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Le changement, peut-on s'en passer ?
Publié dans La Tribune le 30 - 03 - 2011

Le changement est au cœur de toute chose. Les idées comme les êtres sont en perpétuel mouvement. Sans cette aptitude à la métamorphose, la vie n'aurait aucun sens. Lavoisier a parfaitement illustré cette idée en écrivant : «Rien ne se perd. Rien ne se crée. Tout se transforme.» C'est pour dire qu'on ne change pas à partir de rien. Il faut toujours disposer d'une certaine expérience et de
certaines conditions pour que la mutation soit possible.En politique plus qu'en toute autre chose, cette idée du changement est vitale dans la mesure où elle permet aux hommes de quêter en permanence les solutions les mieux adaptées aux interminables contraintes qu'ils rencontrent. Dans son for intérieur, l'être humain a horreur de la routine et de la constance. On a perpétuellement envie de sortir de l'ordinaire, d'essayer de nouvelles formules, de vivre de nouvelles émotions, d'aller à la rencontre de nouvelles têtes, de découvrir de nouvelles modes et de tester autre chose. C'est dans les régimes démocratiques que cette notion du «changement permanent» est omniprésente. Les idées les plus révolutionnaires y sont vite dépassées pour laisser la place à d'autres trouvailles qui ne tarderont pas à être démodées à leur tour. Dans ces grandes démocraties, le changement fait partie du mouvement naturel de l'histoire. Il s'agit d'un besoin essentiel qu'on doit satisfaire. La créativité et l'imagination sont sollicitées sans cesse pour favoriser ce renouveau indispensable. Dans cet extraordinaire mouvement, une merveilleuse idée peut céder sa place à une autre qui serait moins bonne, mais qui répondrait au goût et à la tendance du moment.Après une très longue hibernation, la classe politique algérienne se réveille ces derniers jours pour parler justement de changement. Les révoltes populaires qui secouent de nombreux pays arabes semblent avoir grandement contribué à délier les langues de nos élites. Les partis au pouvoir et ceux dits dans l'opposition s'agitent pour discourir de réformes politiques, de démocratisation, de transparence, d'alternance et de tant d'autres choses. Surpris par le cours des événements, les premiers parlent vaguement de changement dans la continuité sans préciser le fond de leur pensée, alors que les seconds improvisent des recettes aussi incertaines.Malgré leurs divergences sur la substance du changement à entreprendre, toutes les parties se réfèrent aux textes fondateurs de la révolution. Mais les idéaux, comme les blasons, ont besoin d'être redorés à chaque fois pour garder éternellement leur éclat. C'est en ce sens qu'il convient de saluer cet effort de réflexion naissant qui est appelé à dépasser définitivement son caractère conjoncturel. Les Algériens doivent réfléchir constamment sur la meilleure façon de poursuivre et de parachever l'œuvre titanesque de leurs aînés. Ils doivent bénéficier de cette chance pour s'illustrer au service de leur pays.«La belle Antiquité fut toujours vénérable / Mais je ne crus jamais qu'elle ne fût adorable / Je vois les Anciens sans plier les genoux / Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous». Ces vers d'Alain Finkielkraut (Nous autres, modernes) traduisent parfaitement tout l'intérêt qu'il y a à libérer l'initiative, à aérer pour ouvrir des brèches dans le consensus fossilisant. C'est indispensable à la créativité. Les génies tentent toujours de se créer eux-mêmes à partir de quelque chose qui existait déjà, mais sans se référer à une instance qui guiderait leur art. Le consensus crée, au contraire, des autoroutes de la pensée clés en main. Il stérilise quelque part. La politique consiste à positionner des êtres, des manières de faire dans un espace qui ne soit pas un tout clos. Le risque de la politique est justement le consensus, c'est-à-dire qu'elle exclut tout ce qui vient remettre en question son unité. Tout ce qui critique son ordre, sa notion d'Etat, la véracité de son discours ou la justesse de ses propositions. On ne doit pas confondre pensée politique et pensée du pouvoir, car, dans son essence même, cette dernière menace la première et rêve de dépolitisation.Voilà tout le paradoxe de l'art politique. Le rôle d'une démocratie est de faire, comme disait Jacques Rancière, avec «l'autorégulation anarchique du multiple par la décision majoritaire» et non de s'en défausser.
K. A.


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