Photo : Riad Par Ali Boukhlef Mohamed-Larbi Ould-Khelifa est le président de l'Assemblée populaire nationale. Il a été élu, hier dans l'après-midi, par une écrasante majorité des députés à ce poste où il était le candidat unique. L'homme était tellement assuré de remporter une majorité avec les voix de son parti, le FLN, et de son allié naturel, le RND, qu'il n'a même pas jugé utile de compter les voix.Ce «plébiscite» n'était pourtant pas attendu. Jusqu'à samedi soir, l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, était pourtant favori pour succéder à Abdelaziz Ziari. Mais, coup de théâtre. Lors de la réunion des nouveaux députés du FLN, à l'hôtel Mouflon-d'Or, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, annonce la sentence : le chef de l'Etat a fait son choix. Mohamed-Larbi Ould-Khelifa, doyen des députés, sera également président de l'Assemblée. Il y a des mécontents. Mais la décision est irréversible. Harraoubia est en colère. Cela ne dure pas longtemps. «Je suis au service de mon parti», a-t-il répondu aux journalistes, hier, au sortir de la séance matinale de l'APN. N'empêche, les députés du FLN ont voté sans discuter. D'autant plus que leur nouveau chef de file est le seul candidat en lice. Sans grande surprise, le Rassemblement national démocratique a soutenu le candidat du FLN. Miloud Chorfi a déjà préparé sa «motion». Cela constitue une majorité confortable. Le Parti des travailleurs a quitté l'hémicycle. Dès l'annonce de la candidature de Ould-Khelifa, Djelloul Djoudi a annoncé le retrait des députés de son parti. «Nous ne sommes pas concernés par cette élection», a-t-il lancé à l'adresse du président de séance, avant de se retirer en compagnie des parlementaires de sa formation. Quant au FFS, il a décidé de s'abstenir. Le parti de Aït-Ahmed a tout de même marqué sa présence par une brève allocution prononcée par Belkacem Amarouche. «Nous ne pouvons élire le président sans adopter le règlement intérieur», soutient le député de Bordj Bou Arréridj. Peine perdue. «Je vous remercie pour votre confiance», s'est félicité le nouveau président de l'Assemblée populaire nationale. Celui qui était jusqu'à hier président du Conseil supérieur de la langue arabe a, parfois, perdu sa langue. Il n'est pas habitué aux tiraillements politiques. Né en 1938 à Béjaïa, Mohamed-Larbi Ould-Khelifa a fait une brillante carrière d'académicien. Il a fait un bref passage au gouvernement comme secrétaire d'Etat à la Formation supérieure. Mais sa candidature sur la liste d'Alger du FLN a été une surprise. Y compris pour beaucoup de militants de l'ancien parti unique.A préciser que les 49 parlementaires de l'Alliance verte et ceux issus de plusieurs partis ont boycotté la séance de l'après-midi. Quant aux 9 députés du Front national algérien, ils ont déjà annoncé la couleur. Ils ont distribué une déclaration dans laquelle ils se disent «non concernés par les dernières déclarations du président du parti (Moussa Touati) et ses agissements». Le chef du FNA fait pourtant partie d'un groupe de partis qui ont décidé de «boycotter les séances de l'Assemblée». La prochaine séance de la nouvelle Assemblée sera consacrée à la vérification de la compatibilité des activités de chacun avec le mandat de député et la désignation des commissions permanentes. A. B.
Les photographes de presse malmenés Pour sa première séance plénière, la nouvelle Assemblée populaire nationale s'est distinguée, non par la qualité des débats, mais par la violence de son service d'ordre. Plusieurs photographes de presse ont été, en effet, agressés par les agents chargés d'assurer la sécurité des députés et du bureau de l'APN. Insultes, coups de pieds et autres mauvais comportements ont émaillé cette première session. Pis, les photographes ont été tout simplement interdits de faire leur travail lors de la séance de l'après-midi. L'accès à la plénière leur a tout simplement été interdit. Autant dire que cela commence mal dans une enceinte censée être un temple de la démocratie.