C'est un Haris Belkebla dépité et toujours sous le coup de la déception qu'on a pu interroger hier après son retour sur Paris à la suite de son exclusion du groupe par Djamel Belmadi en raison de la vidéo compromettante qui s'est propagée sur le net mardi dernier. Le joueur de Brest a de nouveau tenu à présenter ses excuses au peuple algérien, assurant que sa mise à l'écart était justifiée et qu'il en assumait les conséquences. Il espère désormais que les Algériens vont lui pardonner afin qu'il puisse aller de l'avant et oublier rapidement cette éprouvante histoire. Entretien : Dans quel état d'esprit vous vous trouvez après tout ce qui s'est passé dernièrement ? Ça pourrait aller mieux, mais bon, ça m'a fait aussi du bien de rentrer chez moi et passer du temps en compagnie de ma famille, les amis et mon entourage qui m'ont beaucoup soutenu. Maintenant, il faut que j'avance et c'est tout. Ce qui est fait est fait. On imagine que vous êtes déçu de la tournure qu'a prise cette histoire… Oui, bien sûr. Je suis extrêmement déçu. J'ai conscience que j'ai déçu pas mal de personnes que ce soit le peuple algérien, ma famille, mon entourage, toutes les personnes qui croyaient en moi et qui étaient fiers que je participe à cette Coupe d'Afrique. Comme je l'ai dit, j'ai fait une erreur, j'ai assumé, j'ai présenté mes excuses au peuple algérien. J'espère qu'il me comprendra et qu'il acceptera mes excuses. Pouvez-vous nous raconter le déroulement de cette vidéo ? Je n'ai pas grand-chose à ajouter. Je pense que tout le monde est au courant et a vu la vidéo. Il y a juste mon ami (Oukidja, ndlr) qui était en train de jouer un jeu en ligne, je ne savais pas que c'était en direct et voilà, j'ai des erreurs qu'on a pu voir. Comprenez-vous l'indignation des Algériens ? Oui, bien sûr, je comprends totalement. C'est logique. Comme je l'ai dit, c'est une erreur que j'ai faite et je l'assume totalement. Maintenant, il va falloir avancer. C'est passé et j'espère que tout le monde saura accepter mes excuses. Qu'avez-vous à leur dire aujourd'hui ? J'espère que le peuple va comprendre ma déception parce qu'avant tout, c'est une grosse déception pour moi. Ça me tenait à cœur de participer à cette CAN, de rendre fier tout le peuple algérien et même ma famille. Je le répète, c'est une grosse déception pour moi et je tiens une nouvelle fois à m'excuser auprès de toutes les personnes que j'ai déçues. Le coach national a procédé à votre exclusion immédiate du groupe. Comprenez-vous cette décision radicale ? Oui, c'est une décision logique. J'ai failli à ma mission. Quand on porte le maillot d'Algérie sur soi, on n'a pas le droit à ce genre d'écart de conduite. J'ai compris tout de suite la décision du coach national et celle de la fédération, il n'y a pas de souci sur ça. Comment vous a-t-on informé de la décision ? Après le match face au Burundi, on a eu un rassemblement avec les joueurs qui m'ont beaucoup soutenu et ensuite, il y a le coach qui m'a parlé. Il m'a annoncé que je ne pouvais pas rester dans le groupe et voilà. Vos coéquipiers, qu'est-ce qu'ils ont pensé de tout ça ? Ben, au début, ils étaient un peu choqués. Ils étaient perturbés mais rapidement, ils ont tous été solidaires avec moi en venant me voir pour me réconforter. Sur ça, je n'ai rien à dire, je les remercie encore aujourd'hui parce que sans eux, ça aurait été encore plus dur pour moi. Ils m'ont beaucoup aidé dans cette épreuve. Je pense à tous les anciens et même les jeunes. Tout le groupe a vraiment été top avec moi. Ils sont allés aussi voir le coach pour discuter avec lui. Franchement, je ne les remercierai jamais assez. Comment votre entourage a reçu la nouvelle ? Ils ont vu comme tout le monde sur les réseaux sociaux et les rapports qui ont été publiés, c'est tout. Votre histoire a été reprise par beaucoup de médias dans le monde, cela vous a-t-il affecté ? Oui, bien sûr que ça m'a affecté. C'est sûr que j'aurais préféré voir ma tête partout pour d'autres raisons. Ça aurait mieux que ça soit sportivement, mais voilà que c'est pour quelque chose de pas très bien. Forcément, tout ça m'a beaucoup affecté, mais pas que moi. Même au niveau de ma famille, ça été dur. Ce n'est pas les valeurs qui me représentent et celles que ma famille m'a inculquées depuis mon enfance.
