C'est le neuvième face-à-face entre les deux pays les plus titrés du continent (avec le Ghana). Match explosif entre l'Egypte et le Cameroun (les deux formations totalisent 10 Coupes d'Afrique) avec, d'un côté, des Pharaons sur une courbe ascendante et, de l'autre, une équipe camerounaise aux standards européens. Les Pharaons d'Egypte (champions d'Afrique en titre) et les Lions indomptables du Cameroun (finalistes malheureux de la dernière édition) livreront une bataille ardue. Ce sera une véritable finale avant la lettre entre deux équipes dont une éventuelle sortie à ce niveau de la compétition serait interprétée comme un cinglant échec. Revenus de loin, en fin de parcours, les «mondialistes» camerounais ont prouvé qu'ils possédaient des ressources, un mental d'acier et des convictions inébranlables pour réaliser leur vœu et celui de millions de fans à Yaoundé. Malmenés (d'entrée de CAN) par les Panthères du Gabon, les Lions ont par la suite rectifié le tir face aux Chipololos de Zambie, puis ont su contrecarrer la fougue des Aigles de Carthage pour passer au tour suivant. Certes, les poulains de Paul Le Guen ont subi face aux Tunisiens, mais au vu des prestations des deux prétendants lors du premier tour, l'Egypte s'annonce comme un potentiel vainqueur. Place maintenant à un véritable choc face au sérieux candidat, le Cameroun, une équipe de très haut niveau, composée de joueurs évoluant dans les meilleurs clubs de la planète. C'est dire si la mission des Pharaons ne s'annonce pas de tout repos, quoique les Camerounais soient capables du meilleur (comme du pire) tel qu'aperçu lors des éliminatoires. On ne change pas une équipe qui monte en puissance et qui a rempli jusque-là sa part du contrat. Aussi bien Paul Le Guen que Hassen Shehata, les deux coaches reconduiront les mêmes éléments qui ont jusque-là donné satisfaction, à l'exception de la probable défection de l'intériste Samuel Eto'o qui souffre d'une blessure au genou depuis quelques jours, et qui s'est contenté de légers exercices récemment. Ce match entre l'Egypte, tenant du titre continental et le Cameroun, finaliste de l'édition de 2008, constitue le choc des quarts de finale de la 27e CAN. Le parcours jusqu'en finale de l'Egypte, qui n'a plus perdu dans cette compétition depuis 2004, est semé d'embûches avec dès aujourd'hui, à Lubango, un Cameroun revanchard après sa défaite, il y a deux ans en finale (1-0). Mais les Lions paraissent encore bien loin de leur forme optimale. Telle que présentée, l'Egypte a fière allure et dispose d'une base solide. Postulant traditionnel et faisant figure de grosse pointure de cette CAN, les Lions indomptables sont aussi armés d'humilité, à l'image de Le Guen qui n'a cessé de couvrir d'éloges l'adversaire égyptien, tout en demandant aux siens de se surpasser pour épingler les représentants du Nil. «C'est un match très serré», a affirmé l'entraîneur du Cameroun. Les Egyptiens jouent de façon bien organisée et regroupée, des actions menées sur des contres meurtriers avec beaucoup de densité au milieu. C'est dire les fortes convictions et le professionnalisme d'un sélectionneur qui ne veut rien laisser au hasard. L'armada camerounaise est, quant à elle, prête à relever le défi face aux Pharaons. Le Cameroun dispose d'un registre assez riche et varié pour mener les Lions indomptables vers d'autres succès. Mais, sur un match à élimination directe, tout peut arriver, tout reste donc de l'ordre du possible. Pour rappel, le Cameroun n'a pas battu l'Egypte depuis les quarts de finale de 2002 au Mali (1-0). Les deux pays se sont affrontés à deux reprises durant la dernière CAN, 2 victoires pour l'Egypte (4-2 en match d'ouverture et 1-0 en finale). Le bilan est favorable à l'Egypte : 5 succès contre 3. N. B.
