Photo : M. Ouenzar De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali
Selon les dernières statistiques, il est question de quelque 54 000 constructions situées un peu partout sur le territoire de la wilaya, dont 10% sont vouées à la destruction et 27% classées «orange», nécessitant une réhabilitation. Un programme de rénovation de 200 immeubles dans le centre-ville a été lancé, il y a deux années, et il est question de la réhabilitation prochaine de 400 autres immeubles situés dans les vieux quartiers de Sid El Houari et Derb.En mars prochain, les pouvoirs publics qui prévoient notamment de réhabiliter le mausolée Sidi Houari et le Palais du Bey, s'apprêtent à vider ces constructions de leurs squatters au cours d'une opération qui s'annonce d'ores et déjà difficile. Par ailleurs, on parle également de la rénovation d'une quarantaine d'immeubles dans la localité côtière de Mers El-Kébir et de 26 autres dans la commune d'Arzew.Le règlement du dossier est d'autant plus urgent que des milliers de familles logeant dans des bâtiments menaçant ruine risquent leur vie à chaque instant. Entre 2005 et 2010, plus de 1 200 effondrements ont été enregistrés dans les différents quartiers de la cité, faisant une dizaine de morts dont des enfants, et plusieurs blessés : «Cet hiver encore, nous vivons dans la crainte des effondrements de nos immeubles», s'angoissent ceux qui se rendent régulièrement dans les administrations pour réclamer des logements. Jadis sporadique, le phénomène des groupes de demandeurs de logements, notamment des femmes, s'agitant devant le siège de la wilaya, les daïras ou du siège local de l'ENTV, une liasse de documents à la main, est aujourd'hui devenu très récurrent et n'interpelle même plus les passants. Et le rythme de concrétisation du programme de relogement dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire n'est pas assez rapide à leur goût, eux qui ont manifesté leur colère au lendemain de la distribution des 300 pré-affectations des logements sociaux (sur un total de 3 666) qui a eu lieu il y a moins d'un mois au Palais des expositions.Dans le cadre de la réhabilitation du vieux bâti - nécessaire pour la préservation de la mémoire de la ville - qui touche de nombreux quartiers comme ceux du centre-ville, Sidi El Houari, Derb, El Hamri, Mediouni…, il y a lieu de signaler le désir exprimé par les Iraniens de prendre part au programme. Des représentants d'entreprises de construction rattachées au ministère iranien de l'Habitat et des Villes nouvelles se sont rendus sur quatre chantiers pilotes de réhabilitation menée par des entreprises algériennes et étrangères. La délégation qui a pu prendre connaissance de l'état d'avancement de l'opération de réhabilitation des 600 immeubles de Sidi El Houari, a également visité les sites historiques que sont le Palais du Bey, la Mosquée du Pacha et le fort de Santa Cruz. On ne sait pas encore si les Iraniens iront rejoindre les Espagnols, Italiens et autres Français dans la réhabilitation du vieux bâti.En tout état de cause, malgré son ampleur et sa complexité, le dossier du vieux bâti est en voie de règlement : le relogement des habitants se fait progressivement et la réhabilitation de ces constructions, témoins du passé d'Oran, semble être l'objet d'une attention particulière. Tôt ou tard, ce dossier ne sera qu'un mauvais souvenir ; il faut juste souhaiter que ce soit le moins tard possible…