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Le patrimoine entre pillage et protection défectueuse
à quoi ressemble notre passé ?
Publié dans La Tribune le 18 - 05 - 2008


Photo : DR
Par Samir Azzoug
Le patrimoine se définit comme étant un héritage aussi bien collectif qu'individuel, naturel que culturel, matériel qu'immatériel transmissible aux générations futures. C'est un bien commun collectif hérité de l'histoire.
De ces définitions, il apparaît que le patrimoine culturel est une richesse qui renvoie à l'identité d'un peuple et d'une nation.
Une carte d'identité génétique déterminant l'évolution et le vécu d'une population. Mais comme toute richesse, les pièces archéologiques et culturelles attisent l'envie, la convoitise et la rapacité de gens malintentionnés.
Car, au-delà de la valeur culturelle et identitaire intrinsèque de ces objets, la valeur pécuniaire est plus qu'attrayante. D'où l'apparition de véritables organisations et autres réseaux internationaux spécialisés dans le vol, le recel et le trafic de toutes sortes de pièces archéologiques et d'objets d'art.
La passion des collectionneurs aisés, combinée avec le manque d'intérêt accordé au patrimoine par certains pays, particulièrement en Afrique, qui semblent ne pas avoir mesuré toute l'importance de leurs trésors culturels et historiques, renforce la voracité des trafiquants. Chaque année, le vol d'œuvres d'art représente entre 6 et 8 milliards d'euros dans le monde. Plus de 5 600 pièces archéologiques ont été saisies par les douanes françaises entre 2004 et 2005. Presque toutes en provenance du Niger.
Plus de 1 500 affaires de trafic sont signalées chaque année en Egypte. L'Algérie n'est pas épargnée par ce fléau universel.
Les affaires révélées par les services de sécurité sont sans équivoque. Depuis 1996 jusqu'au premier trimestre 2007, pas moins de 47 affaires et non des moindres ont été traitées par la brigade centrale de lutte contre le trafic illicite de biens culturels et vols d'objets d'art, affiliée à la police nationale. Les plus impressionnantes restent le vol de 52 900 pièces de monnaie en argent, bronze et or datant de l'ère punique ; la tentative d'exportation de 1 116 pièces archéologiques des ères romaines et byzantines au niveau du port d'Oran ou encore la subtilisation de 8 pièces très importantes du musée de Khenchela, et la liste reste longue. Aucun site ou musée n'est épargné par des pilleurs inconscients qui ne mesurent certainement pas tout l'impact de leurs délits. Un viol culturel, identitaire et historique.
L'affaire des cinq touristes allemands arrêtés en 2004 en possession de 133 pièces archéologiques d'une valeur de 5,2 millions DA et de pierres météorites (dont le prix varie de 10 000 à 20 000 dollars le gramme) est plus que révélatrice de l'existence de ces réseaux mafieux, la plupart du temps épaulés et soutenus par des citoyens algériens.
L'avidité et la cupidité de certains les poussent jusqu'à vendre peu cher (car toujours en deçà de la valeur réelle) des pans entiers de leur culture, au grand bonheur des amateurs du monde entier. Alors comment activent ces réseaux en Algérie ? Selon un conservateur de musée algérois, des étrangers malintentionnés visitent les sites et musées algériens à la recherche de l'objet rare. Une fois découvert, l'objet est photographié et répertorié. La commande est ensuite faite à un Algérien qui se chargera de le dérober. Ensuite, un autre réseau spécialisé dans la contrebande se chargera de faire sortir clandestinement le butin vers le destinataire étranger. A charge pour celui-ci d'établir des documents officiels permettant la commercialisation de l'objet. Une
véritable mafia internationale.
Et les plaques tournantes de ce trafic sont connues par les polices du monde. Selon un expert, la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas et Israël sont de véritables bases arrière pour le recel des objets culturels et historiques volés. Même des «certificats d'authenticité et de conformité y sont délivrés pour ces pièces volées», atteste-t-il.
Une autre richesse est particulièrement visée par des trafiquants des pays du Golfe. Il s'agit des anciens manuscrits de savants et théologiens. Ainsi, 4 manuscrits ont été dérobés chez un particulier à Khenchela en 2005, deux autres (un d'El Mouatassim et un autre de l'imam Ali datant respectivement du VIIe et XIIe siècle) ont été volés chez un collectionneur algérois. Ces manuscrits, selon l'expert, sont acheminés via Adrar et le Maroc vers le Moyen-Orient.
Les circuits sont donc connus, les conventions internationales pour la protection du patrimoine culturel mondial ont été ratifiées, mais beaucoup reste à faire pour la lutte contre le vol, l'exportation et le recel des pièces archéologiques et culturelles. Sinon, comment expliquer que le buste de Marcus Aurélius, dérobé du musée de Skikda en 1996 et retrouvé en 2004 aux Etats-Unis (dans une grande galerie «Christies») ne soit restitué à l'Algérie qu'en avril dernier. Pourtant, les deux pays (Algérie et Etat-Unis) sont signataires de la convention. De l'aveu même de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, ce fut une
véritable «bataille diplomatique et juridique».
Pourquoi autant de difficultés ? «Nous n'avion pas les spécifications précises du buste et celles qui étaient fournies à Interpol ne correspondaient pas à l'objet trouvé», reconnaît encore la ministre. Que penser de cette affirmation ? L'Algérie dispose-t-elle d'une liste répertoriant ces richesses archéologiques et culturelles ? Rappelons que le buste de Marcus Aurélius a été dérobé dans un musée. Est-il normal qu'il ne soit pas mesuré, pesé, photographié et enregistré. «Nous n'avions pas de preuve tangible répertoriant la pièce», poursuit la ministre.
Combien de chef-d'œuvres restent-ils ainsi non catalogués ?
D'autres pièces sont encore recherchées par les Algériens, à l'image de la tête d'Adrian (empereur romain) volée au musée de Timgad ou de l'assiette de Juba II (un multicrome datant de l'époque antique) subtilisée en 2002. Sait-on, au moins, à quoi ils ressemblent ?


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