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Bus de la mort, routes de la peur !
Publié dans La Tribune le 26 - 03 - 2012

Guatemala, 1951. Au péril de leurs vies, des conducteurs désespérés de camions transportent 400 kg de nitroglycérine sur des pistes cahoteuses. Pour un salaire de la peur. Dans le célèbre film d'Henry George Clouzot, ils arrivent à destination après un hallucinant parcours de sueurs froides et de grosses frayeurs. Ils touchent ce salaire de la peur et quittent le lieu de perdition et de claustration où ils avaient échoué. Région de Tiaret, 25 mars 2012. Un bus, qui ne transportait pas du trinitrate de glycérol mais des êtres humains, précisément des voyageurs en provenance de Hassi Messaoud, n'est pas arrivé à bon port, c'est-à-dire à Oran. Au col de Guertoufa, point culminant du plateau du Sersou, à plus de 1 100 mètres d'altitude, les virages sont en lacets, les routes serpentines et les ravins et autres précipices, innombrables le long de la RN 23 qui descend, après Guertoufa, sur huit km. L'autocar a alors fait un saut dans le vide avec ses 49 passagers. Il a effectué le plongeon de la mort, fatal à plus de vingt d'entre eux. La faute au mektoub ? A pas de chance ?Au hasard ? A la météo qui n'a pas prévu le brouillard et le crachin sur Guertoufa ? A l'état de la route qui ouvre sur l'abîme car n'étant pas dotée de parapets, de balustrades, de glissières de sécurité ou même de tout panneau signalant le danger qui tombe à pic ? Au chauffeur qui aurait conduit plus vite que nécessaire ou qui n'aurait pas eu les bons réflexes ? A l'état du véhicule ? Le témoignage du chauffeur miraculé du bus et les premiers éléments de l'enquête de gendarmerie accusent précisément un système de freinage défaillant et récriminent une météo capricieuse et un mauvais état de la route. «L'absence de réponse» des freins, le manque d'entretien et l'absence de sécurisation d'une route dangereuse expriment une double défaillance et une responsabilité double, celles du transporteur privé et de l'Etat. La responsabilité des pouvoirs publics est encore plus grande lorsqu'elle est aggravée par les manquements du système de contrôle des véhicules de transport de voyageurs. Souvent mal entretenus, ils sont quand même autorisés à rouler, transformés alors en corbillards de la mort sur des routes devenues des voies express vers les tombes. En Algérie, plus qu'ailleurs, la route tue ! Les chiffres sinistres traduisent de tristes records ! Avec 5,5 millions de voitures, sans compter les camions et les bus, 4 598 morts en 2011, en nette hausse par rapport à 2010, l'Algérie se classe 3e derrière les Etats Unis et la France, qui ont pourtant des réseaux routiers plus vastes et plus denses et des parcs de véhicules infiniment plus importants. Ramenés à la taille du réseau routier et au nombre de véhicules en circulation, les chiffres de la sinistralité algérienne placent en fait l'Algérie au premier rang de la mort par accident de la circulation ! Dans le détail macabre, cela donne encore, en zones urbaines, 2 527 accidents, 98 morts et
2 946 blessés pour les seuls janvier et février derniers ! Conduire sur les routes d'Algérie, avec des chauffeurs qui sont parfois des névropathes du volant, névrosés de l'accélérateur qui se transforment en sérial-accidenteurs, est un saut dangereux dans l'imprévu. L'irresponsabilité, le hasard et le chauffard rencontrés, c'est assurément le drame sur le bitume, quotidiennement renouvelé. En Algérie, on meurt davantage de la route que du fait d'une tumeur maligne ou d'un psychopathe terroriste. La manière de conduire des chauffeurs et leur façon de se conduire sur les routes, est un véritable cancer. A ce sujet, l'ENACTA, l'Entreprise nationale de contrôle technique automobile affirme que les conducteurs sont responsables à plus de 80% des accidents. D'ailleurs, dans les fréquentes mises en garde des ministères des Affaires étrangères à leurs ressortissants en Algérie, le comportement des chauffeurs est souligné comme un facteur de risque réel. Au registre des incivilités meurtrières, on relève notamment l'irrespect quasi absolu du Code de la route, les excès de vitesse routiniers, les dépassements abusifs, les débordements intempestifs, les queues de poisson, l'irrespect des distances de sécurité, les refus obtus de priorité, les rodéos sur route, et bien d'autres attitudes pathologiques. Face aux fous du volant, dont la quête orgasmique a pour objet le levier de vitesse et la pédale d'accélération, l'Etat laxiste se montre souvent impuissant ! Les gouvernements multiplient les textes répressifs dont l'application relève de services de sécurité routière débonnaires et d'une justice démunie ou laxiste. Avec la culture du piston et du favoritisme, le respect rigoureux du Code de la route n'est pas pour demain. Ajoutez-y l'inefficacité des contrôles obligatoires, la vétusté de beaucoup de véhicules, la faible signalisation et la pauvreté de la signalétique. Et encore, l'état lamentable des routes, y compris, pour partie, l'autoroute Est-Ouest où le bitume, tel du couscous mal roulé, se fissure et se déforme, conférant au tapis roulant l'aspect d'un tissu nécrosé. L'Etat lui-même met le frein sur la pédale de la répression. Il laisse faire alors même qu'il ne dispose pas de politique de prévention et de sécurité routière, se limitant, le plus souvent, à des campagnes de sensibilisation sans lendemain, faute de puissants relais médiatiques et sociaux. Il y a trop de morts sur la route. Et si les autorités demeuraient aussi laxistes, il y en aurait, hélas, encore plus. Les responsables en auraient, alors, une partie sur la conscience.
N.K.


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