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Propriétaires et autorités locales se renvoient la responsabilité
Restauration et entretien du vieux bâti d'Alger-centre
Publié dans La Tribune le 28 - 05 - 2013

Alger la Blanche. Ce titre, la capitale algérienne l'a hérité de l'époque où les casbadjis, l'été venu, chaulaient leurs maisons. A cette époque, la Casbah était la ville. Les Français adopteront cette couleur pour les bâtiments qu'ils construiront plus tard. Mais le tissu urbain des vieux quartiers de la capitale se délabre et subit l'usure du temps. Certaines de ces œuvres architecturales sont fragilisées par les facteurs humain et naturel et se transforment peu à peu en immeubles insalubres. C'est, entre autres, le cas du 21, rue Capitaine Noureddine Menani, un immeuble de cinq étages situé en pleine rue Khelifa Boukhalfa (ex-Meissonnier). Une dizaine de familles y vit en copropriété. Le rez-de-chaussée et le sous-sol sont occupés par un garage de mécanique automobile. De l'extérieur, l'immeuble paraît en bon état général. Mais les balcons fissurés ne présagent rien de bon. Une fois à l'intérieur, le constat est atterrant, en commençant par l'escalier en marbre auquel il manque des bouts de marches. De même que pour le joli carrelage d'époque qui est décollé par endroits. Tous deux n'ont pas vu l'ombre d'une ponceuse depuis des décennies. L'ascenseur ne fonctionne pas et des déchets emplissent l'espace qu'occupait jadis la cabine. Aucune fenêtre d'étage n'est en état de marche à cause des poignées et/ou vitres cassées. Sur chaque palier, l'installation électrique et les câbles sont découverts. Les courettes intérieures sont délaissées et servent à recueillir les saletés et les eaux que rejettent les gouttières et les climatiseurs. «Si ma mère était encore de ce monde, elle serait choquée de voir son immeuble dans cet état», se désole Nedjma Fassi, habitante de l'immeuble.
Insidieuse, l'humidité a infiltré tous les murs de l'immeuble comme en témoigne la peinture écaillée et d'énormes taches sombres. La visite des appartements offre un spectacle encore plus désolant, alors qu'ils sont spacieux, avec une agréable hauteur de plafond et de grandes pièces à larges fenêtres. «Pour rien au monde je ne quitterais cet appartement, mais si ça continue il va s'effondrer sur nos têtes», regrette Nedjma Fassi. Tous les murs et plafonds sont imbibés d'eau et gondolent. Les couches de peinture se fissurent, enflent et s'effritent. Et plus on monte aux étages supérieurs, plus graves sont les dégâts causés par les infiltrations d'eau. Les deux appartements du quatrième, donc avant-dernier étage, sont les plus touchés puisqu'ils sont situés en dessous de la terrasse. Leurs habitants tentent de colmater les brèches, de les combler de plâtre ou autres résines. Mais lorsque le plafond vous tombe sur la tête, raccommoder ne suffit pas. Les raisons du sinistre sont multiples. D'abord, il y a le manque d'entretien général. Comme 70% du vieux bâti d'Alger centre, le 21, rue Capitaine Noureddine Menani était un immeuble Opgi dont les locataires sont devenus copropriétaires. Mais contrairement à la location, la propriété comporte des responsabilités et des charges. Chose que les habitants de ces vieux quartiers oublient. Ils sont très nombreux à défiler, tous les jours, dans les APC dans l'espoir de voir l'Etat prendre en charge les travaux de réhabilitation de leurs logements. Des travaux qui coûtent cher mais qui auraient pu être évités si l'entretien était régulier. La notion de copropriété est, elle aussi mal comprise. Le consensus entre copropriétaires est très difficile à obtenir, d'autant que les syndics n'existent pas. Il est donc très rare que des travaux soient engagés communément. C'est l'une des raisons de la disparition des ascenseurs par exemple.
Le plus souvent, ce sont les modifications qu'entreprennent les copropriétaires, chacun de son côté, qui sont à l'origine de la fragilisation de la structure de l'immeuble. On se souvient tous de l'effondrement de La Parisienne. Dans le cas du 21, rue Capitaine Noureddine Menani, le propriétaire du dernier étage a, lui aussi, agrandi son espace de vie en aménageant la terrasse, rajoutant du poids sur la structure. «C'est bien qu'il fasse des travaux d'embellissement, mais pas au détriment de ses voisins», s'insurge une habitante du troisième étage. Le garagiste du bas de l'immeuble a quant à lui créé une porte dans un mur de soutien ce qui fragilise encore plus la structure. De plus, pour les besoins de son activité, il dispose d'un monte-charge dont les vibrations inquiètent le reste des voisins. «L'immeuble bouge à chaque fois qu'il enclenche son monte-charge», raconte Nedjma Fassi. Parmi les propriétaires, certains ont réaménagé les pièces en transformant par exemple la cuisine en salle de bain ou autres. Du coup, dans un des appartements du quatrième, le plafond du couloir a cédé, laissant entrevoir nettement les canalisations et le dessous du receveur de douche du voisin du cinquième étage. «On évite de trop traîner dans le couloir des fois qu'un autre bout tomberait», explique le fils du propriétaire. Intervient alors le système D. Le propriétaire a glissé des tôles ondulées à partir du trou du plafond jusqu'à la salle de bain, pour diriger l'eau vers des bassines qu'il vide régulièrement. Il en a installé plusieurs autres qui déversent l'eau sur les courettes intérieures et les balcons. Ce qui ne manque pas de déranger ses voisins. «On reçoit toute son eau, ça coule tout le temps», se plaint la voisine du dessous. Le 21, rue Capitaine Noureddine Menani a également été fragilisé par le séisme de 2003. A l'époque, l'immeuble avait été expertisé par le CTC. Des travaux de consolidation ont été réalisés par l'Ofares. Mais au lieu de se régler, le problème a empiré. En effet, l'entreprise sous-traitante chargée du chantier a réalisé une dalle mal inclinée. Ces mauvaises pentes sont à l'origine de l'accumulation des eaux de pluie, qui s'infiltrent ensuite dans tout l'immeuble. Les habitants ont, à maintes reprises, signalé le problème au niveau de l'APC. Cette dernière, n'est pas compétente puisqu'il s'agit d'une copropriété. «On se réfère à la loi 91-176 concernant les immeubles menaçant ruine mais il y a un vide juridique s'agissant des travaux d'entretien du vieux bâti», indique Badaoui Mohamed, chef de service de l'urbanisme à l'APC de Sidi M'hamed. Les services de l'APC renvoient le dossier au niveau de l'Opgi, ancien propriétaire des lieux. L'Opgi peut entreprendre ces travaux puisqu'elle dispose d'entreprises sous-traitantes équipées pour la réalisation de ce type de chantiers. Mais elle n'agit que si les copropriétaires s'accordent entre eux et acceptent de payer la facture. Autant dire jamais. Même une nouvelle expertise du CTC nécessite d'être payée. La question qui persiste est : qui doit financer ?
Pour les habitants, c'est l'Etat qui doit les prendre en charge. De son côté, la wilaya d'Alger a bien décidé d'un plan de réhabilitation du vieux bâti. Les travaux ont débuté sur les axes Didouche Mourad et Hassiba Benbouali. Mais ce plan prévoit la rénovation de moins d'une quarantaine d'immeubles menaçant ruine (IMR). Pourtant, le cas sus-cité, qui n'est pas classifié IMR, est loin d'être unique. Les propriétaires et les autorités locales se renvoient la responsabilité de l'entretien de ces immeubles. Emblèmes d'un Alger qui risque de disparaître.
A. H


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