Photo : S. Zoheir Par Badiâa Amarni Comme de coutume, la dernière semaine du Ramadhan est mise à profit par les familles algériennes pour les achats de l'Aïd notamment les habits pour enfants. Et en cette période, les marchés et même les boutiques ne désemplissent pas matin et soir. Un tour au niveau des marchés de la capitale nous a permis de constater de visu que les prix des vêtements pour enfants restent inabordables pour les bourses moyennes déjà saignées par le mois sacré du Ramadhan qui engage beaucoup de dépenses.En effet, les citoyens approchés nous ont fait part de leur désarroi face à la cherté des produits d'autant qu'acheter des habits pour ses enfants est une coutume ancrée dont les parents ne peuvent se passer. «Je suis obligée de faire plaisir à ma fille unique», nous confie une jeune maman les mains chargées par les achats effectués. Elle dit que pour une seule robe, et une paire de sandales elle a due débourser 2 500 dinars. Un prix qu'elle juge excessif et devant lequel elle n'avait guère le choix d'autant que sa petite fille âgée d'à peine 7 ans a choisi elle-même sa robe. «Les enfants d'aujourd'hui ont toujours le dernier mot pour ce qui est du choix des vêtements qu'ils doivent porter. Eh oui les temps ont changé», admet notre interlocutrice. Et comme elle, ils sont nombreux les autres citoyens rencontrés à dire la même chose : «Ce n'est pas comme à notre époque, nos parents nous achetaient nos vêtements sans nous demander notre avis. Maintenant l'enfant ne mettra jamais un vêtement s'il ne lui plait pas», raconte encore une autre mère de famille qui dit avoir déboursé 5 000 dinars pour habiller ses deux enfants, une fille et un garçon d'âge respectivement de 10 et 12 ans. Et d'enchainer pour dire «ce n'est pas vraiment des vêtements de qualité mais il fallait les acheter car les enfants ont flashé dessus». Mais certains parents qui n'ont pas vraiment les moyens sont obligés parfois de ne pas se faire accompagner au marché par leurs enfants. C'est le cas de ce père de six enfants qui nous explique qu'il ne peut pas prendre ses gosses avec lui au risque de s'endetter pour leur acheter ce qu'ils veulent. «La seule fois où je leur ai fait ce plaisir m'a coûté tout mon salaire, et j'ai dû m'endetter pour les dernières dépenses du Ramadhan et de l'Aïd», nous confie-t-il. Depuis, ajoute-t-il, «j'achète tout seul les vêtements et les chaussures et pour la taille et les pointures je m'arrange toujours avec les vendeurs pour les échanger au cas où ils ne vont pas aux enfants».Par ailleurs, sur la provenance des produits, un commerçant nous dit que l'origine des vêtements vendus en Algérie est chinoise ou turque. Il y a de moins en moins de vêtements de qualité en provenance d'Europe. Concernant les prix, il nous explique qu'il y en a pour toutes les bourses et ça peut aller de 1 000 dinars à 10 000 dinars ou même 40 000 dinars pour ceux qui ont les moyens et veulent bien habiller leurs enfants. Seule différence la qualité. Plus le client paye plus il peut prétendre acheter la qualité et vis versa. Donc la majorité des citoyens qui n'ont pas le choix se rabattent sur des produits de moindre qualité pour habiller leurs enfants. Mais ne dit on pas que l'habit ne fait pas le moine ?