Darfalou : « J'espère avoir la chance de prouver en sélection » « On doit battre la Zambie et le Botswana pour préserver notre statut en Afrique » « Zerrouki est un jeune espoir qui impressionne à Twente, il peut apporter à la sélection » « C'était dur pour moi de rester sur le banc mais ma patience a fini par payer » « Zaghdoud est l'homme de la situation, il a les compétences pour mener l'USMA à bon port »
Dans cet entretien exclusif qu'il accorde au Buteur l'attaquant de Vitesse Arnhem, Oussama Darfalou, revient sur sa grosse performance sortie lors du dernier match remporté contre Utrecht où il avait marqué un doublé et délivré une passe décisive. Elu joueur de la 26e journée de l'Eredivisie, Oussama n'a qu'une seule envie : prouver en sélection qu'il est capable de concurrencer les meilleurs. Darfalou nous parle aussi de la nouvelle recrue des Verts Rami Zerrouki qui évolue à Twente FC. Deux buts plus une passe décisive, élu homme du match et meilleur joueur de la semaine, un mot sur ce retour fulgurant d'Oussama ? Hamdoulillah, après une difficile période où je me contentais de quelques apparitions, mon retour comme titulaire s'est très bien passé. Le coach m'a de nouveau titularisé et j'ai pu signer une grosse performance avec un doublé et une passe décisive dans un succès qui nous permet de consolider notre place sur le podium. C'est un mental d'acier celui que vous avez montré, surtout que vous avez été marginalisé durant plusieurs matchs... Effectivement, mentalement, ce n'était pas facile de rester sur le banc surtout que j'avais très bien commencé la saison mais je suis resté concentré et déterminé. Je n'ai pas perdu espoir de revenir. Je suis resté professionnel, solide et costaud dans ma tête. J'ai attendu ma chance et j'ai su comment la saisir. Pourtant vous avez été le meilleur buteur de votre équipe lors de la phase aller... C'est vrai, j'ai très bien commencé la saison et ma mise à l'écart ne m'a pas servi, à vrai dire. Après il y a eu des choses qui se sont passées et je ne peux pas m'étaler sur cette période car ça reste interne. Le plus important est que j'ai continué à travailler un peu plus que les autres même et Hamdoulillah mes efforts ont fini par payer puisque j'ai bien saisi ma chance. Avez-vous parlé avec le coach ? Le coach avait fait des choix et je ne pouvais pas les contester. Je devais prendre mon mal en patience et répondre sur le terrain. Je n'avais rien à lui parler, ma seule réponse, c'était de travailler, faire le dos rond et prouver sur le terrain. Même en m'offrant uniquement 5 ou 10 minutes, je faisais mon travail en suivant ses consignes et tout le monde reconnait ma valeur sur le terrain. Cela ne vous a pas affecté ? Mentalement, c'est dur mais en tant qu'Algérien, j'ai vécu pire lorsque j'étais en Algérie, donc ce n'est pas ces entraves qui vont freiner ma carrière ici au Pays-Bas. C'était même une motivation pour moi afin de travailler plus et performer encore plus Inch'Allah à l'avenir. 25 matchs, 13 titularisations, 8 buts et 2 passes décisives, c'est votre objectif en début de saison ou vous visiez plus ? A vrai dire, je pouvais faire mieux avec plus de confiance et de présence sur le terrain. Sans vouloir contester le choix du coach, je suis quelqu'un qui ne se fait pas de limites. En 13 matchs comme titulaire, j'ai prouvé que je pouvais être décisif. Sinon, lors de mes brèves apparitions, c'était dur pour d'être efficace car je faisais mes entrées en jeu dans des conditions de rencontres souvent difficiles, chose qui rend mes performances très dures à réaliser. Mais aux Pays-Bas, on évoque vos performances avec beaucoup d'éloges... Après, je pense que mes statistiques à la phase aller étaient nettement supérieures. J'étais le meilleur dans mon club mais après je n'ai pas eu la chance de les améliorer, j'ai 1100 minutes de présence sur le terrain alors que mes concurrents possèdent plus de 1600 minutes. Malgré cela, je suis arrivé à faire mieux que plusieurs d'entre eux en matière de statistiques. Tout le monde le sait mais, c'est le choix du coach, on ne le conteste pas, l'essentiel est que l'équipe gagne. Un retour au top au bon moment qui coïncide avec le stage du mois de mars, cela vous soulage aussi, non ? Ah oui, c'est certain. C'est une grande motivation. Vous savez lorsque je ne joue pas, je pense souvent à la sélection. Comme vous devriez, le savoir, je n'ai pas été chanceux lors des deux derniers stages, le coach Belmadi m'avait montré sa confiance en faisant appel à moi mais les petits bobos ont fait que je rate deux rassemblements. J'espère Inch'Allah être de la liste définitive et pouvoir enfin avoir une bonne chance de prouver et me montrer à la hauteur de la confiance du sélectionneur Djamel Belmadi. C'est mon objectif maintenant. C'est un grand honneur aussi. Deux matchs vous attendent contre la Zambie à Lusaka et le Botswana à Blida, comment vous les appréhendez ? Ce sont deux matchs importants. En plus de bien préparer les rencontres du mois de juin, on a l'ambition en tant que champions d'Afrique de rester invincibles et garder cette dynamique de succès enclenchée depuis presque trois ans maintenant. On doit préserver notre statut et honorer le peuple algérien en tentant définir les éliminatoires sans défaite. Oussama, il y a un joueur que le public algérien découvre et qu'on annonce comme l'un des renforts de ce mois de mars, il s'agit de Zerrouki qui évolue à Twente, un mot sur ce jeune espoir ? Je ne le connais pas personnellement mais j'ai entendu parler comme vous dans la presse de son probable renfort. Une chose est sûre, c'est un joueur pétri de qualités qui fait parler de lui ici aux Pays-Bas. C'est un jeune espoir formé à l'Ajax Amsterdam qui réalise de superbes performances. J'ai joué contre lui en championnat, c'est une pépite qui peut vraiment apporter à la sélection nationale. Je lui souhaite beaucoup de succès. Après comme Belmadi le dit toujours, bienvenu à tout joueur qui possède le S12. Ça fait plaisir aussi de voir tant de jeunes talents vouloir endosser le maillot de l'Algérie. C'est la preuve qu'on n'est pas une petite nation. Votre ancien entraineur à l'USM Alger espoirs, Mounir Zaghdoud, est de retour à la barre technique des Rouge et Noir et commence par une large victoire. Un commentaire ? En plus d'être mon ancien entraineur, Mounir était notre grand frère à tous. Maintenant, eu égard de la situation que traverse mon ancien club, Zaghdoud est l'homme de la situation. Il connait bien la maison, c'est un travailleur. Mounir a passé dix ans dans cette équipe comme capitaine, il est donc très respecté. Avant de finir, vous le voyez réussir ? C'est sûr. Je parle là de mon ex-coach. A mon avis, le problème à l'USMA est mental. Les joueurs ont besoin de confiance pour se libérer et Zaghdoud dans ce domaine est excellent. Il sait comment débloquer les situations difficiles. C'est un manager qui est très proche de ses joueurs. Il aide ses poulains, il est toujours là pour eux, et cela arrive à créer une motivation de plus dans la tête des joueurs à se donner à fond sur le terrain. Je lui souhaite beaucoup de succès. Entretien réalisé par Moumen Ait Kaci Ali
