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Rue de la «Mosquée des Juifs»
Arret sur image
Publié dans La Tribune le 06 - 06 - 2012

Le titre de la chronique est en soi la madeleine de Proust. Normal, c'est «Arrêt sur image». C'est à la recherche du temps perdu. Pas Du Côté de chez Swann mais du côté de la rue de la «Mosquée des Juifs». A la rue Randon, aujourd'hui, Ammar Ali, le fameux Ali La Pointe de la Bataille d'Alger, mythifié par le film éponyme de Gillo Pentecorvo. Cette veine urbaine fut jadis une veine culturelle. Rue de culture, au pluriel s'entend. Ah, bien sûr, ne pas oublier que sa création fut en soi une agression caractérisée contre le patrimoine architectural de l'humanité qu'est la Citadelle d'Alger. Cette artère haussmannienne a partagé la Casbah en deux. Elle constitue une frontière alors européenne entre la partie basse et la moitié haute. La Rue Randon s'ouvre à partir du marché de La Lyre. Elle débouche ensuite sur la place Djamaâ Essafir, célèbre sous le nom de Djamaâ Lihoud, la «Mosquée des Juifs». L'édifice est appelé ainsi pour désigner la synagogue construite en 1850. Les Algérois, qui vivaient dans un quartier de cultures parallèles, parfois métissées, n'avaient pas tort de voir la synagogue telle une mosquée. A la Place du Grand rabbin Bloch, baptisée aussi au nom du comte Randon, maréchal implacable de la colonisation, la synagogue, devenue mosquée, en a, à sa naissance même, toutes les structures : dôme, parvis, porte à colonnes. Face à ce temple de la foi hébraïque où l'on célébrait le Hodu Lachem Ki Tov, qui permettait de louer l'Eternel en sa bonté, le marché Randon. Son nom a été évincé par celui d'Ali la Pointe. Réparation historique, restauration culturelle. Sur la même place, cultures maraîchères, fruits de la culture et de l'œcuménisme religieux. A partir de là, la rue Marengo. Continuation urbaine de nom d'une autre figure de fer et d'acier de la colonisation, le colonel Marengo. Un inspecteur général des Milices qui eut le bon goût de transformer un ancien cimetière en luxuriant jardin de même nom. Mini jardin d'Essai au bout d'une longue artère composée de deux rues et d'une place. Avec les abords composés de ruelles et d'impasses. Jadis, le quartier était Juif par excellence. Ce n'était pas pour autant un ghetto ethnique et confessionnel. A la mosquée des Juifs, nom générique de tout un quartier d'architecture mixte et de cultures plurielles, ce fut surtout naguère, c'est-à-dire il y a un demi-siècle après l'Indépendance, la culture et l'Histoire. Tenez, pour bien commencer, c'est là, dans une échoppe de soie, de satin, de taffetas et de tussor, qu'un Mozabite, poète de très grande étoffe, écrivit Qassaman, l'hymne de la Libération. Si cet Omar El Khayyâm algérien n'y a pas fait fortune, un autre algérien eut, lui, la bonne fortune d'y croiser des Juifs fortunés. Djilali Mehri, n'y est pas né mais il a croisé un jour la famille de Prospère Amouyal, petit roi du luxe et grand empereur des arts de la table et de la cristallerie. Sa vie sera ensuite un roman. Vert comme le dollar. La rue Randon, c'est aussi une rue de théâtre. Dans un local où la contrefaçon chinoise expose désormais la richesse de sa gamme, Mustapha Kateb répétait ses pièces. Il y a surtout lancé la carrière d'un certain Sid-Ali Kouiret. Rue Randon, aujourd'hui rue de la fripe et du sportwear de Chine et de Turquie, c'était le bazar des disquaires et de la BD. Ici et nulle part ailleurs, Blek le Roc, Zembla, Pif le chien, Mandrax, Tartine, Pim Pam Poum et Pipo, vivaient en harmonie avec Oum Kalsoum, Farid El Atrache, Abdelhalim Hafez, El Hadj El Anka, Cheikh El Hasnaoui, Brel, Lili Boniche, Ferrat, Barbara et Fadhila Dziriya. Et bien d'autres. Comme des Français, des Algériens et des Israélites. Jésus, Mahomet et Moïse, place du Grand rabbin Bloch. Arrêt sur image.
N. K.

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