Sur les hautes plaines de l'est du pays (Sétif et Constantine) ou du Sersou, c'est le branle-bas de combat. Tout est fin prêt pour entamer la campagne moisson-battage. Les céréaliculteurs et le personnel technique des Coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) sont à pied d'œuvre. Selon des responsables des CCLS de ces régions que nous avons pu joindre par téléphone, «tout est fin prêt pour assurer une bonne campagne 2010». La disponibilité des moissonneuses-batteuses est également assurée. Faut-il rappeler en effet que, pour faciliter l'opération de livraison de ces moissonneuses, les 43 CCLS se sont constituées en 13 entités régionales. Une cinquantaine de machines ont été déjà livrées à l'entité de Sétif. Des opérations similaires ont eu lieu aussi bien dans l'ouest qu'au centre et dans le sud du pays. Au niveau local, les machines seront affectées selon un programme de passage sur champ fixée avec l'approbation de tous les céréaliculteurs de la région», nous a-t-on indiqué. Du côté des Directions des services agricoles (DSA) de chacune des wilayas où la céréaliculture est importante, on soutient à l'unanimité que tous les acteurs locaux impliqués dans la campagne sont mobilisés pour permettre un bon déroulement de la moisson. Parmi les autres facteurs qui militent en faveur d'une très probable bonne récolte de la campagne moisson-battage 2010, on peut citer la surface emblavée pour la culture des céréales. Cette dernière a augmenté de 2% par rapport à la superficie de la campagne précédente. En clair, la superficie emblavée est passée de 3 242 553 hectares à 3 300 000 ha. De même, la campagne labours-semailles s'est caractérisée par des niveaux d'enlèvements d'intrants nettement supérieurs à la campagne labours-semailles 2008/2009. Ainsi, les superficies fertilisées ont atteint un niveau de plus de 400 032 hectares, soit une augmentation de 207% par rapport au niveau de réalisation de la campagne écoulée, évalué à 130 000 hectares. Par ailleurs, les CCLS avaient mis en place des unités de prestations de services de façon à rendre facile le respect de l'itinéraire technique indispensable pour obtenir des rendements satisfaisants. Il faut aussi noter le travail de proximité mené par les CCLS à l'égard des céréaliculteurs à travers des actions de sensibilisation et des campagnes de vulgarisation effectuées sur le terrain, notamment quant à l'importance stratégique de l'utilisation des semences certifiées. Ces actions ont incité les céréaliculteurs à utiliser des méthodes modernes dans les travaux culturaux tout en suivant les itinéraires techniques de la culture et en respectant le calendrier des interventions. Ce qui permet d'améliorer considérablement la production. Ces résultats ont été également obtenus grâce au dispositif technique et économique mis en place par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, dans le cadre de la politique de renouveau agricole et rural. Parmi la batterie de mesures d'encouragement à la production, on peut citer l'octroi aux céréaliculteurs de crédits fournisseurs par l'OAIC pour l'acquisition des semences, d'engrais et de produits phytosanitaires, avec l'exigence de remboursement préalable des dettes contractées au titre de la campagne 2008/2009. De même la reconduction du crédit Rfig dont les intérêts sont pris en charge par le Fonds national de régulation des productions agricoles, le soutien des prix des engrais à concurrence de 20%. Toujours au registre des mesures incitatives, la reconduction du guichet unique regroupant l'ensemble des services OAIC-BADR-CNMA facilitant et simplifiant l'accès au crédit pour l'acquisition des intrants. Et enfin, le maintien des prix minimums garantis à la production des blés : 4 500 DA/q pour le blé dur, 3 500 DA/q pour le blé tendre, 2 500 DA/q pour l'orge. En somme et à partir de tous ces éléments, on peut avancer que la campagne labours-semailles a connu un niveau d'organisation tel qu'elle a été bien menée. Toutefois, il y a lieu de retenir que, cette année, la pluviométrie et bien d'autres facteurs météorologiques n'ont pas été propices aux céréales cultivées dans certaines régions. Et pour cause, les précipitations atmosphériques n'ont pas été égales dans toutes les régions du nord du pays, ce qui risque de faire apparaître des écarts, de part et d'autre dans les rendements. C'est d'autant plus vrai quand on sait que les céréales cultivées exigent un ensemble de conditions optimales, du point de vue agronomique et climatique, et ce, afin de produire au maximum de leurs potentialités. Concernant les estimations de rendement, des sources bien introduites nous ont indiqué que les sondages effectués sur les champs céréaliers, démarrant logiquement à partir des premières talles –février/mars- jusqu'à l'épiaison -avril/mai-, donneraient, en principe, quelques appréciations sur le niveau des techniques culturales engagées et du rendement/ha escompté en la matière. Et apparemment les niveaux de rendement avancés augurent un satisfecit. En d'autres termes, on devrait connaître une autre année record de récolte, du moins en ce qui concerne le blé dur. Et si cela venait à se concrétiser, ce serait la démonstration qu'il est possible d'améliorer nos rendements dans les cultures céréalières et par voie de conséquence d'entrevoir la possibilité d'une autosuffisance en orge, blé dur et avoine à court terme. Quant au blé tendre, les spécialistes sont unanimes : les conditions agro-climatiques sont défavorables à ce type de culture. En attendant, nos ports vont continuer à réceptionner du blé tendre, qu'on pourra peut-être payer, en partie du moins, grâce aux excédents de production en orge. Z. A.