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Comment demander la restitution de biens culturels non inventoriés ?
Même si la spoliation par la France est établie
Publié dans La Tribune le 06 - 11 - 2008

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
à l'image de son patriotisme, Constantine aura toujours adulé le concept qu'elle concrétisera avec des actions somme toute légitimes qu'entreprendront des hommes et des femmes qui auront tout sacrifié, même leur vie, pour l'indépendance du pays. Ainsi, le colonialisme rentrera bredouille, avec une page de son histoire noircie de barbarie. Une toile indélébile qu'un coup de pinceau maladroit souillera et qui entachera à jamais l'histoire française. La présence
coloniale durant plus d'un siècle à Constantine n'aura pas pris droit sur l'identité locale. La ville de Constantine avait déjà compris que la lutte contre les colons, dont les moyens logistiques étaient impressionnants, requeraient une alternative de l'intelligentsia. De fait, bien avant le premier coup de feu du
1er novembre 1954, les actions culturelles locales tentaient tant bien que mal de mener leur cours de sensibilisation soit au niveau des medersas, soit dans les mosquées qui, au demeurant, faisaient l'objet de surveillance et de dépassements. Les cheikhs et les intellectuels n'ont cessé de transmettre le message «lettré» en vue de garantir la survie, non dans la simple définition physique, mais identitaire, de l'Algérie. A cet effet, l'association des oulémas de cheikh Benbadis constitua la chaîne de transmission de l'idéologie anticoloniale. Créative, voire adhérente à tout essor capable de miner l'enracinement de la culturation occidentale, El Djamiaa tissa sa toile intellectuelle pour inverser les rôles et faire de l'occupant une caisse de résonance des préceptes algériens. Dans ce sillage, le théâtre avait joué un rôle important dans la sensibilisation des citoyens sur la «préservation» par-dessus tout de la mémoire collective en s'engageant à transmettre des messages simples pour la compréhension des masses populaires, mais d'apparence anodine pour l'administration coloniale, comme en atteste un comédien de la première heure.
En fait, Cirta n'abdiquait pas devant les efforts d'acculturation et de déculturation du colonisateur et restait attachée à son histoire, voire sa protohistoire marquée par des présences jugées riches et enrichissantes à tous les niveaux et à plus d'un titre, et ce, bien avant que la France ne vînt, en spoliatrice, remettre en cause les différentes civilisations qui ont marqué de leur empreinte leur passage dans cette ville riche d'un patrimoine de plus de 2 500 ans.
Les spoliations que tous les colonisateurs auront commises à l'encontre des cultures des pays et peuples qu'ils ont colonisés ont été traitées dans de nombreux ouvrages et études. La France n'a pas eu le courage d'admettre ses torts, ses vols et tous les crimes commis contre les Algériens et la culture algérienne. Le drame, c'est que même l'Algérie n'est pas capable de présenter la liste de ce qui lui a été volé. Aujourd'hui, aucun responsable et aucune institution n'est en mesure de faire un inventaire des biens culturels détruits ou volés à Constantine ou ailleurs par l'administration, les militaires et les colons français. C'est à peine si, ici et là, on peut tomber sur un témoignage rapportant que telle pièce archéologique ou telle œuvre a été emportée et qu'elle se trouverait actuellement dans un musée français. «Pendant l'occupation, on s'affairait beaucoup plus à consolider les rangs de la société en matière de préservation de l'aspect culturel propre à cette ville qu'à soucier de ce que les colons tentaient de voler aux différents endroits», dira un historien de la ville des Ponts pour expliquer l'absence de cet inventaire. Par ailleurs, selon d'autres témoignages, «l'absence d'un inventaire répertoriant les biens culturels
algériens n'éclaire pas autant l'opinion sur ce qui a été volé par la France». Au musée Cirta de Constantine, à titre d'exemple, on a été dans l'incapacité de nous fournir le moindre détail sur un éventuel pillage commis par la France, encore moins au musée du moudjahid qui s'occupe beaucoup plus du volet administratif. Seuls les centres des archives de la wilaya nous ont fourni des bribes d'informations, ayant beaucoup plus trait au volet de la gestion. Aucune trace des spoliations de biens culturels n'est répertoriée. Mais on remarquera, ces dernières années, une certain intérêt pour les archives et les biens culturels disparus. Des efforts d'archivage et de recherche sont entrepris pour rattraper un grand retard avant de réclamer une quelconque récupération des biens et archives volés par les occupants. A la faveur de la visite de la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, dans la ville de Constantine, un grand chantier a été lancé et est en voie de concrétisation. Le patrimoine algérien (matériel et immatériel) s'écrit, voire «s'inventorie» depuis 2003 en vue d'être préservé et mis en valeur comme l'ensemble des repères identitaires. «C'est une bonne chose qui se réalise», affirme le directeur de la culture de la wilaya de Constantine. «Cette action de repérage aura mis du temps à voir le jour, mais, désormais, nos chants, nos objets d'art et tout notre patrimoine ne feront plus l'objet de violation», ajoutera-t-il. En définitive, il est malheureux d'arriver 46 ans après notre indépendance à un tel constat. On ne peut réclamer la restitution de tous les biens culturels spoliés par la France pour la simple raison que nous ne savons pas ce qui a été exactement volé, ce qui ne devrait évidemment pas nous empêcher de demander le retour des quelques pièces déjà repérées en France, tout en travaillant à l'établissement de l'inventaire de nos biens culturels.


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