La Fédération internationale de handball (IHF) somme la Fédération algérienne (Fahb) de refaire son assemblée générale élective (AGE) dans un délai de trois mois. Ne reconnaissant pas le nouveau bureau fédéral, présidé par Mohamed-Aziz Derouaz, l'instance internationale menace de sévir contre la Fahb si elle ne se pliait pas à cette exigence. Cette attitude franchement hostile est motivée par les réserves de l'ancien président, Djaâfar Ait Mouloud, déclaré inéligible lors de l'AGE du 14 mars dernier. Dans son réquisitoire contre la partie algérienne, l'instance internationale de la petite balle, présidée par l'égyptien Mustapha Fahmi, conteste aussi la décision unilatérale du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) relative à la nomination d'un nouveau secrétaire général de la Fahb sans prendre son aval. La crise du handball algérien, qui trônait autrefois sans partage sur la scène continentale, se trouve ainsi prolongée après le calamiteux mandat de l'équipe sortante. On doit rappeler à ce propos que les compétitions nationales sont à l'arrêt depuis plus d'un an en raison d'un grave dysfonctionnement de l'ancienne fédération. Pour corser davantage le problème, Ait Mouloud et son clan, visiblement mus par leurs intérêts personnels et sans se soucier du massacre engendré, ont choisi d'enfoncer davantage le clou quitte à paralyser l'ensemble de la discipline. Par-dessus la justesse éventuelle de son argumentation réglementaire, l'équipe sortante devrait en principe regarder la réalité en face, reconnaître son bilan catastrophique et assumer dignement les conséquences qui en découlent. Sans douter instant de leurs intentions et de leurs convictions intimes, les résultats de leur action sur le terrain sont incontestablement affreux. Rien qu'à voir ce constat d'échec sur toute la ligne, l'éthique et le fair-play exigent le retrait des concernés au lieu de persévérer dans leur fuite en avant contraire aux intérêts nationaux. Pour contrer leur démarche suicidaire, la nouvelle fédération et le Comité olympique algérien (COA) se promettent d'œuvrer de concert, en suivant les voies réglementaires, afin de briser ce qu'ils qualifient «d'ingérence de l'IHF dans le fonctionnement d'une fédération d'un pays souverain». A l'évidence, les intérêts tangibles du handball algérien ne sont pas du côté des contestataires, et à leur tête Djafaâr Ait Mouloud. Cette énième leçon doit inspirer les autres représentants algériens dans les instances sportives internationales. Leur présence à ce niveau devrait servir, en premier lieu, le sport national. L'Algérie compte de nombreux responsables au sein de ces organismes, mais leur contribution au développement du sport national est des plus timides. Dans des disciplines comme la boxe, le handball, la gymnastique ou le karaté do, des Algériens siègent dans ces instances internationales mais sans apporter le plus nécessaire à la pratique de ces sports ou le soutien attendu aux élites nationales engagées dans les grands rendez-vous sportifs. Hormis Mohamed Raouraoua, qui siège dans les comités exécutifs de la CAF et de la Fifa, tous les autres se font discrets et ne se manifestent pas quand le mouvement sportif national a besoin de leur expertise ou de leur influence. Sans lui faire d'éloge particulier, le président de la FAF use de sa présence dans ces tribunes et paye beaucoup de sa personne pour développer le football algérien, même si les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des espérances suscitées. Bon nombre d'autres algériens, membres de ces instances internationales, ne font pas autant. Certaines mauvaises langues les qualifient d'«à plat ventristes et d'opportunistes» qui préfèrent leurs carrières et leurs comptes en banque aux dépens du sport algérien. Une triste réputation qui n'honore nullement les concernés. K. A.