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Quand l'urbanisation hasardeuse piétine la mémoire
Constantine
Publié dans La Tribune le 04 - 11 - 2009

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
La dégradation de quelques repères relatifs à l'histoire de Constantine, ancienne de plus de 2 500 ans, aura connu une vitesse vertigineuse au point de sacrifier des griffes identitaires entières. C'est le passage de la machine humaine qui a renversé les incrustations manuelles éparpillées un peu partout dans les villes et villages. Le processus d'urbanisation «aléatoire» aura en grande partie affecté les cités au point de rendre leur reflet et expressions ncompréhensibles aux «étrangers». La ville millénaire a sauvegardé malgré elle ses ponts et son rocher inébranlable. Toutefois, elle a subi des dégradations à travers ses quelques repères. La vieille ville demeure le témoin éloquent de toute cette métamorphose. Brisée puis reconstruite sur papier, la médina aura soufflé le chaud et le froid avant d'être prise en charge dans une perspective de récupération. La sentence ministérielle sur la préservation du vieux bâti et
patrimoine culturel en date du 15 juin 1998 conformément à la loi 98-04 vient ainsi «minimiser» voire sauver ce qui peut l'être après le dépérissement et le laisser-aller ayant terrassé la majorité des cités algériennes. «Sont érigés en secteurs sauvegardés les ensembles immobiliers, urbains ou ruraux tels que les casbahs, médinas, ksour, villages et agglomérations traditionnels caractérisés par leur prédominance de zone d'habitat et qui, par leur homogénéité et leur unité architecturale et esthétique, présente un intérêt historique architectural, artistique ou traditionnel de nature à en justifier la protection, la restauration, la
réhabilitation et la mise en valeur», lit-on dans cet édit qui associe des contributions du mouvement associatif pour le concrétiser aux côtés des collectivités
locales. Et comme le tissu urbain de la ville de Constantine est fragile, on avait assisté impuissant à la «chute» des lieux, des places, des repères. Ce n'est qu'après coup que les pouvoirs publics se sont ressaisis pour engager le plan de sauvegarde de la médina qui a bouclé sa première phase avec des fiches
techniques où sont consignées les spécificités techniques de chaque bâtisse concernée par une réhabilitation avec cette ambition de garder le maximum des motifs initiaux, donc historiques. L'objectif est d'«assurer un développement intrinsèque du patrimoine urbain traditionnel et, d'autre part, de créer des rapports entre ce dernier et la ville contemporaine», précisent les promoteurs du projet de sauvegarde dans leur premier rapport. Si, pour la médina des mécanismes sont en place pour «la retaper» et la rendre plus ou moins ancienne comme elle l'était avant de tomber en ruine, il est des bâtisses et des ruelles qui ont catégoriquement changé de look. Par ailleurs, il faut avouer que la «Souika», cœur de la vieille ville, n'a pas voulu céder à la modernisation. C'est toujours «le classicisme qui y règne» en dépit des mutations qu'elle a connues ces dernières années par le laisser-aller. Pour rester dans ce décor ancien, il importe d'évoquer le palais du Bey et ce, pour dire que lui aussi n'aura pas échappé à quelques altérations avant d'être remis à un restaurateur architecte qualifié, M. Badjaja, qui tente de préserver l'originalité de la demeure du bey. Portails, fenêtres, patio décor mural, une panoplie qui passe au scalpel en vue de rester fidèle aux anciennes transcriptions architecturales. Actuellement, le défi auquel sont confrontés les pouvoirs publics locaux demeure la préservation de ce qui reste des anciennes empreintes, préhistoriques même, et songer à métisser cet acquis avec le développement du nouveau tissu urbain sans qu'il y ait violation de site. En parallèle, et au-delà de la préservation de l'ancienne ville, la capitale de l'Est retape son ancien bâti colonial. Les ablissements scolaires en sont concernés aussi avec l'appui financier du ministère de l'Education nationale. Mais dire que la touche ancienne serait maintenue ou a fortiori calquée serait un leurre. Cela est justifié par le manque d'une main-d'œuvre qualifiée, car on demeure en phase d'apprentissage en matière de
restauration. Entre les lourdes encyclopédies et leur application sur le terrain, existe un écart qu'il faudrait meubler désormais avec des ateliers.
Les séminaires dans la ville des Ponts suggèrent à chaque fois des contributions étrangères palpables. Cependant, il faut patienter pour voir des mains des
professionnels italiens, espagnols et même maghrébins du Maroc prendre place parmi la main-d'œuvre algérienne. «Les principes de la restauration n'est pas une mince affaire si l'on ne veut pas anéantir les contours historiques de n'importe quel objet. C'est pourquoi il faut cerner cette problématique dans un contexte intrinsèque à la nature de l'environnement où on met l'outil. Cela dépend du degré de déperdition des traces anciennes pour y apporter des
correctifs nécessaires. L'embellissement résultant doit être homogène», souligne un urbaniste. Chercher les repères de Constantine et les protéger imposent un flash-back solidement argumenté par les collectivités locales et la société civile dont le rôle ne se limite pas seulement à des rencontres «de tiraillements» mais dans des actions concrètes allant à sensibiliser le citoyen sur l'importance, voire l'exigence de laisser intact faute de ne pouvoir «rafistoler» toute trace ayant lien avec un repère identitaire.


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