutions internationales chargées d'imposer à tous les mêmes règles, les mêmes orientations, les mêmes conduites. La crise a réellement bousculé ce discours sur la démocratie. Des hommes, toujours plus nombreux, se rendent compte de la limite de la souveraineté populaire. Tant que les choses allaient plus ou moins bien et que les simples gens arrivaient à vivre sans renoncer à quelques-uns de leurs gains, ces constructions idéologiques marchaient. Je parle des gens qui vivent en Europe et en Amérique du Nord. Pour les gens du Sud, rien ne marche vraiment depuis longtemps. De dettes en paiement des intérêts, de l'échange inégal à la contrainte des plans d'ajustements structurels paysans, artisans, jeunes des pays du Sud passent de calamité en calamité. La recherche d'un paradis impossible reste leur seul rêve et de partout dans le monde partent des cohortes et des vagues de migrants clandestins vers les «paradis» du Nord au prix du déracinement et de leur vie. Nous trouverons rarement dans ces armées de désespérés des hommes capables de s'expliquer les sources de leurs malheurs. Les arcanes de la conduite des affaires mondiales échappent déjà aux plus instruits. Elles échappent aux militants politiques eux-mêmes puisqu'ils croient mordicus - et s'ils ne le croyaient pas ils ne pourraient agir comme ils le font - qu'ils travaillent pour le bien de toute l'humanité et en conformité avec la nature de l'homme. Je ne pense pas que les vrais dirigeants croient à ces sornettes sur la liberté et la démocratie. Ils mettent froidement en place les dispositifs idéologiques pour susciter
l'adhésion des gens à leurs «valeurs» comme on met en place un dispositif de guerre. Comme ces maîtres du monde concentrent entre leurs mains les moyens de la presse, de la télévision, du cinéma, des arts en général, ils concentrent également entre leurs mains le pouvoir de tracer les lignes directrices que doivent suivre et respecter les productions intellectuelles. Il ne reste qu'à les habiller en divertissement et en vraisemblance.
L'argent déversé à flots pour les banques a été présenté comme une aide au service de l'économie en général et une aide au service de tous. Des aides versées à certaines banques auraient couvert bien des déficits sociaux ou d'organismes sociaux. L'argent rare et impossible à trouver pour l'aide aux pays du tiers monde est devenu abondant et disponible.
Depuis la chute du mur de Berlin, la domination des pays impérialistes sur l'esprit des hommes est devenue hégémonique. Jamais l'idée de la fatalité du moule ultralibéral n'a été aussi partagée. Les groupes dominants ont réussi à nous mettre dans une enveloppe idéologique. Nos références, nos pensées, nos solutions, nos issues s'inscrivaient dans cette enveloppe. L'effet a été désastreux sur les peuples du tiers-monde qui ont perdu l'espoir de retrouver une voie autonome pour gérer leur destin. Jamais aussi, contrairement aux énoncés de l'ultra-libéralisme, nos peuples n'ont été moins libres. Fatalisme, enfermement dans les dogmes capitalistes, ordres venus de sphères lointaines et inconnues ont bridé la volonté des hommes de se battre et de se libérer. La tâche culturelle la plus urgente aujourd'hui pour les peuples du tiers- monde et, singulièrement pour le peuple algérien, est de secouer le joug idéologique construit ailleurs et contre nous, de retrouver les chemins de la pensée critique et de l'examen des réalités de ce monde.
Il est essentiel dans ce travail de comprendre quelles sont les fonctions des masques de ces jolies mais vénéneuses notions de mondialisation, de partenariat nord-sud basé sur un marché de dupes entre des multinationales géantes et incontrôlées et des pays pauvres soumis aux regards incessants des institutions financières ; de «valeurs démocratiques et de droits de l'Homme» aux relents de pétrole.
M. B.


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