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Une «profession» qui résiste au temps qui passe
Ecrivain public à Oran
Publié dans La Tribune le 15 - 08 - 2011

Armés, qui d'un stylo, qui d'une vieille machine à écrire, les écrivains publics remplissent inlassablement formulaires administratifs, demandes de tous genres, chèques postaux et autres documents en échange de quelques dizaines de dinars.A Oran, été comme hiver, ils élisent domicile à proximité des mairies, des agences postales ou du consulat d'Espagne, avec comme seuls «meubles», un petit tabouret en plastique, une table basse, parfois une vieille machine à écrire, un cartable usé par le temps où s'entassent des feuilles toutes écornées, du papier carbone presque inutilisable du fait d'un usage répété et successif.A la «Grande poste» d'Oran ou dans les petites agences des différentes localités, ce sont des anciens fonctionnaires en retraite qui sont «autorisés» à remplir les chèques CCP ou autres formulaires postaux. On les retrouve juste à l'entrée principale de cet édifice, installés devant des pupitres destinés en principe aux usagers sans exclusivité.«Remplir des chèques ou des mandats postaux est un moyen pour arrondir mes fins de mois. Ma retraite de fonctionnaire me permet à peine de tenir quinze jours. Je suis obligé de faire ce travail», explique Larbi, un homme très alerte en dépit de ses soixante dix ans, rencontré à la grande poste d'Oran.
Un moyen pour arrondir les fins de mois
Les écrivains publics qui s'installent dans les agences postales sont généralement des anciens de la «boite». Leur présence est tolérée. Ils entretiennent encore des relations bien solides avec leurs anciens confrères.«Nous mettons nos capacités et nos connaissances au service de nos concitoyens. Au-delà du fait de remplir un formulaire ou un chèque, nous aidons trop souvent les personnes âgées et ignorantes à bien avancer dans les labyrinthes de notre administration», ajoute le même septuagénaire.Les écrivains publics «en poste» à proximité du consulat d'Espagne sont très sollicités par les demandeurs de visas. Ces derniers doivent dactylographier tous les renseignements demandés dans les formulaires de demande du fameux sésame.«Nous sommes obligés de solliciter leurs services car, ils sont les seuls à disposer de machines à écrire», explique Nassim, un jeune étudiant qui projette de se rendre à Alicante pour quelques jours.Ali, ex-agent d'administration, licencié suite à la dissolution de son entreprise, s'est reconverti dans ce créneau. Il a choisi ce lieu de travail qu'il qualifie de «stratégique» du fait qu'il se trouve près de l'annexe de l'APC d'Oran et du consulat d'Espagne.
«Durant ce ramadhan, l'activité a nettement baissé, mais grâce à Dieu, on arrive toujours à bien finir sa journée», indique-t-il avec sagesse.Au niveau des annexes communales, ces écrivains publics prennent en charge toutes sortes de doléances, de la simple déclaration sur l'honneur au certificat d'hébergement, en passant par les formulaires de demande de la CNI ou du passeport et autres documents nécessaires pour régler une affaire administrative.
Témoins de notre époque
Au secteur urbain d'Es-Sedikia, ils sont plusieurs à être opérationnels. Certains proposent même un siège à leur client pour le mettre à l'aise. En cette période estivale, certains se sont même munis d'un parasol pour se protéger des dards ardents du soleil.Les écrivains publics se définissent comme des «prestataires de service». Ils travaillent avec application n'hésitant pas, pour ceux qui maîtrisent certains domaines de par leurs anciennes fonctions, à donner des conseils, à orienter et à prendre en charge les affaires qui leur sont soumises au fur et à mesure de leurs développements.Certains ont même transformé des locaux commerciaux et des appartements en bureaux, signalés par des plaques ou des pancartes. Au niveau de la rue menant vers la place Karguentah, au centre-ville d'Oran, un des bureaux spécialisés dans ce créneau, ne désemplit pas à longueur de journée.Aux chuchotements discrets du «client» qui répond aux questions du gérant des lieux succèdent les cliquetis de la machine à écrire. Les écrivains publics les plus nantis succombent à l'ère du temps.Ils disposent d'un micro-ordinateur, d'une imprimante, d'une ligne téléphonique et même de cartes de visite. Les mauvaises langues disent qu'ils ne prennent en charge que les «grandes affaires», synonymes de bonnes «recettes».
En dépit des progrès que connaît la société en matière de scolarisation, d'impact des NTIC et de l'élévation du niveau de vie et des connaissances, écrivain public reste une «profession» qui résiste aux aléas du temps. Ces professionnels de l'écrit ne risquent pas de chômer.«Nous sommes les témoins de notre époque. Certains de nos clients sont des exemples significatifs des problèmes que vivent des compatriotes au quotidien comme ceux relatifs au logement, au chômage, au divorce, aux pensions alimentaires etc... En rédigeant leurs requêtes et leurs demandes, nous essayons d'apporter un brin d'espoir à ces personnes en détresse», explique Azzedine, qui a élu domicile près du siège de la mairie de M'dina Djedida.Si ces «professionnels» affrontent, chaque jour, toutes les misères du monde, ils vivent parfois des situations cocasses. «Un jour, un jeune homme est venu me demander de lui écrire une lettre d'amour destinée à sa dulcinée. J'ai redoublé d'efforts et d'ingéniosité pour rédiger une très belle missive. J'ignore si mon travail a fait mouche. Mais mon client est reparti tout content. Devant sa joie, je n'ai pas osé lui réclamer les 200 dinars qu'il m'a promis», raconte Azzedine.
APS


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