L'annonce par Benjamin Netanyahu de l'organisation d'élections législatives anticipées, pour début janvier 2013, alimente la peur des Palestiniens, d'autant que le chef du gouvernement israélien est quasiment certain d'être réélu. Les Palestiniens estiment en fait qu'une victoire du chef du Likoud, le parti israélien de droite, aura des conséquences négatives sur la «situation palestinienne», déjà très catastrophique avec le blocus imposé depuis quatre ans sur la bande de Ghaza et la multiplication des projets de colonisation en Cisjordanie et à El-Qods occupées. «Les élections israéliennes auront indirectement des effets négatifs sur la cause palestinienne, en particulier sur la bande de Ghaza et l'Autorité palestinienne à Ramallah et à l'égard de la possibilité de négociations. Si Netanyahu gagne, le gouvernement sera encore plus extrémiste que son gouvernement actuel», a déclaré hier, à Quds Press, Youssef Rizqa, le conseiller politique du Premier ministre palestinien, repris par le Centre palestinien de l'information, l'agence d'information proche du Hamas. Cette peur est amplement justifiée, à regarder de près les tensions actuelles dans l'ensemble de la région du Proche-Orient et l'éventuelle guerre qu'envisage de mener Netanyahu, avec l'appui des Etats-Unis, contre l'Iran, accusé de développer un programme nucléaire aux visées militaires. Les Palestiniens craignent, en fait, une nouvelle agression israélienne sur la bande de Ghaza, après celle de l'hiver de 2008-2009, qui a fait plus de 1 500 morts et plus de 5 000 blessés, sans compter un demi-million de Palestiniens qui se sont retrouvés sans-abri. «L'atmosphère d'une escalade militaire contre la bande de Ghaza dure depuis trois mois, et je pense que les Israéliens aimeraient attaquer la bande de Ghaza, qui se trouve en permanence et toujours depuis des années, et ils appellent ça la guerre préemptive, pour priver à chaque fois l'ennemi des sources d'énergie», a ajouté M. Rizqa, précisant que «Ghaza a déjà averti sur ce sujet, et la résistance palestinienne essaie de travailler grâce au travail en commun». M. Rizqa a abondé dans le même sens que certains analystes qui ont établi un lien direct entre les présidentielles américaines et l'avancée de la date des législatives en Israël. «Netanyahu voulait cette date en fonction des élections américaines et ses suppositions de la victoire de Mitt Romney, le candidat républicain à la présidence américaine, et donc il veut former un gouvernement selon la victoire de Romney, qui représente la droite fondamentaliste aux Etats-Unis», a-t-il expliqué. Mais la situation interne en Israël a aussi motivé le choix du chef du gouvernement israélien. «C'est Netanyahu qui a essayé d'avoir cette chance pour pouvoir renforcer les bases de son pouvoir durant les quatre prochaines années, avant que les autres parties ne se préparent pour les élections. Cette anticipation a surpris certains partis politiques d'Israël. Netanyahu devrait obtenir une grande chance de former le prochain gouvernement», a indiqué encore Youssef Rizqa. Depuis l'arrivée de Benjamin Netanyahu à la tête de l'Etat hébreu, la situation dans les territoires occupés s'est détériorée en raison de projets de construction de colonies israéliennes, sans oublier la répression qui s'est accentuée sur les populations palestiniennes vivant en Cisjordanie. Benjamin Netanyahu est réfractaire à tout arrêt de la colonisation et refuse aussi de répondre aux préalables palestiniens concernant la question de la reprise des négociations de paix qui devraient aboutir à la création d'un Etat palestinien autonome et indépendant. L. M.