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La Coquette ne mérite plus son nom
Publié dans La Tribune le 23 - 03 - 2010

Après le nettoyage en règle de la rue Ibn Khaldoun (ex-Gambetta) et les environs du marché El Hattab que les vendeurs à la sauvette et ceux «installés» ont abandonnés, depuis près de 2 semaines, c'est le grand retour, une véritable invasion des trottoirs, des rues et ruelles par ces commerçants improvisés. En effet, c'est suite au terrible incendie qui avait ravagé le marché aux fripes au quartier Mersis et les locaux de l'Ex Souk-El Fellah que les revendeurs ne trouvant plus où exercer leur métier ont investi tous les espaces, ne concédant que des passages étroits pour les piétons. Marchandises diverses et de provenance douteuse sont étalées à même le trottoir et débordent sur la chaussée, encombrant la circulation automobile et créant un désordre indescriptible. Produits de contrefaçon de fabrication chinoise, parfums dits de «luxe» mais qui en réalité ne sont qu'une pâle imitation des originaux, tissus, articles de beauté et autres ustensiles trônent au vu et au su de tous. Les corbeilles et les cartons pleins à craquer de toutes sortes de produits sont posés sur les bordures des trottoirs de façon à laisser des espaces pour les transactions, ceux vendant les DVD piratés installent leurs présentoirs sur le mur mitoyen pour proposer aux amateurs ces copies de très mauvaise qualité. La rue grouille de monde, elle est particulièrement fréquentée par la gente féminine qui y trouve son «bonheur» ; des prix alléchants et défiant toute concurrence, une qualité en apparence très bonne et avec en plus la possibilité de marchander. Le produit acheté, on rentre chez soi tout content parce que l'on croit avoir fait une bonne affaire ; la mauvaise surprise sera pour plus tard ; 2 ou 3 jours après on découvre la supercherie et on s'aperçoit qu'on a été arnaqué. On revient voir le revendeur mais celui-ci a déjà changé de coin et, même si on le retrouve, il nie vous avoir vendu quelque chose. Sur les mêmes trottoirs, ce sont les cambistes clandestins et les revendeurs d'or, « la casse » comme on dit ici à Annaba, ils ont pignon sur rue et tout le monde, tous ceux qui veulent acheter ou vendre des devises, la rue Gambetta, c'est la «bourse» locale et la cotation est la même partout à quelques dinars près. Si vous passez sur le trottoir, les trafiquants vous lancent à voix basse «Change ! Change !» en tenant une liasse de billets de 1000 DA, si vous êtes intéressé, ils vous
emmènent dans le café du coin ou la ruelle à côté pour faire la transaction. Ce qui est surprenant c'est que cela se passe à quelques mètres des policiers en faction sans que cela ne dérange personne «Depuis le temps, c'est devenu quelque chose de tout à fait normal, nous confie un commerçant du quartier ; importateurs, futurs hadjis, voyageurs, touristes… tous viennent s'approvisionner ici, ce sont des «banques» itinérantes, il n'y a pas d'horaires et tout le monde y trouve son compte.»
Plus loin du côté du marché El Hattab, c'est une nuée de revendeurs qui occupent les lieux, ils viennent de partout, des quartiers populaires mais aussi des localités voisines d'El Bouni, de Sidi Salem, de Bouhamra de Sidi Amar ou d'El hadjar, chacun a son espace délimité et il y a une sorte d'accord tacite entre jeunes et moins jeunes pour que personne n'empiète sur le «territoire» de l'autre.
Là, on est spécialisé dans les sous-vêtements, les serviettes et les effets vestimentaires, on écoule sa marchandise comme on peut, en baissant les prix surtout en fin de journée où les clients se font rares. La déferlante de ces commerçants de l'informel a débordé ces derniers jours pour s'étendre à des rues jusque-là épargnées par le phénomène puisqu'on les voit maintenant «cerner» le théâtre en plein centre-ville. Même les marchands de fruits et légumes avec leurs charrettes à bras ont investi des rues considérées comme «interdites» d'accès ; ce la, bien sûr, n'a dérangé personne et ces, véhicules poussent a hardiesse jusqu'à en faire un lieu de vente privilégié, laissant derrière eux des détritus de tous genres, fruits et légumes pourris, papier d'emballage sales et sachets d'ordures. Bref, cette ville qui prétend être moderne et surnommée pompeusement «la Coquette», en fait n'a plus rien de coquet, les ordures envahissent tout, vieilles affiches en lambeaux sur les murs, graffitis obscènes, des trottoirs éventrés et des clochards qui emplissent
les rues.
Il faut dire que l'incendie qui avait détruit les baraques faites de tôles et de plastique où étaient entassées les fripes ainsi que les stands du Souk-El-Fellah a aggravé la situation qui était déjà catastrophique au vu de l'insalubrité qui y régnait et de l'absence totale de toute forme de contrôle des services de l'Etat. Les commerçants qui n'avaient plus de quoi vivre étaient allés manifester devant le siège de la wilaya pour demander réparation et ainsi amener les autorités locales à les aider à affronter cette nouvelle situation. Le wali avait promis d'examiner leur cas et de faire mener par ses services une enquête pour déterminer les causes réelles du sinistre et s'informer sur la gestion de ces 2 espaces. Entre-temps, tout le monde s'était débrouillé à sa manière si bien que toutes les rues commerçantes de Annaba furent envahies, une «armée» de revendeurs décidée à occuper tous les espaces et à en découdre avec quiconque l'en empêcherait. Le laxisme des autorités a fait le reste et l'on se retrouve avec une ville qui n'appartient plus à ses habitants et où le semblant d'ordre qui existait a disparu.


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