L'établissement Arts et Culture d'Alger lance la 7e édition du concours de la meilleure peinture pour le «Grand prix Aïcha Haddad», ouvert à tous les artistes peintres algériens professionnels ou amateurs. Le délai de dépôt des œuvres, qui seront présentées à un jury de spécialistes afin qu'il désigne les lauréats, est fixé au 24 avril prochain. Chaque participant est convié à faire parvenir trois peintures à huile au maximum, sans limitation de format, ni de thème précis. Ces œuvres doivent être présentées convenablement encadrées et envoyées à l'adresse de l'Etablissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger. Pour rappel, le premier prix de la sixième édition, qui s'est déroulée l'année passée, avait été remporté par l'artiste peintre Hakim Akhenak, étudiant de l'Ecole des Beaux-arts d'Alger. C'est en 2003, du vivant de la grande artiste algérienne, que la première édition du «Grand prix Aïcha Haddad» avait été lancée, en hommage à une des figures les plus marquantes de la peinture algérienne contemporaine. Aïcha Haddad, qui a pu assister à la remise des prix durant deux années avant qu'elle ne soit conduite à sa dernière demeure, se faisait un point d'honneur à encourager les lauréats et aussi les autres participants en leur dispensant de précieux conseils et recommandations, fruits de son long parcours d'artiste et de pédagogue. Disparue en 2005 à l'âge de 68 ans, Aïcha Haddad a marqué les arts plastiques algériens, par son double combat. D'abord, en tant que militante lors de la lutte pour l'indépendance nationale, puisqu'elle a rejoint le maquis à l'âge de seize ans. Mais également en tant que fervente militante pour la promotion des arts plastiques dans l'Algérie indépendante, notamment auprès des catégories sociales les plus défavorisées. Une cause qu'elle ne cessait de défendre lorsqu'elle été professeur de dessin au lycée Omar-Racim, en organisant des rencontres pour débattre de la meilleure manière d'enseigner les arts plastiques et en encourageant notamment les initiatives personnelles. Ce qui distingue le parcours artistique de cette artiste exceptionnelle c'est la perpétuelle remise en question de son art. Elle ne se contentait de maîtriser une seule technique, pour en faire un fond de commerce, mais elle s'attelait a chaque fois a prendre le risque d'aller vers d'autres formes de créations artistiques, jusqu'à en maîtriser les techniques et en faire, ensuite, de véritables œuvres d'art, surprenant sans cesse au fil de nouvelles expositions les connaisseurs et même le grand public. Le talent d'Aïcha Hadad était de savoir trouver le juste équilibre entre des techniques modernes ou des styles contemporains, tout en puisant des symboles du patrimoine ancestrale, ancrant dans chacune des ses œuvres les repères identitaires qu'elle a toujours défendus. En plus des arts plastiques, elle s'intéressait aussi aux livres jeunesse, à travers, l'écriture et l'illustration d'un conte pour enfants, L'île aux arcs-en-ciel, afin de sensibiliser les plus jeunes à la nécessité de la protection de l'environnement. Artiste prolixe, elle a participé à plus de quarante expositions, en Algérie comme à l'étranger. Elle a reçu plusieurs distinctions, dont le 1er prix de peinture de la ville d'Alger (1972) et le prix de l'Unesco (1997). En plus de l'hommage à cette grande plasticienne, à travers le concours organisé par l'Etablissement Arts et Culture, de nombreuses infrastructures culturelles portent également le nom d'Aïcha Haddad, à l'exemple d'une salle d'exposition au Musée des beaux arts d'Alger et d'un complexe culturel dans sa ville natale, Bordj Bou Arréridj. S. A.