La grève des travailleurs d'Algérie Poste se poursuit à travers plusieurs wilayas du pays. Toujours autour d'une même plateforme de revendications, qui porte notamment sur une revalorisation des salaires avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, amélioration des équipements et des conditions de travail, titularisation des contractuels…et, depuis quelques jours, une enquête sur la gestion des œuvres sociales de l'entreprise. Une demande exprimée avec force par le Snap (Syndicat national autonome des postiers), créé au cours du débrayage du mois de janvier dernier (du 31 décembre 2012 au 12 janvier 20013) mais non agréé par les services du département du Travail. Un argument derrière lequel les représentants de la tutelle se cachent pour justifier leur refus de discuter avec ce syndicat autonome, pourtant seul représentant véritable des grévistes. La grève est à son sixième jour et elle risque de durer encore longtemps jusqu'à exaspérer davantage les clients de l'entreprise, saper leur moral et, plus grave, les priver de leur argent. Des rumeurs avaient circulé sur une éventuelle reprise du travail, durant les jours de retrait des pensions de retraite, soit aujourd'hui et demain. Elles restent au stade de la rumeur. Peut être qu'il y avait cette intention aux premiers jours de la grève mais depuis qu'une note émanant de la direction générale, indiquant qu'un rappel de 40 000 DA sera versé à tous les travailleurs d'Algérie Poste, le 25 août prochain, est parvenue aux concernés, tout a été remis en cause. Au lieu de ramener le calme, la démarche de la tutelle a eu l'effet inverse. «C'est une note de notre direction générale. Nos responsables nous demandent de reprendre le travail parce que nous aurons dans nos salaires de ce mois d'août un plus de 40 000 DA chacun. Soi-disant une tranche de nos rappels», rapporte Tarek Amar Khodja, représenta du Snap. Et ce dernier de s'élever avec force contre cette démarche. «Nous refusons ce marchandage. Nous voulons notre rappel et pas une tranche toute petite de notre rappel. Et pourquoi attendre jusqu'à présent pour nous parler de ces 40 000 DA ?» Le même syndicaliste rappelle que les employés d'Algérie Poste ont eu une prime de 30 000 DA durant le mois de Ramadhan : «Ils nous ont dit de prendre ces 30 000 DA et qu'il ne faut pas attendre plus que cela.» Le Snap affirme sa détermination à poursuivre le mouvement de grève jusqu'à satisfaction totale de ses revendications. Chaque jour, la place de la Grande-Poste d'Alger est remplie de ces grévistes qui viennent de différentes wilayas du pays. Ils tiennent des rassemblements quotidiens et défient les forces de l'ordre. Revendications légitimes mais une démarche bien contraignante pour les usagers de la poste. Beaucoup de citoyens expriment leur inquiétude. Plus que l'inquiétude, une grande colère contre les postiers, principalement les guichetiers : «Deux ou trois bonhommes guichetiers qui travaillent. Les DAB sont constamment à l'arrêt. Nonchalance, laxisme…et mépris flagrant envers le simple citoyen». Les retraités sont les premiers à payer les frais de ce nouveau débrayage à Algérie Poste. K. M.