Et ce n'est finalement qu'un match de football. Cela fait des semaines que la tension est montée autour de cette rencontre sportive très spéciale. Spéciale d'abord par l'enjeu qui l'entoure. Spéciale également mais surtout à cause de la rivalité qui existe depuis des années entre les deux nations où le football est un véritable culte. On savait donc qu'une certaine tension planait, surtout du côté du Caire, où la rencontre dépasse largement son caractère sportif, pour emprunter les sinueux chemins du pouvoir de Hosni Moubarek. Eh oui! Les rencontres de football de cette envergure ont toujours suscité des passions et provoqué parfois des dépassements souvent sans gravité, mais cela est resté à ce niveau et les supporters des deux adversaires sont vite revenus vite à de meilleurs esprits. Ce n'est pas le cas cette fois-ci. C'est malheureux de le dire, mais c'est désormais une réalité : le mur de glace qui séparait les deux peuples depuis au moins le fameux match du Caire de 1989 ne sera pas brisé. On s'en souvient: les agressions provoquées par les Egyptiens -et c'est l'Histoire qui se répète- avaient non seulement traumatisé les joueurs de l'équipe nationale, agressés même à l'intérieur du stade, mais laissé des séquelles indélébiles. Et Lakhdar Belloumi en sait quelque chose, lui qui n'a pas, vingt ans durant, quitté le territoire national à cause d'un injuste et stupide mandat d'arrêt international lancé par l'Egypte. Le mur d'incompréhension ne sera pas démoli, non pas que les Algériens sont haineux mais tout simplement parce que les Egyptiens ne connaissent désormais aucune limite, ceci d'autant plus que si les escarmouches entre supporters pouvaient être envisageables aucun algérien n'a pensé à voir son équipe nationale -tout un symbole tout de même- agressée avec une telle sauvagerie. La diplomatie a beau calmer les choses, il n'en demeure pas moins que le sang a coulé, et les Algériens savent plus que quiconque la valeur du sang qui coule. Cela n'est pas un appel à la vindicte ni encore moins un encouragement à la violence mais les «frères» égyptiens ont poussé le bouchon plus loin : ils ont raté une occasion en or de redorer le blason d'une réputation largement écornée par tant de comportements extra sportifs, ils ont raté une chance de conquérir le cœur d'un peuple (Algérien) qui leur a pourtant offert, il y a de cela quatre mois, des fleurs à Blida. Et si les Algériens se sont montrés parfois exigeants, c'est juste qu'ils veulent que leur équipe gagne. Il est vrai que le coup de sifflet final fera tourner une page, mais il ne la déchirera jamais. En définitive, le peuple algérien est un peuple de paix et de joie. Et il l'a toujours montré ! A. B.