Il n'a pas assisté au dîner d'avant-hier Djediat : « Il se peut que je ne rejoue plus cette saison » Le dîner organisé en l'honneur des joueurs avant-hier au stade Omar-Hammadi, a été l'occasion pour toute la famille usmiste de se solidariser autour de l'équipe qui venait de vivre une journée cauchemardesque à Saïda, qu'elle n'est pas près d'oublier de sitôt. A l'exception de Laïfaoui, tous les joueurs étaient présents, y compris les blessés. Les différents encadrements de l'équipe étaient également tous là, en plus de quelques supporters proches du club et de quelques personnalités qui ont accompagné le président Ali Haddad à l'occasion. Tout le monde était là, sauf une personne, dont l'absence n'est pas passée inaperçue. Il s'agit de l'entraîneur Meziane Ighil. Ce dernier était pourtant sur place et avait dirigé le plus normalement du monde la séance d'entraînement de l'après-midi. Mais juste après avoir pris sa douche, il a quitté directement le stade alors que Haddad était déjà arrivé. Les deux hommes ne se sont pas croisés. Le président de l'USMA était à l'étage, dans les bureaux de l'administration, lorsque le coach usmiste avait quitté les lieux. Ighil a-t-il un empêchement aussi urgent au point de ne pas saluer son président et de s'excuser auprès de lui de ne pouvoir assister au dîner ? Peut-être, mais une source proche du club nous a confié que le courant ne passerait plus entre les deux hommes ces temps-ci, sans nous en donner les raisons. ----------------------------------- Haddad : «Le général Hamel a promis de sanctionner les responsables des incidents» En marge de sa visite à Abdelkader Laïfaoui mercredi passé à l'hôpital Mustapha-Pacha, le président Ali Haddad s'est adressé aux nombreux journalistes présents sur les lieux et est revenu sur les douloureux évènements qui se sont produits samedi dernier à Saïda. Le premier responsable des Rouge et Noir, comme nous l'avons indiqué hier, a menacé de se retirer du monde du football si les instances qui le gèrent ne prennent pas des mesures pour bannir la violence de nos stades. A ce sujet, et après tout ce qu'a vécu son équipe à Saïda, Ali Haddad nous a fait savoir qu'il a discuté avec le général Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale. «Je remercie beaucoup le général Hamel qui a accepté de nous recevoir pour discuter avec lui de ce qu'a enduré notre équipe à Saïda. Il a été très attentif et nous a promis qu'il allait prendre ce dossier en charge et sanctionner sévèrement les responsables de ces incidents», a-t-il confié. ----------------------------------- A cause du derby MCA-USMA Vers le report de la 26e journée Jusqu'à hier, et à la suite du refus de l'USMA et du MCA de jouer le derby au 20-Août, la Ligue de football professionnel (LFP) n'a pas réagi et n'a donné aucune autre information à ce sujet. Ce silence de la ligue perturbe le programme des entraînements des Rouge et Noir qui sont dans le flou. Le staff technique de l'USMA veut être fixé afin d'établir son programme en fonction de ce match, il ne sait même pas combien de jours de repos il doit accorder à ses joueurs. Pendant ce temps-là, aucune décision officielle n'a été prise par la ligue, mais selon des indiscrétions, l'on se dirige droit vers le report de la 26e journée de Ligue 1 prévue le 28 avril. Etant donné qu'il est impossible de programmer le derby au 5-Juillet, 48 heures avant la finale de la Coupe d'Algérie qui est prévue le 1er mai, en plus du report du match ASK-ASO, cette 26e journée risque d'être amputée de deux rencontres, dont l'enjeu concerne le haut comme le bas du classement. Et puisque la ligue avait annoncé que tous les matchs des cinq dernières journées du championnat allaient avoir lieu le même jour et à la même heure, elle ne pouvait pas se permettre de faire jouer la journée en question sans deux matchs aussi importants. D'autant que cet éventuel report des deux rencontres en question avait commencé à faire jaser, notamment chez tous les clubs concernés par l'enjeu en cette fin de saison. La Ligue aurait donc décidé de reporter carrément la journée en apportant des modifications au nouveau calendrier qu'elle vient d'établir pour la fin de saison. Ainsi, apprend-on, la 26e journée, prévue le 28 avril, devrait être décalée au 5 mai, la date prévue initialement pour la 27e journée. La 27e journée prendrait la place de la 28e, et ainsi de suite, jusqu'à la 30e journée qui sera décalée de quelques jours. En plus clair, le championnat de Ligue 1, qui devait prendre fin le 19 mai, devrait se prolonger très probablement jusqu'au mardi 22 mai. ------------------------------- Ferhat remercie les supporters Zineddine Ferhat, qui a miraculeusement échappé au lynchage des supporters saïdis, a voulu rendre hommage aux supporters de l'USMA vers lesquels il s'est faufilé lui et d'autres joueurs, à l'image de Khoualed, Benaldjia, Meftah et autre Meklouche. «Je ne pourrais oublier ce qui nous est arrivé, c'était un vrai cauchemar, il fallait le vivre pour s'en rendre compte. Je ne pensais pas qu'un simple match de football pouvait dégénérer de cette façon. J'espère ne plus revivre ça. Je tiens toutefois à remercier nos supporters qui nous ont sauvé la vie, ils nous ont protégés. Heureusement qu'on a pu atteindre la tribune où ils étaient, sinon on nous aurait lynchés», a-t-il tenu à préciser, ne manquant pas de remercier les supporters des Rouge et Noir qui ont fait le déplacement à Saïda. ------------------------------- Bouchema, Chafaï et Maïga reprennent Après Zemmamouche et Meftah, c'était hier au tour de trois autres joueurs de reprendre l'entraînement. Il s'agit de Nassim Bouchema, Farouk Chafaï et Abdoulay Maïga. Les trois joueurs ont été toutefois soumis à un programme spécifique. ------------------------------- Maïga s'est entraîné avec une attelle à la main Même s'il n'a pas encore ôté son attelle à la main, Maïga a tout de même repris courageusement les entraînements. Le Malien nous avait déclaré avant-hier que dans les conditions où se trouve son équipe, il doit faire des sacrifices et s'entraîner, malgré sa blessure à la main. ------------------------------- Djediat : « Il se peut que je ne rejoue plus cette saison » C'est la première fois que Lamouri Djediat s'exprime depuis l'agression des joueurs de l'USMA à Saïda. Le milieu de terrain des Rouge et Noir dit qu'il a connu la peur de sa vie et qu'il ne l'a eue sauve que grâce à Dieu. Concernant son retour à la compétition, le joueur ne peut pas se prononcer avant lundi prochain. Où en est votre état de santé ? Je vais beaucoup mieux, l'état de ma blessure s'est amélioré, mais quand je vois mon ami Laïfaoui, je n'ose pas parler de ma blessure malgré les douleurs que je ressens encore. Le pauvre, il a failli perdre la vie. J'espère qu'il s'en remettra le plus vite possible et qu'il retrouvera sa famille et ses enfants. Comment avez-vous vécu ce qui s'est passé ? Il était clair que par rapport à toutes les conditions qui ont entouré cette rencontre, que l'issue du match allait connaître des dérives, surtout si Saïda ne gagnerait pas. Tout était prémédité et soigneusement organisé. Ce qui est curieux, c'est qu'ils nous ont demandé les licences des joueurs avant même qu'on ne rentre au stade. Je n'ai jamais vu cela de toute ma carrière, même en Afrique où on dit qu'on exerce toute forme de pression sur les équipes adverses. Il n'y avait pas assez de sécurité à notre arrivée, et je crois qu'après les témoignages de tous les joueurs et de tous les dirigeants, vous avez su tout ce qui s'est passé. Quand un joueur voit toute cette ambiance électrique et réalise qu'il n'est pas en sécurité, ne pense-t-il pas à perdre le match au lieu de perdre la vie ? Il n'y a pas un seul joueur qui vous dira qu'on n'a pas joué avec la peur au ventre. On a voulu oublier tout ça et nous concentrer sur le match, mais quand tu vois tout ce qui se passe autour de toi, toutes les menaces, tout ce que nous avons enduré avant le début de la rencontre et à la mi-temps, il est impossible de ne pas avoir peur. Ce qui nous a un peu encouragés, c'est notre entraîneur qui nous a demandé de jouer et de ne pas revenir en arrière et de supporter toute cette pression. Mais ni lui ni nous n'avons imaginé que la situation allait connaître de tels débordements. On savait qu'on allait vivre une grosse pression et qu'il allait y avoir quelques dépassements, comme cela arrive de temps à autre un peu partout, mais d'aussi graves incidents, personne ne s'y attendait. Vous n'avez pas imaginé qu'on allait vous attaquer avec des armes blanches, c'est cela ? Oui, on pensait qu'on allait être intimidé comme nous l'avions été à notre arrivée ou à la mi-temps. Des coups de poing par là, des coups de pied par ci, des crachats, des menaces, on s'est habitué à cela. Mais voir toute une foule qui vous court après en brandissant des couteaux, des épées et des barres de fer, avec l'intention d'en finir avec vous, franchement, je ne pense pas que quelqu'un en Algérie aurait imaginé que ça allait arriver un jour. La preuve, Laïfaoui, Bouchema et Charchar ont failli y passer. Comment avez-vous échappé à ce que l'on ose qualifier de mort certaine ? Oui, nous avons échappé à la mort, et c'est grâce à Dieu, et uniquement à Dieu. Aucun joueur ne peut se targuer d'avoir eu recours à des prouesses ou à son courage pour s'en sortir. Devant une foule aussi déchaînée et armée jusqu'aux dents, nous nous sommes tous remis à Dieu, c'est Lui seul qui pouvait nous protéger. Comme on dit, notre heure n'était pas encore venue, c'est tout. Quel commentaire faites-vous sur les sanctions prononcées par la commission de discipline ? Je ne les ai pas trouvées sévères par rapport à ce qui s'est passé. J'espère toutefois, que nous serons les dernières victimes des violences dans les stades et que cela ne se reproduira plus. Quand est-ce que vous pourrez reprendre la compétition ? Je ne sais pas encore, mais le championnat est à l'arrêt en ce moment, on verra après. Combien de jours de convalescence vous a-t-on accordés ? Dix jours, et je dois passer un contrôle lundi prochain. Ce n'est qu'après qu'on sera fixé sur la gravité de la blessure. Au début, on m'a fait savoir que ce n'était pas très grave. Mais le médecin m'a dit que s'il s'avère qu'il y a fracture, il me faudrait remettre le plâtre pour une durée de trois mois. Donc, la saison pourrait être terminée pour moi. L'éventuel report du derby pourrait donc vous arranger dans le cas où vous reviendrez à la compétition, non ? Oui, bien sûr, mais si ma blessure est plus grave que ça, je ne jouerai plus aucun match, ce que je ne souhaite pas.
