«C'est avant tout une question de sécurité alimentaire pour le pays, maintenant on ne parle plus d'autosuffisance alimentaire mais il s'agit pour nous de tout mettre en œuvre pour atteindre cet objectif stratégique. Savez-vous que certains pays exportateurs ont préféré, ces deux dernières années, stocker leur production et ne pas la vendre, car parfois, même avec votre argent vous ne pouvez pas acheter. Le séminaire que nous organisons aujourd'hui a fait le bilan de deux ans d'activité du réseau que nous avons créé il y a deux ans.» «Deux saisons d'évolution positive, pendant lesquelles nous avons rencontré des problèmes que nous avons en grande partie résolus, mais certains demeurent encore et nous sommes en passe de les solutionner avec l'aide et la contribution de tous nos partenaires parce qu'il s'agit d'un tout indivisible, du producteur au transformateur en passant par l'Oaic, les Ccls, l'Itgc de Constantine, les associations des professionnels et les chambres de l'agriculture. Nous nous améliorons au fur et à mesure que nous avançons, et l'année qui suit sera bien meilleure que celle qui l'a précédé, parce que tout le monde y travaille.» C'est en ces termes résolument tournés vers l'avenir que M. Benamor, patron du groupe éponyme a clos le séminaire qui s'est tenu hier au niveau du complexe d'El Fedjouj dans la wilaya de Guelma. Un séminaire qui a regroupé céréaliers de la région (Guelma, Constantine, Mila, Sétif et Annaba), cadres des Ccls, Oaic, experts universitaires, comité technique du groupe Benamor et professionnels qui ont débattu de la situation, aux fins de procéder à une évaluation des activités du réseau, au titre des résultats obtenus mais également pour situer les faits saillants et les enseignements qui doivent être assimilés et employés dans la perspective d'améliorer et valoriser au mieux les actions communes à venir. Le travail de développement de la céréaliculture et d'amélioration de la qualité des blés, tel que tracé dans le cadre de l'initiative lancée par le Groupe Amor Benamor comme campagne expérimentale en 2010/2011, a été poursuivi et renforcé au cours de 2011/2012. L'objectif de cette initiative, la première du genre, dans le domaine agricole est d'établir des critères précis d'évaluation de la valeur agronomique et technologique des blés durs de la production nationale, et permettre la mise en place de normes durables de valorisation du blé local et de ses produits dérivés en rapport avec les exigences de la consommation.Ainsi l'on apprend que le réseau constitué par le Groupe Benamor au titre de la campagne 2011/2012, s'est élargi, portant la participation à 45 adhérents agriculteurs céréaliers contre 26 lors de la période expérimentale 2010/2011, localisés au niveau des mêmes wilayas que précédemment. La superficie totale a évolué de 2 121 à 3 540 hectares. Les quantités réalisées en collecte (récolte 2012) s'élèvent à 68 174 quintaux en 2011/2012, contre 37 806 quintaux en 2010/2011. Les paramètres et les caractéristiques relatifs à la qualité physique et technologique des blés durs de la collecte 2012, s'appuyant sur des critères de vitrosité, de teneur en protéine et de poids spécifique, étudiés sur la base des échantillons prélevés en parcelles à la maturité du blé, la classification de la quantité totale de 68 174 q, se répartit dans les proportions respectives de 94 et de 6%. Les céréaliers adhérents au réseau ont employé pas moins de 11 variétés de blé dur. Ce qui représente un plan diversifié permettant d'apprécier aussi bien les rendements de production que les caractéristiques propres à chaque variété. Parmi celles qui ont dominé le plus, il a été cité en premier lieu la variété GTA Dur qui a occupé 2 496 ha, puis les variétés Vitron (255 ha), Cirta (208 ha), Mohamed Ben Bachir (200 ha), et Waha (122 ha). Soit au total une superficie de 3 281 ha, équivalent à près de 93% de la surface globale. Pour ce qui est de la comparaison de la qualité du blé dur algérien avec le même produit étranger, il apparaît que les caractéristiques du blé dur, réseau de la récolte 2012, peuvent se situer au même niveau que ces derniers, pour peu que les actions menées s'améliorent et soient mieux encadrées. C'est ce qui a été révélé aux participants qui, il faut le signaler s'en sont trouvés encouragés et confortés dans leur position. Ainsi, le taux de vitrosité du blé réseau , oscille entre 75,24% et 96,46% en pointe pour 2 lots différents alors que le même critère varie entre 83% pour le blé français et canadien, 84,24 % pour le mexicain et 87% pour l'origine américaine. Par contre, pour le paramètre protéine, le blé du réseau a donné un résultat en pointe de 13,34% comparé aux origines française et canadienne avec 14% et américaine, située à 16,50%. Selon le rapport présenté, ces résultats expriment surtout une adhésion au principe de concertation manifesté par les intervenants et qui doit être à la base d'un système d'intégration renforcé en vue du développement et de l'amélioration des potentialités locales et de leur utilisation industrielle. Ce séminaire aura été pour tous, l'expression d'une volonté commune, d'aller vers la qualité tout en ne négligeant pas la quantité de sorte que cette sécurité alimentaire, portée à bras le corps par le réseau initié par le Groupe Benamor, soit réalisée dans les années à venir. Ce qui a fait dire à M. Benamor que l'Algérie dispose actuellement de 8 millions d'hectares de terres arables, ce qui, normalement devrait mettre à l'abri l'Algérie de toute menace ayant trait à sa sécurité alimentaire. «Ici, nous travaillons tous pour atteindre cet objectif stratégique.»
