Matmour pense que la meilleure manière d'oublier cette élimination amère est de battre le Nigeria pour terminer sur le podium. A l'instar de tous ses coéquipiers, Karim Matmour était déçu par la défaite face à l'Egypte, mais il a su garder suffisamment de lucidité pour rappeler aux supporters de l'Equipe nationale que l'Algérie a réussi à se hisser jusqu'en demi-finale. Une prouesse qui remonte à 20 ans. Matmour pense que la meilleure manière d'oublier cette élimination amère est de battre le Nigeria pour terminer sur le podium. * Karim, à part l'arbitrage, qu'est-ce qui n'a pas marché face à l'Egypte ? Vous savez très bien qu'un match de cette importance se joue sur des détails. L'arbitre a sifflé un penalty imaginaire et nous a expulsé notre défenseur. Malgré cela, on n'a rien dit et a continué à jouer. A dix contre onze, on est revenus petit à petit, on leur a mis une telle pression qu'ils n'arrivaient plus à ressortir de leur camp. Et c'est là, coup du sort, que Belhadj est expulsé. On avait beau être motivés, mais avec deux joueurs en moins, il était difficile de forcer le destin. Les Egyptiens l'ont compris et ont essayé de nous faire courir. A neuf, les erreurs d'arbitrage continuaient et après l'expulsion de Chaouchi, il n'y avait plus de match. C'est frustrant de ne rien pouvoir faire sur le terrain. * Mais une demi-finale de Coupe d'Afrique, après deux absences consécutives, ce n'est pas un mauvais résultat quand même ? C'est vrai qu'on ne peut pas cracher sur une demi-finale de Coupe d'Afrique, car cela fait 20 ans que l'Algérie n'a pas atteint ce stade de la compétition. Mais sincèrement, il y avait de la place pour une qualification en finale. On voulait vraiment aller en finale, car on sentait qu'on en avait les moyens et le potentiel pour. Vous savez, nous sommes des compétiteurs et sur le terrain, nous voulons toujours gagner. Disons que le bilan de cette Coupe d'Afrique est plus ou moins satisfaisant, la majorité des joueurs sont jeunes et on aura l'occasion de nous rattraper en 2012. * Qu'est-ce que cela vous fait d'apprendre qu'en Algérie, des supporters sont sortis dans la rue malgré la lourde défaite ? C'est vrai que ça met du baume au cœur. Cela prouve que les supporters de l'Algérie ont compris ce qui s'est passé sur le terrain et savent très bien qu'on a tout donné et que l'arbitre en a décidé autrement. * Comment ça s'est passé avec les joueurs égyptiens sur le terrain ? C'était un match dur et on ne se pardonnait rien. Il y a eu par moments de la provocation de la part des Egyptiens, mais personnellement je n'ai pas voulu leur répondre, car je considère que ça fait aussi partie du jeu. * A part l'arbitre, ne pensez-vous pas que vous n'avez pas été aussi tranchants que face à la Côte d'Ivoire ? Tout à fait, et cela s'explique par le fait qu'on manquait de jus. Vous savez, il est très difficile de refaire un match aussi intense face à la meilleure équipe d'Afrique du moment en quelques jours. Ce n'est pas la motivation qui nous manquait, mais physiquement, on n'en pouvait plus. A 10, à 9 puis à 8, c'était encore plus dur. * Vous avez joué cinq matchs intenses depuis le début de la compétition. Allez-vous demander au coach de vous laisser au repos face au Nigeria ? Avec tous les suspendus qu'on a, je ne sais même pas si le coach va pouvoir réunir les onze titulaires (rires). Donc, je ne vais pas lui compliquer davantage la situation en demandant d'être ménagé. Si M. Saâdane aura besoin de moi, je serai là car nous avons envie de terminer sur le podium en battant le Nigeria. Ce match est très important pour nous, en prévision de la Coupe du monde. * Aller en Coupe du monde peut-il effacer une défaite aussi sévère ? Ça atténue un peu la douleur, mais on ne peut pas effacer une défaite comme ça, surtout pour nous qui sommes des compétiteurs. Ça fait mal de perdre dans des conditions pareilles et par un tel score. Aujourd'hui, même le Brésil n'aurait pas pu gagner face à l'Egypte. * Pensez-vous déjà à l'Afrique du Sud ? Non, pas encore. Chaque chose en son temps. Maintenant, on jouera la petite finale pour ensuite penser à se reposer un peu. Après, on verra bien. M. S.
