Le comité exécutif de l'UEFA, organe décisionnaire, a adopté à l'unanimité hier le principe du «fair-play financier», soit un contrôle de gestion réservant à l'avenir l'accès des compétitions européennes aux clubs avec des budgets équilibrés, écartant les clubs endettés. Le principe général est simple : un club ne peut dépenser plus d'argent qu'il n'en génère pour figurer dans les compétitions européennes, ce qui peut être comparé à l'esprit de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) française. Ce que Michel Platini, président de l'UEFA, appelle la «victoire à crédit» -le succès d'un club endetté qui vit sur de futures rentrées d'argent- ne serait donc plus possible à l'avenir. Le fair-play financier, qui doit se mettre en place dans les trois prochaines années, est une révolution. Si de tels critères avaient existé dans le passé, des clubs endettés comme Manchester United, l'Inter Milan, Chelsea ou Liverpool n'auraient pu participer à la Ligue des champions. Le principe du fair-play financier avait déjà été accepté à l'unanimité le 28 août à Monaco par le comité stratégique de l'UEFA, instance associant les ligues, les clubs et les joueurs. Et l'Association européenne des clubs (ECA) avait déclaré hier que 100 clubs européens acceptaient ce principe. A Monaco, fin août, M. Platini avait annoncé que, dès 2012-13, l'UEFA entendait examiner l'évolution des comptes sur les deux saisons écoulées. A partir de 2013-2014, poursuivait-il, des sanctions pourraient être établies par un panel indépendant. Le barème allant de l'amende à la suspension de compétition européenne. A la tête de ce panel, il y aura Jean-Luc Dehaene, ancien Premier ministre belge, a annoncé hier l'UEFA. M. Platini souhaitait que le critère principal du fair-play financier soit un budget équilibré sur une période de trois ans. Le 28 août, l'UEFA avait annoncé que les mesures comprendraient aussi «une proposition visant à limiter la taille des effectifs», afin d'aider les clubs «à réduire leurs dépenses en termes de salaires et de transferts».