Annoncée pour aujourd'hui, la réunion des députés du Front de libération nationale (FLN) vient d'être reportée, selon un communiqué rendu public par le groupe parlementaire du parti. Le report de cette rencontre, initialement prévue au siège de l'Assemblée populaire nationale, est expliqué par le dernier rebondissement survenu dans la crise organique du parti. «Suite à l'autorisation qui nous a été octroyée pour la tenue de la 7e session du comité central du parti du Front de libération nationale les 29 et 30 août à l'hôtel El Aurassi, le groupe parlementaire du parti a décidé de reporter la réunion prévue le 26 août 2013 à une date ultérieure», indique la déclaration signée par Tahar Khaoua, chef du groupe parlementaire du parti, qui devrait céder ce statut suite aux nominations contestées d'Abderahmane Belayat, coordinateur national du FLN. Convoqués visiblement dans l'objectif de presser Abderahmane Belayat pour organiser une session du comité central du parti, les députés peuvent, depuis jeudi, faire l'économie de cette «bataille». Les pouvoirs publics, à travers le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, se sont chargés de convoquer tout le monde pour ce rendez-vous. Aucune des deux parties en conflit au sein du FLN n'a trouvé à redire en constatant que la décision de convoquer une session extraordinaire du comité central a été prise en dehors des instances du parti. On peut ainsi conclure à une défaite d'Abderahmane Belayat, qui lutta pendant plusieurs mois pour que cette session ne se déroule pas avant que le calme ne revienne à la maison. Il a en effet constamment évoqué «des conditions défavorables pour réunir les militants du parti». Le coordinateur national du parti, qui assure jusqu'à présent l'intérim de la direction, plaidait pour une «pacification» des rapports entre les clans en conflit. Ses adversaires, au sein du bureau politique, des ministres et des députés, défendaient, eux, la nécessité de doter l'ancien parti unique d'une nouvelle direction. L'insistance des uns et des autres a fait que la direction provisoire a duré huit mois. Et c'est sans doute l'approche des élections présidentielles qui a accéléré les choses au sein du parti, dont l'évolution est intimement liée à celle du régime. La maison FLN va vivre ainsi des jours intenses d'ici le 29 du mois en cours. La crise organique du FLN connaîtra-t-elle son épilogue à l'issue de cette session extraordinaire ou aggravera-t-elle la situation ? Ceux qui sont dans le secret du fonctionnement du parti du pouvoir n'appréhendent pas tant le second scénario. Pour eux, les dès son jetés dès lors que la session extraordinaire du comité central était convoquée. C'est manifestement à travers cette évolution que prend tout son sens politique l'idée de «la maison de l'obéissance», chère à feu Abdelhamid Mehri. Concernant les potentiels «candidats» pour le poste de secrétaire général du parti, vacant depuis la destitution d'Abdelaziz Belkhadem, il semblerait qu'Amar Saidani serait le mieux placé. Il ne restera, dans ce cas, aux membres du comité central que de plébisciter un choix qu'ils n'ont pas fait. A. Y.