Chaque compétition est une épreuve pour la fédération qui y sera représentée. Le Championnat du monde d'athlétisme auquel va prendre l'Algérie ne dérogera pas à la règle. Car, au-delà des résultats purement techniques qu'obtiendront les athlètes qui auront la lourde tâche de défendre les couleurs nationales, c'est plutôt le travail accompli par l'équipe fédérale qui sera évalué. C'est pour cette raison qu'il est permis de dire que la Fédération algérienne d'athlétisme vivra un événement spécial. Non parce qu'il est attendu de nos athlètes de réaliser des performances -ce qui est naturel pour un habitué qui a goûté auparavant à des sacres de dimension mondiale-, mais pour ce que peut constituer une telle manifestation. Il s'agit, à première vue, de vérifier la qualité du travail réalisé aussi bien par l'équipe fédérale que par la direction technique qui sera, du moins partiellement, responsable de la récolte algérienne. Mais qui assumera l'entière responsabilité de la représentation algérienne à cette occasion ? L'exercice ne sera jamais difficile si les instances du pays ne sont pas inscrites dans une phase de brouille où les rapports ne sont pas de nature à favoriser un travail de fond. Les choses tendent, malheureusement, à se corser à mesure que les interférences se multiplient alors que les pouvoirs publics n'arrivent plus à assainir la situation. Bien au contraire, nos instances suprêmes sont en train de prouver qu'elles n'ont aucune capacité à contrôler l'évolution des choses. Il n'y a pas visiblement meilleure preuve que la situation de confusion que vit depuis plus d'une année le Comité olympique algérien qui attend toujours la concrétisation de son opération de renouvellement. Cette dernière est encore renvoyée aux calendes grecques au moment où l'Algérie est constamment appelée à participer à de grands rendez-vous sportifs. La santé de la fédération d'athlétisme ne diffère pas trop de celle de l'instance morale du sport national. C'est dire que le mal qui ronge le mouvement sportif national est tellement profond que les résultats techniques ne peuvent être améliorés même si les athlètes et les différents staffs œuvrent pour des scores meilleurs. Mais que peut l'athlète quand il évolue dans un environnement défavorable fait souvent d'instabilité et de luttes de clans ? C'est, malheureusement, dans cette ambiance que l'Algérie s'apprête à prendre part à une manifestation de grande envergure où il y a une demande de résultats dans la mesure où le palmarès de l'Algérie n'est pas vierge. Il est décevant de constater que les ambitions de l'Algérie ne traduisent pas son histoire dans le domaine contrairement à certains pays qui ont réussi à maintenir le niveau de leur représentation. Ces pays ne se contentent plus du rôle de figurants. L'exemple le plus significatif à ce sujet est incontestablement le Maroc dont la discipline évolue constamment au plus haut niveau. L'état des instances marocaines ne serait pas étranger à cette situation. A. Y.