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Sur la route du tourisme tunisien
Une année après le renversement du régime
Publié dans La Tribune le 30 - 03 - 2012


Photo : S. Zoheir
De notre envoyé spécial en Tunisie
Ali Boukhlef

Comme pour un poisson dans l'eau, les Tunisiens respirent le tourisme. Les évènements qu'a connus leur pays durant toute l'année 2011 ont certes eu une influence sur le rendement d'unsecteur qui représente 8% du Produit intérieur brut et génère 400 000 emplois directs.A un peu plus d'une année de la Révolution «des Jasmins», le pays change de visage. La Tunisie se cherche et s'interroge sur son tourisme. Mais les professionnels du secteur, tout comme l'essentiel de la classe politique, n'ont pas vraiment baissé les bras. Bien au contraire. Pour s'en rendre compte, une équipe de journalistes algériens a été invitée par l'Office national du tourisme tunisien. Une invite pour connaître le pays –pas le pays profonds tout de même- mais aussi pour découvrir d'autres facettes de ce qui fait la marque de fabrique d'un pays qui tient plus que jamais à sa modernité. Malgré l'apparence, de plus en plus avec l'arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahdha. Plongée dans quelques villes touristiques.

Virée à Sousse la blanche, Monastir l'historique et l'énigmatique Mahdia
Située à une centaine de kilomètres au sud de la capitale Tunis, Sousse fait partie de ces villes de Tunisie où la population locale vit une harmonie plus que totale avec des dizaines de milliers de touristes du monde entier qui déferlent sur leur cité. Le paysage est idyllique : sur des dizaines de kilomètres longeant la côte méditerranéenne, les complexes touristiques s'étendent à perte de vue. Il est difficile pour le visiteur de faire un choix. Il y a de tout. De simples hôtels (le luxe est un euphémisme dans cette contrée), aux stations de thalassothérapie, en passant par des appartements haut standing, tout est à portée de regard et … des bourses. Car, depuis que les touristes européens sont peu nombreux à fréquenter le pays, les prix sont en baisse constante. Les offres, elles, se multiplient. Sousse n'est pas qu'une ville balnéaire. Derrière les imposants centres touristiques qui couvrent la mer méditerranée de la vue, la ville cache des trésors inestimables. Elle fait partie de ces cités médiévales qui, grâce à une politique gouvernementale rigoureuse, gardent leurs vestiges presque intacts.Au cœur de Sousse, les visiteurs sont toujours nombreux à admirer trois monuments d'une rare beauté. Le premier est des plus déroutants. Face à la mer, une forteresse, toute de pierre bâtie, se dresse comme pour rappeler que la ville est défendue. C'est une mosquée unique. Car, derrière le poste de garde, c'est une mosquée que les anciens occupants de la ville avaient construite. C'était en 853 après Jésus-Christ. La peur de l'invasion était tellement énorme qu'ils avaient pensé à tout. Ce rempart, qui servait en même temps de mosquée, est traversé par une cour énorme. Du coté sud, la grande salle de prière garde toute sa beauté et sa splendeur. Les colonnes qui la supportent, ainsi que les voûtes qui constituent sa toiture sont agréablement sauvegardées. De même que les coupoles qui gardent une couleur vert éclatant. Mohamed, un employé de la direction locale du tourisme, a pris un malin plaisir à nous montrer les cinq puits qui servaient l'eau aux occupants des lieux. Deux d'entre eux étaient remplis d'eaux de pluie collectées sur la toiture. Les trois autres étaient remplis d'eau de source. Aujourd'hui encore, des milliers de fidèles convergent vers ce lieu de culte et de mémoire.A quelques encablures de la mosquée, se dresse un autre monument datant de la même époque. Il est appelé aujourd'hui Ribat. Il s'agit, en fait, d'un fort qui servait de repos et de garde pour les soldats du Sultan. Construit en pierre comme la mosquée attenante, le Fort est doté d'un haut minaret. Un contraste avec la grande mosquée voisine. Pas loin des deux monuments, la vieille ville de Sousse grouille de monde. Elle est appelée «le souk». Elle ressemble étrangement à la Casbah d'Alger, l'entretien et la propreté en plus. Dans une des rues de la médina, appelée «rue de Paris», les habitants ont fourni des efforts évidents de sauvegarde de l'aspect original de leur cité. «Je ne vois toujours pas pourquoi on l'appelle rue de Paris», plaisante Fawzi Basly, représentant de l'Ontt à Alger et enfant de la région. Notre guide a raison. Il n'y a pratiquement aucune ressemblance entre l'appellation et le lieu. La preuve ? Les minuscules routes de la vielle ville, couvertes de pavés, sont bordées des deux côtés par des échoppes et ateliers de l'artisanat local. On y trouve du tissu ancien, de la maroquinerie et des bijoux de toutes sortes. Seul bémol : les produits chinois, notamment ceux utilisés à domicile, ne sont jamais loin. L'activité est au ralenti dans cette cité. Les belles maisons blanches, reproduites en majorité à l'identique après les travaux de restauration, sont plutôt calmes en cette journée de fin mars. Comme la saison estivale n'a pas encore commencé, il est rare de croiser un touriste occidental dans la vieille ville. C'est le cas des centres touristiques aussi.A une vingtaine de kilomètres au Sud de Sousse, la ville de Monastir a un cachet particulier. C'est dans cette charmante ville étincelante que naquit, un jour d'août 1903, le père de l'indépendance tunisienne. La ville respire Habib Bourguiba. Son nom est partout. Son image revient comme un fantôme dans les cœurs des citoyens et des visiteurs ? En ces temps de changements tous azimuts, la nostalgie envers le défunt leader devient presque un leitmotiv. Et oui, en plus du tourisme balnéaire, Monastir contient un monument d'une rare valeur ; le mausolée Bourguiba qui est un chef-d'œuvre architectural. C'est ici qu'est enterré le symbole de la libération de la femme tunisienne, décédé en avril 2000 à l'âge de 97 ans. L'endroit abrite également des sépultures de presque tous les membres de la famille Bourguiba. Des effets personnels de l'ancien président de la République y sont également exposés.Vu de l'extérieur, le monument ressemble à Taj Mahal. Il est construit essentiellement en marbre. Même la grande cour, entourée de piliers sur lesquels sont gravés des poèmes écrits en l'honneur du chef suprême, est construite de ce matériau noble. Le toit de la bâtisse est orné de trois grandes coupoles, dont une est peinte en vermeil. Peu importe, Bourguiba mérite cela, aux yeux de ses concitoyens et des touristes qui affluent en grand nombre visiter son mausolée.Comme l'essentiel des villes tunisiennes, Monastir a également son fort. D'une grandeur interminable, ce fort, construit face à la mer à l'époque Abasside, est un autre chef-d'œuvre de l'architecture musulmane. Les autorités du pays l'ont restauré et en font aujourd'hui un musée.Plus au Sud, Mahdia est presque une exception. La ville, moyenne, est l'un des premiers producteurs mondiaux de poisson bleu. Elle contient également l'un des centres de thalassothérapie le plus réputé au monde. «L'eau de Mahdia est unique», témoigne Mohsen Boussoffara, inspecteur du tourisme. L'homme, qui connaît la région comme sa poche, nous fait visiter les sites qui font la fierté de sa région. A commencer par «Bab Ezzouila» ou «Skift el kahla (la cour noire)», construite par les fatimides au Xe siècle. Pas loin de ce lieu mythique, transformé en marché informel depuis la révolution, la mosquée de la même dynastie est remise sur pied. Après avoir été pratiquement effacée par les aléas de la nature, elle avait été reconstruite «à l'identique» par l'Etat tunisien en 1963.
Pas loin de ces deux monuments, les Fatimides construirent la vieille ville. Avant d'être «chassés par les berbères», ils laissent derrière eux «la place le Caire» avant d'aller construire l'actuelle capitale de l'Egypte. Aujourd'hui encore, cette place est le cœur palpitant de la ville.En face de la mer, les Fatimides érigèrent une muraille pour défendre leur ville. De cette citadelle ne restent aujourd'hui que quelques pierres qui témoignent d'un passé glorieux. La ville fut, en effet, complètement détruite par les Espagnols au 14e siècle. «La ville fut brûlée» précise Mohsen Boussoffara. Pas loin de ce fort, les Ottomans, qui vinrent après, laissent également des traces. Un autre fort datant du 17e siècle fait face à la vieille ville, restaurée par des associations de sauvegarde. Malgré l'existence de ces monuments, l'inspecteur local du tourisme estime que «le tourisme culturel n'est malheureusement pas une alternative au balnéaire». Mohsen Boussoffara, pense que, face à l'instabilité sociale du secteur, l'Etat doit s'orienter vers d'autres produits. A commencer par le tourisme thermal ou sportif. Mais en attendant, le secteur investit. Rien qu'à Mahdia, qui compte une capacité d'accueil de 10 000 lits actuellement, les Qataris construisent un site de pas moins de 7 000 lits. Et le reste est à venir. C'est cela l'orientation de la Tunisie, malgré les tentatives des fondamentalistes islamistes de remettre en cause cet atout de leur pays. Mais, ça, c'est toute une autre histoire.


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