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Le patrimoine en danger entre les mains des citoyens
Faute de sensibilisation et de protection
Publié dans La Tribune le 15 - 04 - 2010

«Tu sais, il y a des personnes qui ont eu des lots de terrain pour l'auto-construction. Quand ils ont creusé les fondations de leur maison, ils sont tombés sur des vestiges, des blocs de pierre, des morceaux de colonne ou d'amphores, des frises, voire des bustes ou des pièces de monnaie antiques. Certains, conscients de l'importance de ces vestiges, ont tout de suite signalé la découverte aux autorités. Et tu sais ce qui s'est passé par la suite ? On est venu voir, on a arrêté les travaux et grillagé le lot en promettant au propriétaire l'attribution d'un autre terrain. Puis rien du tout. Résultats : ni des fouilles ont été entreprises ni la personne, qui devra attendre encore pour avoir un autre lot, n'a pu construire sa maison alors que ses voisins alentour avançaient dans la construction de la leur. Que crois-tu qu'il fera ce citoyen la prochaine fois ? Il taira sa découverte et poursuivra les travaux. C'est d'ailleurs ce que beaucoup ont fait à Cherchell. Ils ont récupéré tout ce qu'ils ont trouvé et s'en sont servis pour décorer leur maison et leur jardin.» C'est là le témoignage d'un jeune diplômé natif de Cherchell, une ville connue pour ses vestiges romains, à qui nous avions demandé si les citoyens de Cherchell étaient conscients de l'importance et de la valeur du trésor archéologique qu'ils avaient.Le drame est que Cherchell est loin d'être un cas ou une exception. Ce n'est en fait qu'un exemple illustrant ce qui se fait partout ailleurs en Algérie. A Tigzirt, les ruines romaines ont aussi été la cible d'un vandalisme sauvage, sans que personne parmi les responsables s'en soucie. Ces ruines n'étaient pas détruites par des trafiquants d'objets archéologiques mais par les citoyens qui ne se gênaient par de casser des colonnes et desceller des moellons de l'antique Omnium pour en décorer leurs maisons et jardins. A Constantine, de nombreux sites ne doivent leur survie qu'à des associations qui, bien que peinant à s'autofinancer en l'absence de soutiens de l'administration, tentent vaille que vaille de sauver ce qui peut encore l'être. Les autorités locales s'efforcent d'accorder au patrimoine une bonne place et un peu d'attention, quand des budgets pour la restauration sont alloués, mais peu est fait pour sensibiliser les citoyens afin qu'ils soient les premiers gardiens de ce patrimoine. Car, plus que l'action des éléments naturels, ce sont les hommes qui, par ignorance ou par mercantilisme, sont les premiers destructeurs des sites. Même topo à Oran, Annaba, Batna, Guelma, Béjaïa. Seule Tlemcen, exceptionnellement, sort du lot. Et ce n'est pas parce que les Tlemcéniens, citoyens et autorités, ont, du jour au lendemain, pris conscience qu'ils avaient des richesses patrimoniales irremplaçables et qu'ils devaient en prendre soin, mais c'est tout simplement parce que la wilaya devra accueillir la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», qui, en plus des gros budgets accordés au secteur culturel, a mis le patrimoine sous les feux de la rampe, obligeant ainsi l'administration à le prendre en charge et à le protéger pour cete occasion. Il faut espérer que la manifestation passée et les lampions de la fête éteints, on maintienne le même intérêt et la même attention pour le patrimoine à Tlemcen. Car, à voir nos sites patrimoniaux, il n'y a pas un monument, pas une ville antique, pas un vestige qui ait échappé aux vandalismes, vol et/ou détérioration. Quand ce n'est pas des moellons et des colonnes qui sont volés, c'est des graffitis et des inscriptions qui sont laissés sur les ruines. C'est le souvenir du passage du vandale, qui n'est pas venu là pour admirer le génie de la civilisation ayant érigé cette ville ou ce monument, mais juste pour vider quelques bières avec ses copains ou s'isoler avec sa copine. Evidemment, la présence de ces «visiteurs» indésirables n'est pas faite pour encourager le tourisme, ni local ni international.Le défi est donc, d'abord, de sécuriser et de protéger, contre tout, mais, surtout, tous les sites, vestiges et monuments patrimoniaux. Ensuite, il faudra travailler à la prévention par la sensibilisation des citoyens. Elle doit être prise en charge par les associations qu'il s'agira, pour l'Administration, de soutenir, d'encourager et d'accompagner, sur la base de programmes d'action, non d'accointances politiques. Quant à l'accompagnement, il ne peut se concrétiser qu'avec l'exploitation des sites patrimoniaux. En voyant des cohortes de touristes étrangers s'intéresser aux ruines et photographier à tout-va murs, portes, colonnes et chemins, le citoyen ne peut que réaliser l'importance de ces pierres, et peut-être même ressentir quelque fierté d'avoir ce patrimoine. Sinon, il sera toujours convaincu de la nécessité de le préserver pour qu'on continue à l'exploiter, car il en tirera un bénéfice, direct ou indirect.
H. G.

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