Lefkir : «Je n'ai pas été convié à la réunion et je ne sais pour quelle raison» Rien ne va plus au CRB. Un président démissionnaire, des joueurs grévistes, une équipe sans entraîneur, des résultats en régression, une rue qui gronde et pas de solution à l'horizon. Bref, c'est la crise. Et comme nous l'indiquions hier, la réunion d'urgence qui devait regrouper les membres de la famille belouizdadie, dont les dirigeants actuels, a bel et et bien eu lieu avant-hier soir. Il était surtout question durant cette réunion de dissuader Azzedine Gana de démissionner et d'appeler les joueurs à renoncer à leur grève qu'ils ont entamée, hier, sans oublier la préparation du prochain déplacement à Sétif pour éviter un éventuel forfait. Djaâdi, Bessa et Belaïd présents, Lefkir absent Parmi ceux qui ont assisté à ladite réunion, il y a Adlane Djaâdi qui a été le premier à répondre présent, compte tenu de la situation dans laquelle se trouve le CRB, et qui envisage même de revenir aux affaires du club en tant qu'investisseur. Il y avait aussi Karim Chetouf, le candidat à la présidence du CSA/CRB, le président actuel du club amateur, Mohamed Belaïd, Djamel Bessa, un des fournisseurs du Chabab ainsi que d'autres personnes proches de la direction. Nous avons noté, toutefois, l'absence de Mohamed Lefkir qui n'a pas été convié. Ils ont demandé à Gana de revenir sur sa décision Le premier point qui a été débattu durant cette réunion d'urgence, c'est la démission de Azzedine Gana. C'est ce dernier qui a pris le premier la parole pour rappeler qu'il est démissionnaire de son poste et que sa décision est irrévocable. Il s'est dit très affecté après tout ce qu'il a dû vivre le week-end dernier et que, pour lui, il était inadmissible que les supporters oublient si vite tout ce qu'il a apporté au club pour le traiter de cette manière. Les membres présents se sont montrés solidaires avec lui et compréhensifs, et lui ont même fait savoir qu'ils auraient agi de la même manière s'ils avaient été à sa place, mais ils lui ont fait savoir que ce n'est pas la meilleure solution pour autant. Djaâdi, Bessa et les autres ont demandé, en effet, à Gana de réfléchir et de revenir sur sa décision car, pour eux, ce n'est guère le moment de laisser tomber le club qui besoin de tout le monde. Ils lui ont demandé de patienter au moins jusqu'à la prochaine réunion du conseil d'administration qui devra prendre les décisions qu'il faut. La crise financière et la question de l'entraîneur : les priorités Le deuxième point qui a été abordé est celui qui est derrière toute cette crise : le problème financier. C'est ce qui a poussé, d'ailleurs, les joueurs à entamer une grève à partir d'hier alors que l'équipe s'apprête à livrer un match important ce week-end face à l'ESS. C'est ce qui a fait dire à tout le monde qu'il faut coûte que coûte trouver des solutions d'urgence pour régler ce problème afin de convaincre les joueurs de revenir et de préparer ce déplacement de Sétif. L'autre point, non moins important, c'est la question de l'entraîneur dont le poste est toujours vacant après le départ d'Arena et le refus d'Amrani de prendre l'équipe en main après ce qu'il a vécu lui aussi samedi passé au 20-Août, d'autant que Bouhial vient de jeter l'éponge à son tour et que Boudjalti refuse d'entraîner seul l'équipe. Les membres présents ont évoqué, d'ailleurs, quelques noms susceptibles d'entraîner le Chabab. Les sages ont demandé aux joueurs de reprendre les entraînements Les sages, si on peut les appeler comme ça, ont effectivement appelé les joueurs pour leur faire savoir que la séance du lundi, celle que les camarades de Mekhout allaient boycotter, a été annulée et que la reprise est prévue pour aujourd'hui mardi, tout en leur demandant de se présenter à l'entraînement pour préparer le match de l'ESS en attendant de trouver des solutions à leurs problèmes. On craint, en effet, qu'un autre scandale ne frappe le club de Laâqiba si jamais l'équipe déclarerait forfait contre l'Entente. Ils ont chargé Djamel Haddouche de préparer le déplacement de Sétif Ce n'est pas vraiment évident que le Chabab puisse se déplacer à Sétif avec des joueurs qui ont entamé une grève et un président qui a décidé de geler toutes ses activités. Qui payera les billets et l'hôtel ? C'est un véritable souci auquel les membres présents à la réunion ont essayé, depuis hier, de trouver des solutions. Ils ont, d'abord, demandé au secrétaire général du club, Djamel Haddouche, de préparer ce voyage pour ne pas perdre de temps, en réservant les billets d'avion et l'hôtel. Entre-temps, ils devaient convaincre les joueurs à reprendre les entraînements. Une mission très délicate qui n'est pas si évidente. ------- Les joueurs veulent du concret Ayant entamé, hier, une grève en séchant la séance, même si les responsables du club ont trouvé la parade de reporter la séance de la reprise à aujourd'hui, les joueurs ne comptent pas revenir si on ne leur propose pas du concret. Ils ont en marre des promesses non tenues et cela date de l'intersaison. Les dirigeants réunis, avant-hier soir, savent que les joueurs sont cette fois-ci décidés à aller jusqu'au bout et qu'il sera difficile de leur faire changer d'avis. Ils savent aussi que le temps ne joue pas en leur faveur. La prime de la victoire contre la JSK va-t-elle suffire ? La décision qui a été prise est de payer aux joueurs, dans un premier temps, la prime de la victoire contre la JSK que Gana leur avait promise. La question est de savoir si les joueurs vont accepter ou non. Ils n'ont pas décidé de faire grève rien que pour encaisser cette prime quand même. Benzekri et Bouali, les deux nouvelles options Lors de la réunion d'avant-hier, et lorsqu'on a débattu de la question de l'entraîneur, des noms ont été proposés. Une source sûre nous a confié que parmi les pistes les plus sérieuses, il y a celles de Nour Benzekri et de Fouad Bouali. On ignore cependant, si ces deux techniciens ont été contactés ou non. Surpris par ses déclarations Gana : «Je garde toujours le SMS de l'agent de Geiger» Azzedine Gana était très remonté vis-à-vis d'Alain Geiger qui a déclaré qu'il n'a jamais été contacté par le CRB ni par son président alors que le premier responsable belouizdadi avait indiqué qu'il était en négociation avec l'entraîneur suisse dont les exigences financières avait été, selon Gana, jugées exagérées. «Je ne comprends pas les déclarations de Geiger. C'est vrai ; je n'ai pas discuté avec lui, mais je l'ai fait avec son manager. Et je garde toujours le SMS de son agent Bougherra», nous avait-il déclaré. Par ailleurs, Gana a fait savoir qu'il a mandaté à son vice-président, Belaïd, pour gérer les affaires du club jusqu'à la réunion du conseil d'administration. Lefkir : «Je n'ai pas été convié à la réunion et je ne sais pour quelle raison» Mohamed Lefkir n'a pas accepté le fait de n'avoir pas été convié à la réunion d'avant-hier et n'arrive pas à comprendre pour quelle raison on ne lui a pas fait appel. «Je n'ai pas été convié à cette réunion et je ne comprends pas pour quelle raison. Je ne suis ni contre X ni contre Y. Ce qui m'intéresse, c'est l'intérêt du club. Si j'ai décidé de revenir, c'est pour aider le CRB. Le club a besoin de tout le monde pour sortir de cette crise et je n'ai pas encore compris pourquoi on ne m'a pas invité à cette réunion pour essayer de trouver des solutions ensemble», s'est-il demandé hier. «Je propose un référendum pour mon retour» Par ailleurs, et s'agissant son éventuel retour aux affaires du club, Mohamed Lefkir nous a confié qu'il va proposer au conseil d'administration, qui se réunira ce jeudi, et aux actionnaires du club, une sorte de référendum pour voir s'ils accepteront de lui vendre les actions du club amateur ou non : «Je propose qu'on mette une urne dans laquelle chacun des membres déposera un bulletin en s'exprimant par ‘'oui' ou par ‘'non'' pour dire s'ils accepteront de me vendre les actions ou non.» Djaâdi : «Main dans la main pour sauver le CRB» Adlane Djaâdi était l'une des principales personnalités qui ont assisté à la réunion d'avant-hier soir pour essayer de trouver une issue à la crise qui secoue le Chabab ces temps-ci. Il n'a pas hésité, en effet, à répondre présent pour venir en aide au club de son cœur. Contacté hier par nos soins, Djaâdi nous a fait savoir que «le club passe par une mauvaise passe et vit une crise sans précédent. La question pour le moment n'est pas de savoir qui est le président ou qui va être président, mais de sauver le club qui risque la dérive. Il faut mettre la main dans la main pour sortir de cette crise, après on verra». «Trouver au plus vite un entraîneur et persuader les joueurs de revenir aux entraînements» Djaâdi s'est dit très affecté par ce qui se passe actuellement au CRB, mais reste persuadé que des solutions existent. Pour lui , «la priorité est de désigner au plus vite un entraîneur pour l'équipe et persuader les joueurs de renoncer à la grève. Il y a urgence ; nous n'avons pas de temps à perdre».
