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Kateb Yacine, le pays au cœur, un nationalisme… artistique
Projection du documentaire de Djillali Khellas à la salle Mohamed Zinet
Publié dans La Tribune le 12 - 04 - 2010

Face à un public restreint, le réalisateur Djillali Khellas a présenté en avant-première dans la soirée de samedi dernier le documentaire Kateb Yacine, le pays au cœur à la filmathèque Mohamed Zinet. Le documentaire s'amorce avec un résumé des massacres du 8 mai 1945, une date qui a marqué à jamais la vie du jeune Yacine, témoin du crime colonial contre son peuple. C'est à partir de cette date fatidique que tout commence pour Kateb. Il trouve refuge dans l'écriture et la poésie. «Il s'est plongé dans l'écriture pour éviter de sombrer dans la folie», déclare l'un des intervenants dans le documentaire. Artiste, nationaliste et humain avant tout, Kateb Yacine titille l'ennemi avec ses œuvres et surprend avec son poème tragique Soliloques en 1946. Son talent est indéniable et reconnu par ses pairs de l'époque. Il enchaîne par la suite avec la pièce théâtrale le Cadavre encerclé qui réunit tout les éléments du théâtre dramatique de la Grèce antique. «La création ne lui est pas tombée dessus. Kateb passait beaucoup de temps à la bibliothèque.
Il faisait des recherches et il se documentait beaucoup», raconte Ben Omar Medioune, biographe de Kateb Yacine. A ses côtés, une brochette d'universitaires spécialistes de Kateb, à l'image d'Ahmed Cheniki, de Mekhlouf Boukrouh et de Abdelhamid Bourayou. Chacun d'entre eux dévoile son analyse de l'œuvre katébienne.
Des points de vue différents mais qui s'accordent sur le nationalisme de cet auteur. Tel un voyage dans le temps, le documentaire fera escale à chaque étape de la vie de l'auteur : Kateb le poète, Kateb l'auteur et Kateb le dramaturge. Pour ce dernier, les intervenants ont affirmé à l'unanimité que Kateb s'était toujours distingué par la créativité et un sens de l'innovation. «Kateb a brillamment relevé le défi de créer un nouveau courant théâtral.
Il a expérimenté plein de techniques et il donnait beaucoup d'importance à l'avis de ses comédiens. Les pièces de Kateb ont cette particularité d'évoluer dans le temps et d'être toujours en élaboration», déclare M. Cheniki. En fait, ce dramaturge de génie avait compris dès le début que le théâtre devait se tourner vers le peuple et, pour cela, il n'a pas hésité une seconde à écrire en arabe dialectal. Fadhila Assous, ancienne comédienne de la troupe de Kateb, souligne dans le documentaire que «Kateb accordait une grande importance à l'improvisation.
On apportait toujours un plus à la pièce jouée», dira-t-elle. M. Boumediene,universitaire, s'est, lui, penché sur Kateb Yacine le journaliste. Avec ce travail, Kateb a pu se rapprocher de sa société et des peuples en guerre, à l'image du Vietnamiene. «Kateb était très attiré par les guerres, là où il y avait des conflits, il s'y rendait et il revenait avec plein de documentations. Il en parlait souvent dans ses pièces, d'ailleurs», déclare un universitaire. Hélas, Kateb demeure incompris des siens. Et c'est à Sidi Bel Abbès qu'il trouve son bonheur en compagnie de ses comédiens. «Cette région lui a beaucoup plu. Les habitants de cette ville correspondaient aux personnages de ses pièces. Il allait souvent vers eux», déclare Mohamed Kadri, comédien. «Nul n'est prophète dans son pays. Les autorités ont cru nous expulser d'Alger vers Sidi Bel Abbés mais nous avons continué à faire notre travail. Certes, on n'avait pas de moyens mais notre théâtre ne coûtait pas cher. De ville en ville, on donnait des spectacles pour le peuple, c'était la belle époque», se remémore Fadhila Assous. De fil en aiguille, le documentaire dévoile l'auteur, ses œuvres et son talent. Un homme qui a eu pour armes sa plume et la scène. Les témoignages se succèdent en apportant des nouveautés, des opinions et des analyses. M. Cheniki conclura le documentaire en déclarant que, pour lui, «c'est le meilleur auteur du monde arabe». Des images d'archives défilent sur l'écran, des extraits des spectacles de Kateb Yacine sont servis au public afin que nul n'oublie cet homme. Le documentaire de Djillali Khellas se révèle comme une œuvre qui s'inscrit dans le temps. Il est à classer parmi les meilleurs documentaires consacrés à l'auteur de Nedjma. La simplicité et la force de l'analyse en font une œuvre de référence.
W. S.


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