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«Un outil légitime du financement de la politique de développement»
L'expert Lotfi Halfaoui affirme à propos de la création de la société publique d'investissement :
Publié dans La Tribune le 29 - 12 - 2008


Entretien réalisé par Salah Benreguia
La TRIBUNE : Une société publique d'investissement (SPI) verra le jour en cette fin du mois de janvier 2009. Quelle en est la motivation selon vous ?
Lotfi Halfaoui : Il me semble qu'il y a deux motivations majeures : la première est la disponibilité d'un excédent de liquidités exceptionnelles. A la fin de novembre, 138 milliards de dollars de réserves de changes, 4 200 milliards de DA, soit plus de 58 milliards de dollars pour le Fonds de régulation des recettes (FRR), 2 418 milliards de DA, soit plus de 33 milliards de dollars d'excès de liquidités des banques. Le taux d'épargne est passé de 40% en 2003, à 60% en 2008. Cette épargne est à 77% publique.
La deuxième motivation est l'ambitieux programme d'investissements structurels mené par le gouvernement. En plus de ces deux motivations, cela est également dû à une baisse de la dette publique interne ramenée à 700 milliards de dinars, autour de 10% du PIB. Elle représentait 15% du PIB à la fin de 2007 contre 32,6% en 1999 et un excédent commercial de 41,93 milliards de dollars à la fin de novembre 2008, contre 29,22 milliards de dollars en 2007. C'est ainsi que la création de cette société publique d'investissements apparaît comme l'outil légitime du financement de la politique de développement menée par le gouvernement.
Selon vous, quel sera le rôle de cet organisme ?
Le ministre des Finances a précisé les priorités : le financement de projets dans le secteur de la pétrochimie, les investissements structurants et des investissements dans des secteurs porteurs. La future société publique d'investissements prendra des parts de capital dans des entreprises publiques qui décident de l'ouvrir, et participera au financement direct pour la création de nouvelles entreprises ou de nouveaux projets. Les ressources financières que la SPI apportera seront toujours à des conditions préférentielles. La SPI aura à gérer cette manne financière pour participer au développement économique du pays en utilisant «à bon escient» les mécanismes de prêt : faible taux d'intérêt, rationalisation des procédures sous l'auspice d'un seul organisme, optimisation de la prise de décision.
Pensez-vous que la SPI aura un impact positif sur l'économie ?
Oui, la SPI aura un impact positif sur l'économie. J'ai noté, lors de la dernière sortie médiatique de M. Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, que les répercussions de la crise financière internationale se traduisent par une réduction du rendement sur le placement de nos réserves de changes. En conséquence : des taux d'intérêts bas sur les marchés internationaux, les banques algériennes font d'importants profits et disposent de formidables liquidités financières, à même de supporter de lourds investissements dans des secteurs porteurs, même si elles rechignent dans le financement de microprojets. Donc, nous ne pouvons que saluer l'initiative de création de la SPI pour éviter dorénavant que nos grands projets de développement soient pénalisés par des taux d'intérêts bancaires excessifs mettant à mal leur rentabilité économique et, surtout, une mobilisation très rapide des capacités financières. (Nous avons vu les difficultés de réunir les banques publiques autour des financements de projets pétrochimiques). Par ailleurs, les banques commerciales sont peu enclines à financer les projets d'investissement, mais elles doivent être sommées d'accompagner les projets de moindre ampleur des TPE et PME, créateurs d'emplois et de richesses de proximité, compte tenu de la disponibilité des mécanismes de garanties étatiques. De ce fait, cela les obligerait à éponger cet excédent de liquidités et servir plus le développement économique du pays.
La crise économique mondiale incite à la prudence et au ralentissement des investissements. Est-il opportun de créer maintenant cette société publique d'investissements ?
Les flux de ressources financières varient de façon cyclique alternant excédent et déficit financier et, corrélativement, investissement et désinvestissement. Notre pays a un excédent financier exceptionnel, et en a profité pour se désendetter. Il est bien au contraire intéressant d'investir maintenant pour être plus fort à la sortie de la crise. Il est à noter que les besoins en infrastructures croissent infiniment et appellent des ressources financières toujours plus importantes. Les chantiers du développement touchent tous les secteurs de la vie sociale, les travaux publics, l'habitat, la santé… La difficulté réside encore dans la capacité de notre économie à créer des richesses, de répondre aux besoins du marché local, de recruter encore et encore, et de nos systèmes financiers à drainer l'épargne locale vers les projets créateurs de valeurs.
Pensez-vous que cette SPI sera le prélude à une vision globale du développement de notre économie ?
Je le souhaite vivement. Les interventions publiques susceptibles d'améliorer le niveau des investissements sont de plusieurs ordres. L'assainissement de l'environnement des affaires, l'élargissement des avantages organisationnels (foncier, système financier, logistiques, stabilité juridique) pour conjurer l'étroitesse du marché interne, qui freine l'investissement direct étranger, et, enfin, l'aménagement de cadres fiscaux incitatifs et attractifs pour l'investissement. Notre économie a besoin d'une feuille de route qui puisse structurer nos vecteurs de développement, identifier et hiérarchiser nos priorités en investissements productifs seuls garants d'une pérennité. Les besoins en investissements sont énormes dans notre pays et nos opérateurs ont besoin de plus d'engagements de la part de notre gouvernement pour transformer cette épargne colossale dormante en un «plan Marshall» à même de réindustrialiser notre économie. L'exemple des entreprises de travaux publics locales qui ont su relever le défi de la qualité des travaux pour peu que l'on assainisse objectivement les règles du marché. Recherchons les compétences. Nous vivons une période exceptionnelle où il nous faudra associer notre diaspora, cadres diplômés, jeunes et moins jeunes, installés à l'étranger pétris de qualités qui ne désirent qu'une chose : servir leur pays.
En somme, je suis de ceux qui plaident pour l'encouragement de toute initiative bancaire permettant de dédier un flux financier pour des investissements productifs au lieu et place d'activités commerciales, souvent spéculatives, et de ceux qui encouragent la complémentarité de l'investissement public et privé dans la croissance économique, sans complaisance. Enfin, j'insiste sur le maintien de l'investissement public à un niveau assurant la croissance économique de demain.


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