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Ressources humaines et réservoirs d'idées
Publié dans La Tribune le 27 - 04 - 2009

En 1992, Mohamed Boudiaf, président d'une pentarchie de fait au sommet de l'Etat, avait avoué son incapacité à trouver 60 Algériens compétents et intègres pour un parlement informel. Le jugement était aussi sévère que désespéré. Ces Algériennes et ces Algériens que l'ancien révolutionnaire n'avait pas trouvé lui-même existent. Ils sont même très nombreux à la périphérie de l'Etat et en marge du Système. L'ancien opposant aux régimes d'Ahmed Ben Bella et de Houari Boumediene énonçait tout bonnement une simple vérité : le «Système» n'avait pas pu produire alors 60 personnes répondant aux critères de compétence et d'honnêteté définis par le fondateur du Parti de la révolution socialiste. On n'en est plus là aujourd'hui, même si le président Abdelaziz Bouteflika pourrait avoir éprouvé quelque difficulté à dénicher les profils correspondant à sa quête du nouveau, du jeune, du féminin et de l'original. En puisant dans les réseaux personnels, des partis alliés et de la haute administration, il finirait bien par découvrir les «têtes» idoines pour un gouvernement de type nouveau. L'essentiel est toutefois ailleurs. Il est dans la nécessité de s'appuyer sur des ressources humaines de qualité pour réussir les grandes réformes dont l'Algérie a un urgent besoin. Que faire donc lorsque le pays manque cruellement d'élites de haute qualification, suffisamment nombreuses au sommet comme au niveau intermédiaire, pour bâtir cette «Algérie forte et sereine» si chère au chef de l'Etat ? Outre les phénomènes de marginalisation et de démobilisation en interne, ces élites se retrouvent notamment à l'étranger où elles constituent un formidable réservoir de compétences et d'idées. Celles-là, en dépit d'un amour du pays, au corps chevillé, ne sont pas prêtes à y retourner. Les raisons, multiples, sont connues. Que faire aussi lorsque notre pays ne dispose pas, en quantité et en qualité, de laboratoires d'idées, de cercles de réflexion publics ou privés, de boites à pensées, ces fameux think tank qui foisonnent ailleurs ? A l'évidence, 49 ans après son indépendance, l'Algérie ne possède pas des institutions de ce type, les très rares exceptions, enregistrées au niveau de l'armée, constituant l'exception à la règle. Ailleurs, celles-ci regroupent des experts émettant des idées dans le domaine des sciences sociales. Elles disposent d'une capacité d'analyse et de réflexion visant à faire des propositions de politique publique.
Ces centres de réflexion prétendent faire une analyse objective en vue du bien commun, et non au profit d'intérêts particuliers. Qu'il s'agisse de clubs, de fondations, d'instituts ou de forums, ces cénacles sont aux institutions publiques ce que l'oxygène est aux poumons et ce que le carburant est au moteur. Aux Etats Unis, le premier think tank, la Fabian Society est née en 1884, suivie en 1916 par la Brookings Institution. En Algérie, des groupes de ce type qui conseillent l'administration comme l'américaine Rand Corporation
n'existent pas non plus. Pas plus d'ailleurs que les Advocacy Think auprès des décideurs et des partis politiques. L'INESG, Institut national d'études de stratégie globale, vide de substance, a rarement répondu aux promesses de son intitulé. Le CNES, censé être une boite à idées socio-économiques planche à la demande et phosphore quand il peut et comme il peut. L'Université, inscrite dans une logique malthusienne de développement, produit plus de chômeurs diplômés que d'idées. On est bien loin, par exemple, du Mexique où la seule Université Autonome de Mexico constitue un très grand Think tank irriguant en profondeur les institutions de l'Etat. L'Algérie de 2009 possède deux déserts. Le premier lui fournit ses hydrocarbures dont son économie est ultra-dépendante. Le second, celui des experts absents, ne lui fournit pas les idées si précieuses pour sa bonne santé économique et intellectuelle. Pour s'en convaincre, il suffisait de constater l'extraordinaire «fièvre intellectuelle» qui s'est emparé du pays après le déclenchement de la crise financière et économique mondiale : pas une seule étude digne de ce nom n'a été versée dans le débat public. Pas surprenant lorsque l'on sait que de 1962 à 1980, l'Algérie intellectuelle a produit 1 800 titres, tous producteurs confondus. En comparaison, l'Albanie du dictateur Enver Khodja, durant la même période, a produit plus de 8 000 titres. Cherchez donc l'anomalie.
N. K.


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