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L'islamisme algérien n'est plus un Ghoul !
Publié dans La Tribune le 28 - 07 - 2012

Il veut porter son Tadj, mais l'islamisme algérien, dans son ensemble, n'est plus un Ghoul, cet ogre structurel qu'il fut alors qu'il portait ample le kamis et avait le vent populaire en poupe ! Légal, représenté ou non au gouvernement et à l'assemblée, ou tapi dans l'ombre du salafisme underground, il est aujourd'hui fragmentaire, éparpillé et désolidarisé. Sa partie visible, celle qui participe au gouvernement depuis 1995 et dispose de députés et de sénateurs depuis 1997, est désormais divisée en six fractions. La récente création du TADJ, acronyme en arabe pour le Rassemblement de l'espoir pour l'Algérie et avatar organique du MSP, a accentué le mouvement d'atomisation. Surreprésenté, l'islamisme légaliste est désormais composé du MSP, du TADJ, du Front du Changement et des mouvements Ennahda, Al Islah et Justice et Développement. L'islamisme légal, vitrine algérienne du mouvement panislamique des Frères Musulmans, est un ensemble disparate de cellules souches multipotentes. A savoir, six formations nées de la fracturation du MSP en trois organisations et du mouvement Ennahda en trois groupes distincts. Disposant d'une assiette plus large, le salafisme «scientifique» et «djihadiste», représenté essentiellement par les anciennes bases électorales du FIS-dissous, est difficilement quantifiable. Il échappe à l'observation objective, notamment de la part des appareils spécialisés et des universitaires. Il est peu ou prou dans la visibilité, portant peu, surtout pas de manière ostentatoire, la barbe et les autres signes textiles distinctifs. Il évite soigneusement la confrontation avec le régime, donnant l'impression de miser sur une déstabilisation, un affaiblissement substantiel ou carrément un affaissement du pouvoir. Très discret, il met en avant des seconds couteaux ou des petites mains dont la neutralisation éventuelle ne compromettrait guère la pérennité de la mouvance. Il est admis désormais que la grande masse de l'électorat salafiste, notamment les jeunes, a constitué l'essentiel des abstentionnistes lors des législatives du 10 mai 2012. Le reflux du salafisme peut signifier donc repli tactique et mise au vert stratégique. En attendant des jours politiques meilleurs, il active, comme il a toujours su le faire, sur le front de l'entraide sociale et de l'endoctrinement religieux à travers le formidable réseau de quelques 20 000 mosquées que les services spécialisés et le ministère des Affaires religieuses peinent à contrôler de manière exhaustive et efficace. Faute d'avoir pu mourir, le salafisme algérien hiberne quand il n'est pas en mode veille. Tel un sous-marin dont on voit émerger de temps à autre le périscope Ali Belhadj. Un coup sur la Toile, un coup dans une mosquée périphérique, une autre fois sur les forums sociaux ou dans des opuscules de pédagogie politique circulant sous le pardessus. L'ancien Savonarole du FIS semble être immarcescible et le salafisme insubmersible. Pendant ce temps, le pouvoir paraît miser sur le temps et la parcellisation des islamistes qu'il accentue encore si nécessaire. Il donne le sentiment de toujours opter pour une insertion pacifique de la seule partie visible de l'iceberg islamiste. Comme en a récemment témoigné l'encouragement de l'ancien ministre des Travaux Publics Amar Ghoul à créer son TADJ. Avec l'idée sous-jacente d'affaiblir davantage le MSP de Bouguerra Soltani. Déçu et frustré comme le cocu politique qu'il se sent être, l'ancien ministre d'Etat est de plus en plus tenté de se transformer en opposant radical, dans la perspective des élections présidentielles de 2014. D'où l'urgence pour le pouvoir d'accentuer le mouvement de division métastatique du MSP. La politique d'éclatement de l'islamisme visible, c'est-à-dire des sections locales des Frères Musulmans, désormais au devant de la scène politique en Tunisie, en Egypte, au Maroc et, à un degré moindre en Libye, constitue-t-elle pour autant une politique fiable ? Ignorer tout autant l'islamisme invisible en minorant la menace politique qu'il constitue à moyen et à long terme, n'est pas également un gage de sûreté et de tranquillité. On sait que le président Abdelaziz Bouteflika aurait rêvé un temps de voir émerger en Algérie un parti islamiste sur le modèle de l'AKP turque. Mais on n'ignore pas aussi que d'autres secteurs du régime, notamment au sein de l'armée, préfèrent miser sur une alternative politique nationaliste, formée par un noyau dur FLN-RND autour duquel graviteraient des satellites islamistes inoffensifs et intéressés. A l'instar de Amar Ghoul, islamiste du sérail, issu des éprouvettes politiques du régime. Toutefois, le chef de l'Etat n'a plus le temps de favoriser les conditions d'émergence d'un AKP algérien. Les autres parties du réacteur nucléaire du pouvoir, elles, ne sont pas pressées de voir cet AKP voir le jour. Elles misent sur leur propre Ghoul pour que l'islamisme algérien ne soit jamais un jour un ogre définitivement irréductible.
N. K.

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