Par Badiâa Amarni Plus que jamais la problématique de l'emploi se pose avec acuité de par le monde. La crise économique mondiale a concouru à cette situation à laquelle n'échappe pas la majeure partie des pays, notamment ceux affectés par cette crise qui voient leur taux de chômage s'accentuer. Des programmes et des politiques sont mis en place pour permettre de lutter contre ce phénomène qui peut être à l'origine d'instabilité sociale. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de son intervention à la 13e rencontre de l'Association internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires (Aicesis) a appelé les membres participants à conjuguer les efforts et à tenter de juguler ce phénomène car il y va des générations futures. Il a rappelé que l'Algérie a fait beaucoup d'efforts en matière d'emploi et réussi à ramener le taux du chômage de 30% à 10%. Cette situation a été rendue possible grâce à la politique menée de création d'emplois et à la mise en place de dispositifs qui ont prouvé leur efficacité à l'exemple de l'Ansej (Agence nationale de l'emploi des jeunes) qui connaît un engouement de la part des jeunes, dont beaucoup ont réussi à créer leur propre entreprise et plus encore des postes d'emplois. Certaines de ces entreprises ont même réussi à s'imposer sur le marché national que ce soit dans le domaine de la production ou des services, allant jusqu'à franchir même le pas vers l'international. D'autres mesures d'insertion des jeunes sont également adoptées à travers des dispositifs d'incitation en direction des entreprises pour recruter ces jeunes. Les efforts se poursuivent toujours en Algérie et dans tous les secteurs de production que ce soit dans l'industrie, les services ou encore l'agriculture, un créneau choisi par les jeunes et même les moins jeunes pour s'épanouir sur le plan professionnel, ceci bien évidemment grâce aux aides de l'Etat. Des réussites sont aujourd'hui une réalité, même si beaucoup d'échec, voire même de mortalité d'entreprises, sont constatés. La rencontre de l'Aicesis a été une occasion de débattre de cette problématique de l'emploi. D'ailleurs le thème principal était : «Quelles nouvelles problématiques et quel rôle pour la société civile organisée pour la promotion de l'emploi et l'intégration socioprofessionnelle des jeunes». Selon l'Aicesis, la crise a contribué à amplifier le chômage, pendant que celui des jeunes a tendance à exploser. «Les relations de causalité entre déficits publics, faible croissance, chômage endémique et conflits sociaux expliquent les difficultés des Etats à trouver des solutions de sortie de crise qui permettent de préserver la cohésion sociale. Ces perspectives ne peuvent s'accommoder de cures budgétaires drastiques qui ne font qu'aggraver les processus récessifs.» Pour cette association internationale, il s'agit par conséquent «de sortir de ces schémas aux multiples inhibitions et d'envisager de nouvelles approches plus ouvertes, plus compatibles avec les besoins des sociétés». Toujours selon cette organisation, à travers la crise de l'emploi «c'est tout le processus d'insertion socioprofessionnelle qui est perturbé en de nombreuses lignes de ruptures. L'emploi des jeunes subit les contrecoups de la flexibilisation et devient une variable d'ajustement face aux crises». Le chômage qui frappe les jeunes est relié d'abord «aux dysfonctionnements socioéducatifs et socioprofessionnels créant des difficultés d'insertion, à l'efficacité des politiques publiques dans leurs dimensions reliées à la prise en charge de l'emploi et dans leurs capacités à assurer les conditions d'une reproduction favorable à la lutte contre le chômage».
Consolider la croissance économique : une réponse à la crise de l'emploi Face à la crise de l'emploi, la communauté internationale tente de réagir de multiples façons à travers le renforcement du système de l'OIT (Organisation internationale du travail) pour l'emploi des jeunes pour créer un large front de défense de l'emploi. Le pacte mondial pour l'emploi adopté en juin 2009 propose une vaste gamme de mesures, faisant appel «à la communauté internationale et aux pays, de façon à mettre l'emploi et la protection sociale au centre des réponses à la crise, avec pour plateforme, l'agenda pour le travail décent dans ses différentes déclinaisons, particulièrement l'égalité entre hommes et femmes, l'égalité des chances et les libertés publiques». L'OIT a déjà mis en garde contre le traumatisme de toute une génération de jeunes travailleurs, confrontés à un dangereux mélange de chômage constamment élevé, d'inactivité et de travail précaire croissants dans les pays développés ainsi qu'à une multiplication du nombre de travailleurs pauvres dans les pays en développement. L'intégration socioprofessionnelle des jeunes renvoie au travail comme plateforme principale d'accomplissement des processus sociaux. Cette plateforme renferme de nombreuses valeurs. Les réponses les plus appropriées à la crise de l'emploi qui frappe les jeunes «renvoient invariablement à la consolidation de la croissance économique dont les vertus sont d'absorber une portion de la demande de travail de façon durable, de donner plus de flexibilité aux marchés du travail et d'installer les systèmes sociaux de répartition dans de meilleures dispositions à faire face aux nécessités de péréquation et de protection sociale. C'est une des pistes principales qu'emprunte une réflexion structurée autour du pacte mondial pour l'emploi et dans le cadre de laquelle les jeunes demandeurs d'emplois trouvent des conditions d'intégration moins volatiles». L'Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires (Aicesis) a fait quatre propositions dans son rapport annuel de 2013, qualifiées de «carré magique» à même de réguler l'emploi, à l'occasion de la tenue à Alger de sa 13e rencontre. Ces mêmes propositions consistent en l'égalité d'accès à l'emploi, l'adéquation formation-emploi, le rôle d'intermédiation de la société civile ainsi que la rénovation des politiques de gouvernement. Le même rapport de l'Aicesis recommande une nouvelle gouvernance des marchés de l'emploi à même d'impulser une nouvelle politique d'emploi devant consolider la cohésion sociale. Les nouveaux moyens de communication à travers la Toile et les réseaux sociaux permettent une meilleure circulation et fluidité de l'information dans le domaine de la recherche de nouvelles politiques d'emploi, ce qui permet à la société civile de contribuer à la stabilité et à la cohésion sociale, recommande encore le rapport du l'Aicesis.