Par Mohamed Touileb Le président de la Fédération algérienne de handball (FAHB), Aziz Derouaz, a parlé de la nouvelle crise qui secoue le handball algérien et la suspension qu'il encourt depuis que l'IHF, l'instance internationale de la discipline, ait envoyé une lettre au Comité olympique algérien, où elle conteste le nouveau Bureau fédéral qu'il préside.L'ancien sélectionneur a affirmé qu'il était «conscient de la gravité de la situation et les sanctions qui planent sur le handball à l'échelle internationale». M. Derouaz semble décidé à aller au bout de son combat. Mais aura-t-il le temps pour plaider sa cause ? Dans son plaidoyer, l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports juge cette accusation informelle puisque, jusqu'à ce jour, il n'a pas été «informé officiellement par cette lettre, dont il a eu une copie, où l'élection de son BF a été rendue caduque», ce qui n'est pas conforme aux statuts de l'IHF, lesquels, selon lui, stipulent que «l'instance mondiale doit saisir, par écrit, la fédération concernée. Donc, officiellement, le problème n'existe pas». «Il n'est plus question qu'il y ait une médiation du Comité olympique algérien puisque aucune autre partie que l'AGE ne peut se prononcer sur cet éventuel conflit», ajoutera-t-il. Pour le conférencier, l'instance morale du sport algérien n'a pas présenté de dossier : «Les informations qu'a eu l'IHF sont des informations discutables, du moins certaines d'entres elles, et la seule qui tienne la route c'est celle relative à l'inéligibilité prononcée par le MJS contre l'ancien président.» A ce sujet, l'enquête de l'IGF concernant cette affaire de «malversation financière» qui touche son prédécesseur Djaâfar Aït Mouloud et son SG, suit toujours son cours. Seul le fait de priver Aït Mouloud de se représenter est infondé à partir du moment où ce dernier n'est pas condamné, même s'il fait l'objet d'une procédure judiciaire n'ayant pas encore pris fin. De ce fait, M. Derouaz a lâché : «Nous savons officiellement qu'il y a des raisons pour cette décision prise par le MJS.» Il a aussi tenu à rappeler que son BF ne faisait pas obstacle à la résolution de la crise, y compris au retour à une opération électorale, mais dans le cadre des conditions qui respectent l'intérêt suprême du handball en Algérie, et donc, en premier lieu, le retour à la sérénité retrouvée de la discipline, avec la relance d'un championnat gelé depuis 18 mois. L'artisan du quintuplé africain historique, accusé de «saboter le handball algérien» par le président de l'IHF, l'égyptien Hassan Moustafa, s'est interrogé sur la sincérité des termes employés par l'Egyptien dans une correspondance envoyée au COA. «En tant que frère arabe et africain, dira-t-il, je voudrais que le jeu à sept, algérien retrouve sa sérénité», ce qui a eu lieu depuis son élection le 14 mars dernier. M. Derouaz, qui s'est réuni avec son BF et le président du COA récemment, est revenu sur la dernière discussion entre M. Berraf et le premier homme de l'IHF : «Nous avons eu des informations partielles sur cette réunion. Nous avons réclamé le fond du dossier avec les pièces jointes qui figuraient dans la fameuse lettre mais aussi des informations sur la réunion qui a été tenue entre les anciens membres du BF, quelques présidents des ligues régionales et le président de l'IHF lors de sa venue à Alger mais nous avons essuyé un refus catégorique.» Une attitude qu'il considère comme une «rétention d'informations». Peut-être une manière propre à lui de dire qu'il a été désarmé par les responsables du sport algérien dans cette «lutte» avec l'instance mondiale du handball qui dénonce une ingérence mais qui n'hésite pas à piétiner toutes les lois algériennes. L'ancien sélectionneur des Verts est revenu sur les accusations de Hassan Moustafa qui lui reproche de «freiner la progression de la petite balle en Algérie» en tenant à rappeler : «Mes rapports avec l'IHF ont toujours été au beau fixe (montrant un Ordre que l'instance lui a offert), je suis l'une des rares personnes à travers le monde à avoir été décoré pour les services extraordinaires rendus au handball international, ce qui est incontestable.» «Maintenant, ce qui est sûrement contestable, c'est de dire que j'ai saboté le handball algérien, ce que je trouve insultant et calomnieux», ajoutera-t-il. M. Derouaz évoquera également l'«incident» de 2004, où il a été accusé d'avoir organisé un déplacement à l'étranger d'une équipe nationale «bis» pour participer au tournoi de Marrane : «Lorsque j'ai appris, par la presse, que j'aurai été suspendu par la FAHB, j'ai chargé un avocat de se présenter à la fédération exigeant d'avoir le compte-rendu pour cette soi-disant suspension mais l'ex-SG a affirmé que je n'étais pas suspendu, sans pour autant avoir une réponse officielle qu'il attend toujours.» C'est cette possible suspension qui le priverait de passer par les urnes en vue de nouvelles élections fédérales. Cependant, l'actuel président de la FAHB a parlé des prochaines mesures à prendre en soulignant qu'il ne pourrait y avoir de décisions conjointes entre le COA et l'IHF : «Le COA n'est pas tuteur de la FAHB, il était éventuellement médiateur, il n'a pas joué son rôle de médiation donc nous n'avons pas à reconnaitre un engagement pris par une structure autre que la FAHB vis-à vis de l'IHF.» Pour ce qui est de l'AG, celui qui a posé les jalons de la sélection a déclaré : «Je ne vais pas appeler à cette AG de telle sorte que l'IHF ne puisse pas dénoncer cette assemblée en disant que c'est un président que nous ne reconnaissons pas qui l'a convoquée. Si l'assemblée se réunit c'est qu'elle aura été convoquée par les 2/3 de ses membres et cela sera inattaquable.» Des éventualités en attendant que la situation se débride dans les prochains jours. A ce rythme et avec le silence des responsables du mouvement sportif, les choses risquent de devenir plus complexes. Face à une affaire pareille c'est toute la famille du sport qui devrait se «creuser les méninges» pour sortir la petite balle du gouffre. M. T.
