Très prisée par les Algériens, la station balnéaire de Sidi Fredj a reçu cette année un nombre impressionnant d'estivants venus de différentes wilayas du pays, tous à la recherche d'un repos bien mérité après une année de dur labeur. Un repos, cependant, perturbé par les interminables embouteillages qui bloquent l'entrée de Moretti pour des heures et des heures.Sidi Fredj a, malheureusement, perdu de son charme au fil des années, des mois et des jours. L'incivisme des uns, l'indifférence des autres et le laisser-aller des autorités concernées ont fait que cette destination est devenue hideuse même si elle continue à attirer des vacanciers. Ces derniers viennent passer une belle journée à la plage en se prélassant au soleil ou simplement passer du bon temps au niveau du port, autour d'un repas, d'un thé, ou d'une glace pour se rafraîchir.La plage grouille de monde, surtout les week-ends où il est très difficile de se frayer une place. Pour en trouver une, surtout au bord de l'eau, il faut se réveiller très tôt le matin et prendre la route avant que les embouteillages ne se forment. Arrivés sur place, vous pouvez vous reposer et vous offrir un bon moment de détente avant que le site ne soit plein à craquer avec tous les désagréments que cela engendre par moment si ce n'est pour la majeure partie du temps. Les jeux sur la plage, ballon, beach-volley, musique à fond, parfois, peuvent déranger ceux qui viennent à la recherche d'un repos total. Les plus chanceux sont ceux qui ont loué dans les hôtels El Manar ou El Marsa ou, encore, au centre de thalassothérapie en ayant le loisir de se détendre en descendant à la plage tard, en fin de journée, une fois la plupart des estivants repartis, ou, encore, très tôt le matin, avant que les estivants deviennent pléthoriques. Le soir venu, place à d'autres estivants qui arrivent et restent, parfois, jusqu'à minuit. Des familles entières restent pour dîner au bord de la mer. Certains allument un barbecue pour faire des grillades et d'autres se contentent de manger un repas soigneusement préparé à la maison. Une ambiance bonne enfant règne dans cet espace où il fait bon vivre, surtout une fois venue la fraîcheur du soir en remplacement de la canicule du jour.Si certains estivants aiment la plage, d'autres, par contre, se rabattent sur la piscine de l'hôtel El Marsa (Celle de l'hôtel El Manar n'ayant pas été ouverte cette année). C'est majoritairement des enfants qui se baignent dans cette piscine sous l'œil vigilant des parents. D'autres, encore, préfèrent passer du bon temps en se baladant par les quais du port ou en s'attablant aux terrasses des pizzerias, restaurants, cafétérias ou salons de glace du coin. Les commerces restent ouverts jusqu'à une heure tardive de la nuit et chacun trouve son compte, les enfants, surtout, qui passent leur temps à jouer en toute tranquillité, surveillés incessamment par leurs parents. Des balades en mer à 1 000 Da A sidi Fredj, c'est également les balades en mer. Beaucoup de propriétaires de bateaux proposent des sorties en mer pour les familles. Mais les tarifs dissuadent plus d'un. Moyennant 500 Dinars la balade, on vous invite jusqu'à Moretti. Pour aller jusqu'au Sheraton, Club des pins, il faut débourser plus, soit 1 000 dinars. Malgré que beaucoup d'estivants considèrent trop chères ces balades, ils n'hésitent, cependant, pas à mettre la main à la poche. «Ce n'est pas tous les jours qu'on peut se permettre ça. Puisqu'on est là, aujourd'hui, je ne veux pas priver mes enfants de découvrir le plaisir de monter à bord d'une barque à défaut d'une vraie croisière dans un transat», nous confie Louiza, juste avant de prendre le large, au grand bonheur de ses bambins aux yeux pétillant de joie à la perspective de se balader, pour la première fois, à bord d'un petit bateau.En période d'été et comme chaque fois des vendeurs à la sauvette viennent s'installer pour écouler différents articles qu'ils proposent à la clientèle. Ainsi, lunettes de soleil, chapeaux, casquettes, serviettes de plage et même des tapis de plage sont proposés. On y trouve aussi des vendeurs de beignets, de casse-croûte ou même de thé et de cacahuètes qui sillonnent toute la journée la plage pour proposer leur marchandise aux vacanciers. Sous un soleil de plomb, ces vendeurs - dont la plupart sont des jeunes et même des enfants - travaillent en été pour subvenir à leurs besoins et, parfois, même à ceux de leurs familles nombreuses.Une fois la nuit tombée, Sidi Fredj offre aussi une autre attraction, c'est-à-dire des soirées artistiques, cette fois-ci. Organisées par l'Office national de la culture et de l'information (Onci), ces soirées accueillent beaucoup de monde au théâtre de plein air du Casif. Des artistes venus de différents horizons se sont produits tout au long de cette semaine précédant le Ramadhan. Un grand spectacle d'ouverture a été donné le 4 juillet, en présence du président de la République, à l'occasion de la célébration du jubilé de l'indépendance nationale. Une occasion qui a valu au casif un véritable lifting pour accueillir cet important évènement. Les soirées se poursuivent jusqu'à une heure, voire deux heures du matin et les gens en profitent pleinement. Seul problème, cette année, qui gâche les vacances : beaucoup d'embouteillages et : Bonjour la galère ! On a beau se détendre à la plage ou au port mais, au moment de rentrer à la maison, ces embouteillages interminables, surtout durant les week-ends, mettent à rude épreuve les nerfs des plus calmes. Vice versa, les gens qui viennent d'Alger vers Sidi Fredj, sur le tard, après l'après midi, regrettent, parfois, d'avoir pris cette destination. Cela est d'autant plus difficile pour les riverains qui travaillent et habitent Sidi Fredj. Ceux qui ne sont pas en vacances sont obligés de passer des nuits blanches à attendre que la station reprenne son calme pour s'assoupir un peu avant de partir travailler le lendemain. Les vacances à Sidi Fredj, comme partout ailleurs, vont être interrompues par l'arrivée du mois sacré du Ramadhan qui, encore une fois, va couper la saison estivale en deux. Déjà, les familles commencent à plier bagages pour rentrer chez elles préparer le jeûne, en promettant de revenir au mois d'aout. B. A.