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Quand l'or fait flamber la dot et refroidir les célibataires
Les jeunes prétendants au mariage sont désemparés
Publié dans La Tribune le 14 - 06 - 2011

L'or est incontournable dans toutes les étapes du protocole du mariage à Guelma et sa région, où les jeunes désireux de convoler en justes noces se retrouvent pieds et mains liés avec de véritables «boulets en or». La «mehazma» (ceinture en louis d'or), la paire de «mekias» (bracelet traditionnel), le «skhab» (chaîne traditionnelle) et autres bijoux en métal jaune continuent d'être exigés même si leur acquisition demande des années de labeur, d'épargne et de privation, en plus de la contraction d'énormes dettes. Avec le retour de l'été, saison des fêtes de mariage par excellence, le prix du métal précieux et les dernières «trouvailles» en vogue en matière de bijoux en or occupent le plus clair des discussions de la gent féminine guelmie qui, souvent, mesure l'attrait qu'exercent les filles de céans sur leurs prétendants à l'aune du contenu espéré de son «vanity case». Tout le monde à Guelma se plaint de la cherté de la dot et des frais des protocoles liés au mariage que l'on accuse d'être derrière le célibat, de plus en plus tardif, des jeunes et la cause de nombreux problèmes après le mariage. Pourtant, l'inflation ne baisse pas pour autant, bien au contraire. La surenchère en matière de bijoux en or et en billets de banque, voire en devises, pour la cagnotte du mariage ne fait qu'augmenter.
Une bague en or dès le premier contact
Une tradition, aujourd'hui en passe de prendre des allures «d'évidence» dans toutes les zones urbaines et rurales de la région de Guelma, veut que le prétendant offre un bijou en or, généralement une bague, à sa dulcinée, dès le premier contact avec sa famille, au titre de la demande «préliminaire» en mariage (khotba), avant même la cérémonie de la Fatiha.La même tradition exige qu'une autre bague en or, encore plus chère, est ensuite offerte pour officialiser les fiançailles, et enfin un troisième anneau d'une valeur encore plus importante que les deux précédentes vient sceller l'établissement administratif de l'acte de mariage.Loin de s'arrêter aux bagues, la liste des cadeaux et des dépenses ne fait que s'allonger au fil des mois et des occasions, pour les jeunes «princes charmants» à la recherche de l'oiseau rare, à Guelma.Les plus avertis et les mieux préparés (ou plus futés) préfèrent donc accélérer la procédure et fixer dans les plus brefs délais la date des noces pour s'épargner des dépenses supplémentaires.La tradition veut en effet, ici, que le jeune prétendant doit se «rappeler» sa future épouse à l'occasion des deux aïds, du Mawlid Ennabaoui et de l'Achoura, ainsi qu'à l'occasion du début de l'année et du début du printemps.Pour ces occasions, le cadeau, un repas de fête complet de tous ses ingrédients, depuis le gigot d'agneau et les fruits jusqu'au sel et l'oignon, se doit, pour être vraiment digne de la nouvelle famille par alliance, d'être accompagné d'un bijou en or. Tous ces cadeaux ne peuvent remplacer la dot légale qui représente, elle, un autre «coup de massue» sur la tête du fiancé. Bien qu'elle ne soit pas définie de manière fixe, la somme à verser en guise de dot se situe en moyenne autour de 60 000 DA auxquels il faut ajouter 2,5 q de laine, soit près de 40 000 DA, et une autre somme d'environ
60 000 DA pour les frais du repas de la fête des noces de la famille de la mariée.
On ne lésine pas sur le poids, sinon...
Toutes ces dispositions auxquelles doit se soumettre le jeune prétendant au mariage ne sont rien à côté des autres présents en or que la famille de la future mariée est en droit d'exiger et qui doivent être à la hauteur du statut de leur fille. Pas question, ici, de lésiner sur le poids ou le modèle qui doit être, de préférence, du «dernier cri». Bien que traditionnels et connus des grands-mères, les ceintures en louis d'or, «mekias» et autres «skhab», exigés pour la cérémonie du henné, changent de look et de poids au fil des ans
et se doivent d'être à la mode du moment.En langage des chiffres un jeune homme, qui s'est mis «la corde au cou» la semaine dernière, soutient mordicus que son mariage lui a coûté pas moins de 950 000 DA, soit près de 100 millions de centimes, et encore il se considère chanceux car il a épousé une «femme instruite qui attache plus d'importance au respect de sa personnalité qu'à l'aspect matériel».Ce jeune homme tient à souligner que pour arriver à minimiser (si l'on peut dire) les coûts de la sorte, il a dû se rebeller quelque peu contre les us et les coutumes en cours et faire une fête assez légère dans le logis familial, ce qui lui a permis d'économiser les frais de location d'une salle des fêtes et d'autres dépenses qu'il considère superflues.Le métal jaune a toujours une place de prédilection dans le coeur des Guelmies, y compris les jeunes filles instruites et de la nouvelle génération, ce qui a poussé les nombreux artisans bijoutiers, qui foisonnent dans les quartiers populaires, à rivaliser d'imagination dans la conception de nouveaux modèles auxquels ils donnent des appellations tout aussi fantaisistes.
Le bracelet «pont» détrône le bracelet «numérique»
Pour Abdelmalek, artisan bijoutier, c'est cet amour sans bornes de la gent féminine pour le métal jaune qui cause cette inflation galopante. Le lascar ne s'en plaint évidemment pas et affirme que cette année la mode du bracelet au large diamètre dit «bakkat» est revenue à la mode ainsi que le «bracelet pont» et la ceinture en or «dollar» qui ont détrôné, après des années de «règne», le bracelet dit «numérique» et avant lui le bracelet «toile d'araignée» et «grain d'orge». Même si le prix de l'or a connu ces dernières années
une flambée incroyable, atteignant une valeur de plus de 3 500 DA/g, les familles ne se découragent pas et le poids du bijou exigé pour les filles à marier ne fait qu'augmenter à son tour. Car la valeur du bijou vaut moins par sa beauté et sa finesse qu'à son poids.
Dans un passé récent, un bijou de 50 g faisait bien l'affaire des filles à marier, mais aujourd'hui la moyenne est de 150 à 200 g d'or. Sachant que le poids de la ceinture dépasse à lui seul les 70 g, le calcul est simple. Mohamed El-Bachir, un citoyen de Guelma qui a
marié sa fille le mois de mai dernier, rapporte que sa famille n'a pas demandé de dot, mais cela n'a pas empêché son gendre de lui offrir un bijou d'une valeur de 400 000 DA, un cadeau juste moyen par rapport aux valeurs en cours à la bourse du mariage dans la région, sachant, dit-il, que pour les familles aisées la moyenne du poids des bijoux exigés du prétendant à une alliance matrimoniale oscille entre 250 et 300 g.Tout le monde juge cette inflation excessive du «cours» du mariage comme «illicite, contraire à nos traditions et aux valeurs de notre religion», les imams ne ratant pas une occasion pour le rappeler.Cela n'empêche cependant pas le mariage de demeurer, à Guelma, pour la majeure partie des jeunes, une entreprise hasardeuse dont le montage financier est une énigme dont seules les femmes (au foyer de préférence) gardent jalousement la clé. En clair, les jeunes à Guelma estiment qu'il leur est aujourd'hui bien plus aisé de monter une entreprise économique de production et de maîtriser son coût que de monter une entreprise de mariage et de dompter son cours.
APS


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