Dès son élection en 1999, le président de la République avait condamné et tout fait pour faire condamner, en Afrique, la conquête du pouvoir par des coups d'Etat. Ce sera donc la décision la plus importante qui sera prise en juillet 1999 à Alger qui abritait le 35ème Sommet de l'UA. Réputé alors le plus important, du fait de l'impressionnante participation des Etats membres, des vingt dernières années, ledit sommet plaçait, sans accorder de circonstances atténuantes, sous embargo toute personne ou groupe de personnes qui prenait la direction d'un pays sans le respect des procédures constitutionnelles consacrées. Une décision qui confirmait de fait une nouvelle conscience africaine mais qui, toutefois, n'allait rien changer en réalité ; le putsch demeurant le moyen le plus radical pour des militaires pour parvenir à leurs fins et surtout aux fins de lobbies généralement d'affaires comme c'est le cas au Niger. Eprouvé par près de quinze années d'instabilité politique, l'Algérie qui est parvenue à assurer ses équilibres s'est évertuée à travers un déploiement soutenu d'une action diplomatique tous azimuts, d'une part, accompagnée, d'autre part, logistiquement si tel était le cas où l'imposerait une réalité. Cette présence étant, sous diverses formes convenues et/ou appropriées, autrement dit par une assistance économique, matérielle et humaine consentie dans le cadre politique global, en l'occurrence celui de l'Union africaine ou individuelle dans le cadre de relations bilatérales avec un pays donné.C'est sans doute dans ce contexte qu'il faudrait rappeler que notre pays a quand même contribué à mieux armer, c'est-à-dire en conséquence, compte tenu de la menace terroriste et des narcotrafiquants qui pesait sur les territoires du Mali et du Niger, lesquels, comble du paradoxe, se sont situés aux antipodes, non pas des attentes algériennes, mais des principes même convenus par l'UA, voire des résolutions des institutions internationales appelant à la lutte inconditionnelle contre le terrorisme et le grand banditisme. Tout le chassé-croisé diplomatique qu'aurait à initier notre pays, les missions de bons offices des diplomates algériens aguerris et au pouvoir de persuasion qui n'a cessé de faire ses preuves tout au long de ces dix dernières années, risque, malheureusement, de ne pas faire le poids face d'abord à la division des pays du continent africain, voire des membres de l'Unité africaine de prendre sérieusement à bras-le-corps ces dossiers. La porosité des textes de l'Union ne permettant pas également d'exercer une moindre pression et encore moins une quelconque coercition sur les Etats membres afin de les conduire à l'adoption d'une attitude commune cohérente. Il y a lieu, ensuite, de souligner que les intérêts étrangers, notamment français, prévalant dans le continent ont plus de chances d'aboutir et de battre en brèche les efforts algériens directs et toutes autres velléités qui pourraient venir d'un autre Etat ou groupe d'Etat. A. L.