Photo : Riad Par Amirouche Yazid Aucune réponse n'a été apportée aux étudiants grévistes depuis plusieurs mois. «Patience, chers étudiants», semble vouloir leur dire la tutelle. Lors de la conférence nationale des recteurs des facultés des sciences médicales, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ne s'est pas empêché d'évoquer les questions de l'heure du secteur, notamment les grèves. Rachid Harraoubia n'a pas cependant annoncé de mesures ni de réponses aux différentes revendications des étudiants. «Aucune direction ne peut régler ces problèmes sans consulter au préalable les spécialistes. Il est impossible au ministère d'entreprendre quelque chose sans l'avis des spécialistes. Nous ne voulons pas que le problème perdure, mais nous ne pouvons pas faire autrement. Je ne veux ni gagner du temps ni gérer quoi que ce soit», a-t-il ajouté. Au sujet des revendications des étudiants des grandes écoles, toujours en grève, il a déclaré : «Dix des onze recommandations de la conférence nationale sont appliquées.» «Il ne reste qu'un seul point, celui lié aux grandes écoles. La tutelle a adressé à cet effet une correspondance fixant les délais d'application.» Face aux revendications des trois filières, à savoir médecine, pharmacie et chirurgie dentaire, le ministre a invité les étudiants à «privilégier le dialogue et la concertation dans la sérénité». Il semble néanmoins que les choses ne peuvent plus évoluer dans la sérénité après tant de tension. «Où est l'essentiel dans tout ça ?» s'interrogeait un délégué des étudiants en pharmacie alors que M. Harraoubia tentait de convaincre l'assistance. Le premier responsable du secteur de l'enseignement supérieur a insisté par ailleurs sur la dimension pédagogique des revendications des étudiants. Associés aux travaux de la conférence nationale des doyens des facultés de médecins, les représentants des étudiants n'ont pas manqué l'occasion d'évoquer devant le ministre ce qu'ils pensent de leur formation, de ses conditions et de ses débouchés. La représentante de la graduation de médecine a dressé un constat alarmant sur les conditions de déroulement de la formation en médecine. Celle des futurs chirurgiens-dentistes a réitéré la revendication portant sur le titre de «docteur en pharmacie» que réclament tous les étudiants de la filière. Un des délégués des médecins résidents, M. Benhabib, a défendu les différents points contenus dans la plate-forme de revendications : le service civil, le service national, le statut et des revendications pédagogiques. Le doyen de la faculté de médecine, M. Arrada Moussa, a exhorté les étudiants en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire, qui sont actuellement en grève, à rejoindre les amphis.