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«Il était une fois… à Constantine»
Conte et univers onirique
Publié dans La Tribune le 13 - 05 - 2010

De notre correspondant à Constantine A. Lemili
Rien que par sa bonhomie, Halima Touati incite à renouer avec l'art de conter, sinon la passion d'écouter des histoires… des histoires du terroir, celles que nos grands-parents ont apprises des leurs et qu'ils ont laissées en legs à leur descendance, une tradition malheureusement égarée au fil des temps. La cause ? L'intrusion intempestive de phénomènes de société qui ont, en raison de leur puissance, déréglé la mécanique durablement et via un véritable travail au corps qu'est la télévision qui s'est laborieusement installée dans le décor de la société algérienne, puis, Internet. En fait, ce ne sont pas seulement ces deux éléments qui ont contribué à l'amnésie générale compte tenu de l'interférence plus qu'évidente d'autres facteurs sociaux comme l'effritement de la cellule familiale patriarcale.«Il faudrait partir d'une réalité, la société a évolué et avec elle certaines structures qui la composent. La famille patriarcale ou matriarcale a vécu. Habituellement, et je crois que nous sommes tous issus de la même forme d'organisation, les Algériens vivaient sous un même toit, ne disposaient pas majoritairement de la télévision et pour certains d'électricité même jusqu'à une période relativement récente comme par exemple les hameaux ou autres lieux de vie enclavés. Cette promiscuité a mis naturellement en place un modus vivendi à même de normaliser la vie quotidienne et le regroupement autour d'une table unique (meida) d'abord, d'un lieu de rassemblement unique qu'est la cour (ouast eddar), la où les places du lieudit pour les veillées ne pouvaient que rapprocher les membres d'une même famille, voire de plusieurs familles ou l'ensemble des individus. D'où, en dehors du fait de vaquer à leurs occupations quotidiennes, les gens meublaient certaines parties de la journée, notamment les nuits, par des activités ludiques et sociatives. Le conte en fait partie essentiellement», soulignera en préambule Halima T. Il est vrai qu'il y aussi l'art de conter. Ne s'improvise pas conteur qui veut. La diction est
un élément essentiel, la démonstration gestuelle aussi, même l'emphase est associable à cette architecture pour donner une assise à la narration. «Il y a une logique linéaire dans les histoires, une rigueur historiographique pour certains contes quand il s'agit de romancer un événement réellement survenu. Comme au cinéma ou dans un livre, tout conte est structurellement construit, la cohérence est nécessaire parce qu'il faut souvent faire face aux questions des enfants et parfois des adultes à qui il m'arrive de conter lors de manifestations officielles.» Notre interlocutrice a participé à des festivals du conte et eu l'opportunité de côtoyer des griots africains, des conteurs mais aussi des chercheurs universitaires européens, maghrébins citant au passage «Kouyaté Toumani, Henri Touati, Mmes Zineb Ali Ben Ali, Djenas Zoubida, Logbi Farida…» lors des Journées internationales du conte qui se sont déroulées à la fin du mois d'avril à l'université des frères Mentouri de Constantine. Pour la conteuse, «raconter des histoires, c'est, au-delà d'entretenir un art traditionnel, surtout faire plaisir aux autres et plus particulièrement aux enfants qui en ont besoin dans un monde envahi par tous les types de nouvelles technologies. Pour moi, c'est surtout faire en sorte que les enfants gardent un lien ombilical avec un univers serein, sinon moins compliqué, un monde onirique, ne serait-ce qu'un tantinet. Mais c'est aussi contribuer à la construction précoce d'une honnêteté morale chez l'enfant. Or, nul parmi nous n'est sans savoir qu'avec l'avènement d'Internet, que je ne diabolise pas, loin s'en faut, de la Play-station, de la Guerre des étoiles, l'enfant a besoin de rêver mais autrement que par l'adjonction de la violence aux jeux ludiques qui lui sont proposés via ces canaux». Rien que pour cette conviction qu'elle fait sienne, T. Halima se rend chaque semaine dans des jardins d'enfants où elle crée une ambiance fabuleuse en contant les histoires de «H'didouane…, le vrai, et Loundja» à un auditoire dont la mémoire est encore vierge. En réchappera-t-il au moins un seul qui perpétuera la tradition ? Cela est une autre histoire.


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